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mercredi 1 février 2012
L’Egalitarisme est une erreur parce qu’une aigreur (mais aussi l’un des plus vieux fondements de la tyrannie)
Voici ce que François Périandre, euh, Hollande disait au sujet de l’égalité dans son discours du Bourget :
« Chaque nation a une âme. L’âme de la France, c’est l’égalité. C’est pour l’égalité que la France a fait sa révolution et a aboli les privilèges dans la nuit du 4 août 1789. C’est pour l’égalité que le peuple s’est soulevé en juin 1848. C’est pour l’égalité que la IIIe République a instauré l’école obligatoire et l’impôt citoyen sur le revenu. C’est pour l’égalité que le Front populaire a œuvré en 1936. C’est pour l’égalité que le gouvernement du général de Gaulle a institué la sécurité sociale en 1945. C’est pour l’égalité que François Mitterrand a été élu en 1981. C’est pour l’égalité que nous avons fait, avec Lionel Jospin, la couverture maladie universelle et l’allocation personnelle à l’autonomie. C’est pour l’égalité que nous aurons aussi à combattre et à proposer aux Français le changement.
L’égalité, c’est ce qui a permis à un enfant orphelin de père élevé par une mère pauvre, sourde et illettrée, de devenir prix Nobel de littérature. Il s’appelait Albert Camus et, après avoir reçu son prix, il écrivit en ces termes à son vieil instituteur : « ma première pensée, après ma mère, a été pour vous. Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j’étais, sans votre enseignement, sans votre exemple, rien de tout cela ne me serait arrivé. » C’est pour l’égalité que nous devons agir parce que, depuis 10 ans, l’égalité recule partout. Partout, des privilèges apparaissent à mesure qu’une nouvelle aristocratie – j’emploie le mot à dessein – arrogante et cupide s’installe et prospère. 1 % des Français privilégiés se séparent du reste de la société. Ils vivent à côté de nous mais ils ne vivent déjà plus avec nous. Parfois, ils ne vivent même pas chez nous. Une véritable sécession sociale a vu le jour ces dernières années : des quartiers relégués, abandonnés et de l’autre des quartiers protégés, sécurisés pour que nul ne vienne déranger. Je serai le Président de la fin des privilèges parce que je ne peux pas admettre que, pendant ce temps-là, pendant que certains s’enrichissent sans limite, la précarité s’étende, la pauvreté s’aggrave et 8 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté, dont beaucoup trop d’enfants.
Qu’on m’entende bien, l’égalité, ce n’est pas l’égalitarisme, c’est la justice. L’égalité, ce n’est pas l’assistanat, c’est la solidarité. Les Français n’ont rien à craindre de l’égalité, rien à craindre de la justice, rien à craindre de la redistribution. Les Français doivent savoir que, s’ils m’élisent, je ne poserai comme président qu’une seule question : avant tout effort supplémentaire, avant toute réforme, avant toute décision, avant toute loi, avant tout décret, je ne me poserai qu’une seule question : est-ce que ce que l’on me propose est juste ? Si c’est juste, je le prends, si ce n’est pas juste, je l’écarte. Seule la justice doit guider notre action. »
« L’égalité, ce n’est pas l’égalitarisme » dis-tu François ? Et bien, s'agissant de votre sens de l'égalité, bien permets moi d’en douter.
Car lorsque la gauche pédagogiste abaisse le niveau et les exigences de cette école chère à Camus, qu’elle fait tout pour niveler les savoirs par le bas, elle ne hisse personne, elle génère juste le privilège du cancre, ne nourrit aucune égalité, mais plutôt de la médiocrité et de l’aigreur, ceux qui refusent cette logique plaçant leurs gosses ailleurs.
Car lorsque cette gauche promeut dans les quartiers populaires, une sous-police et une sous-justice, tournées vers le dialogue, la prévention et la justification, elle ne nourrit pas l’égalité, mais le privilège des délinquants.
Car lorsque cette gauche indique qu’il suffit d’être ou de s’installer en France pour bénéficier de prestations sociales, sans avoir y participer, ou du moins chercher à le faire, elle ne nourrit pas l’égalité, mais le privilège du profiteur et l’handicap de l’assisté. Or riche ou pas, un profiteur reste un profiteur. S’agissant de celui chez qui on légitime le droit de vivre du travail des autres et non du sien, cette gauche lui brise les ailes ainsi que toute réelle dignité.
Et lorsque cette gauche explique que le fait de « s’enrichir sans limite » serait « un privilège », et non pas un droit, et ce alors que cet argent n’est pas volé, elle ne nourrit pas l’égalité mais le privilège du pseudo-redistributeur et ses clients qui s’accaparent de façon confiscatoire et sans réelle légitimité le fruit du travail de quelqu’un d’autre.
Or, s’il est normal et juste d’estimer que chacun participe au système en fonction de ses moyens, il est parfaitement anormal, injuste et dégradant de distiller la haine, le mépris, et la culpabilisation du riche, pour obtenir toujours plus de sa part. Non seulement on ne rend pas le pauvre plus heureux, puisqu’on l’installe dans un schéma aigri, mais on n’incite pas non plus le riche à participer à un système qui le déteste. A sa place, moi aussi, je protégerais le fruit de mon travail, de mes investissements ou de ma prise de risque.
Finalement, quoi qu’il en dise, nous voyons bien qu’il ne s’agit pas vraiment d’égalité en droit, mais bien d’un égalitarisme d’aigreur, qui tire tout vers le bas, paralyse ceux qui veulent se hisser le plus haut possible. Ce qui est logique après tout. Le pouvoir de l’égalitariste procède, se nourrit, s’installe et se maintient grâce à la jalousie, l’aigreur, et la médiocrité. Il a toujours été l’un des fondements de la tyrannie.
Pour conclure, rappelons à François Périandre, oups, Hollande que l’âme de la France n’est pas l’égalité mais le triptyque « Liberté, Egalité, Fraternité », l’égalité et la fraternité procédant de la liberté sans laquelle rien n’est possible. Rappelons à François Hollande que la gauche a pendant longtemps été émancipatrice et libératrice. C’est d’ailleurs dans celle-là que je me reconnais. Surement pas dans cette gauche pseudo-égalitaire.
Rappelons pour finir ce vieil adage français, que des vieux instituteurs enseignaient à des gosses d’immigrés dans mon genre, et que beaucoup de Français ont oublié, sans doute parce que les socialistes l’ont étouffé : « l’air de France libère ».
ClemenSIL
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