mercredi 26 septembre 2007

EN TOUTE FRANCHISE


En toute franchise, l’utilisation du pipeau Privé comme nouvel outil magique dans la sphère Publique, non seulement ne me fait plus rire mais commence carrément à me courir sur les haricots. Contractualisation des objectifs, Culture de résultats, Impactage, One to One, Be to Be, Franchises...

Car au-delà de l’aspect pipeauteux et dogmatique, déjà bien perceptible dans le Privé, la forme qu’il prend dans le Public tourne au ridicule. Au moins dans le Privé, nous en acceptons les avantages mais surtout les inconvénients.

Prenons la cuculture de résultats. Dans le Privé quand le cadre supérieur ayant défini les objectifs ne les atteint pas, il peut être lourdé pour résultats insuffisants. « Quand actionnaire pas content, actionnaire cracher ». Alors que dans le Public, le rond de cuir inamovible qui s’amuse à pondre des objectifs ne risque pas grand-chose. S’ils ne sont pas atteints, il pourra non seulement prétendre auprès de son ministre de tutelle que ses subalternes de catégorie B ou C sont responsables de ce manque de résultats mais il pourra aussi se défouler sur les susdits subalternes en siphonnant leur notation ou bien leurs parts de primes. « Quand rond de cuir pas content, rond de cuir cracher ».

Prenons maintenant cette histoire de franchises médicales que l’usager se verra obligé de payer systématiquement. Bein là encore, cela ne respecte pas tout à fait la vulgate Privée en vogue. Car il me semble qu’en cas d’accident ou de dégâts, mon assureur ne me fera pas payer de franchise si je ne suis pas reconnu responsable du sinistre.

Du coup, je demande on ne peut plus officiellement à ce que la Sécurité Sociale mette à notre disposition des formulaires de constats. Aussi, si d’aventure mon voisin de strapontin, à l’état grippeux, m’éternuait dessus, je lui demanderais de bien vouloir signer un constat à l’amiable afin qu’il assume les coûts non pris en charge par mon assureur Public. De même si mon gamin revient de son école maternelle avec la varicelle. Un constat établit avec la famille du gosse contaminant s’imposera.

A une autre échelle, ne fumant pas, ne buvant pas, et n’ayant que la liberté d’expression pour seule conduite à risque, en cas de Cancer, je demanderai à mon Assureur Public ou privé (vu comme c’est parti) d’attaquer l’industrie automobile, chimique ou autre pour les coûts que je refuserai de prendre en charge. A partir du moment où je ne suis responsable en rien de mon état, je ne vois pas pourquoi ce serait à moi de payer pour les pots cassés.

Bein ouais, si vous voulez jouer aux imbéciles, on risque d’être nombreux à pousser l’absurdité d’un tel système jusque dans ces derniers retranchements. Y a pas de raison que ce soit toujours les mêmes qui rigolent. On pourrait même s’organiser en association, tiens !

Mention spéciale également pour cette partie de la Presse qui très loin de trouver cela complètement stupide, acquiesce, toute hypnotisée qu’elle est par les invocations magiques de la nouvelle vulgate. En oubliant toutefois que là aussi, elle ne joue pas tout à fait le jeu de la nouvelle religion. Car à dire n’importe quoi ou à le laisser dire, ces journalistes-là nuisent gravement à l’image de la Presse, l’un des piliers de nos démocraties. Ce faisant ils commettent un faute grave pouvant légitimer un licenciement sans préavis, ni indemnités. Pour parler en langage Privé, vous voila virés ! Oust !

Bon, ce n’est pas tout ça, mais voilà l’heure de ma petite saignée ayurvédique. « Dites moi mon brave, ça vous gratouille ou ça va chatouille ? »

SIL Knock

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