vendredi 18 septembre 2009

LES GAUCHISTES ET AUTRE ENNUYEUX, M'ENNUIENT VERY-MUCHO (CENTRE OU GAUCHISME, UN DILEMME A REGLER AU PLUS VITE)


À chaque explosion de violence chez nos bons-sauvageons, que ce soit ici ou ailleurs dans notre « vilaine » Europe, nous avons droit systématiquement au deux ritournelles habituelles de la part de nos zumanistes piliers de comptoir médiatiques. Il faut réinstaurer le dialogue entre les policiers et les djeuns et il faut combattre ce vilain ennui, propre à nos « sociétés de l’ennui », qui pourrit tous ces beaux et jeunes esprits.

Bon, concernant la réinstauration du dialogue Police-djeuns, pour y avoir longuement réfléchi, je peux vous dire que c’est faisable bien que cela sera loin d’être facile. Pour la bonne raison que policiers et djeuns ne parlent pas la même langue. Les premiers parlent un français tout à fait correct alors que les seconds baraguouinent un charabia suburbain totalement imbitable, à moins de le pratiquer depuis votre jeunesse. D’où les incompréhensions. Ah ben, c’est certain que pour s’entendre, il faut déjà parler la même langue, n’est-ce pas ? Et là, il y a du travail.

S’agissant de l’ennui, cette question sera plus facile à traiter pour la bonne raison que j’ai déjà testé le remède. En effet, depuis plus de quinze ans j’entends sans cesse dans les banlieues où je traîne des mugissements tels que « on s’ennuie » ou « c’est la galère zincou (cousin), y’a rien à faire ». Preuve, au passage, s’il en fallait, qu’avec la jeunesse c’est plus souvent l’onanisme au pouvoir que l’imagination.

Des petits mugissements auxquels je réponds en beuglant de la même sempiternelle façon. Que dans nos sociétés libérales, l’ennui est une affaire strictement personnelle qui relève de la responsabilité individuelle.

Personnellement je ne me suis à ce point jamais ennuyé, que des fois je me sens obligé de pratiquer le zazen afin de goûter à un peu de ce vide reposant ou de m’adonner au « nadismo » histoire de mettre un frein aux emballements de mon accélérateur de particules synaptiques.

Le « nadismo » ou l’art du « rien faire » en portugais, est ce mouvement initié par un ancien créatif stressé de Porto Alegre, le designer Marcelo Bohrer, 34 ans, qui après avoir connu un syndrome d’épuisement professionnel en 2003 a décidé d’apprendre de temps en temps à ne rien faire. “Ne rien faire, parfois, c’est fondamental pour une bonne qualité de vie“, nous explique Marcelo Bohrer. Quand je vous dis que le « rien à faire » est une affaire de responsabilité…

Car sans vouloir me prendre pour une norme, quoi qu’après tout, donc souhaitant m’ériger en norme, je ne me suis jamais ennuyé. Non jamais, alors que j’ai pourtant grandi dans un milieu particulièrement défavorisé. Un endroit où la municipalité ne mettait pas grand-chose de gratuit à la disposition des djeuns, le 16e arrondissement parisien et plus précisément le rez-de-chaussée de ce 16e arrondissement. Déjà que tout est payant dans le 16e, imaginez pour les fils de concierges. Pas de MJC, pas d’équipements sportifs accessibles, ni de club de sport gratuit, comme dans toute mairie communiste. Même la bibliothèque la plus proche de chez moi, celle de la paroisse Saint-Honoré D’Eylau, était payante.

Qu’à cela ne tienne, avant d’être suffisamment grand pour que ma portugaise de mère m’autorise à m’éloigner tout seul jusqu’à la bibliothèque gratuite la plus proche, celle du Trocadéro, je lisais entre deux séries télé mes manuels scolaires. Fait suffisamment rare pour mériter d’être mentionné et érigé en exemple.

Une fois en âge de quitter tout seul mon avenue Saint-Honoré d’Eylau pour mon collège Eugène Delacroix, non seulement je pus emprunter tout ce que la bibliothèque du Trocadèro avait à m’offrir, mais j’avais également découvert qu’il m’était possible de m’initier gratuitement à tout un tas de sports au Centre d’Initiation Sportive du Stade Suffren, dans le 15e arrondissement. En plus des sports classiques, je goûtais à la boxe française, à l’escrime, au rink-hockey, à plongée sous-marine en piscine, et au canoë-kayak quand les monos nous emmenaient sur le bassin de la villette. Bref que du bonheur…

Arrivé au Lycée Molière, en plus des études et de l’apprentissage de la drague, où avec mon âme de poète torturée de l’époque, j’excellais si peu, au point de pouvoir ouvrir une succursale de Truffaut avec tous les râteaux récoltés, j’adorais me balader le long des bords de Seine jusqu’aux boîtes des bouquinistes.

À 18 ans, en même temps que ma famille déménageait pour la banlieue, quittant le rez-de-chaussée pour un premier étage, ascension sociale oblige, j’ai commencé à bosser pour payer mes études. Un double DEUG d’histoire et archéologie qu’offrait à l’époque Paris I, et que j’avais choisi tant j’avais soif de savoirs. Les 22 UV ne paraissaient pas assez et j’avoue avoir eut du mal à choisir entre toutes les matières étalées devant moi. En travaillant, bien d’autres choses non gratuites s’offrirent à moi. Musique, cinéma, jeux-videos, arts martiaux, voyages…

Alors pour revenir aux offres gratuites, que l’on arrête avec les « je m’ennuie ». Ça m’ennuie ! ça m’ennuie autant que ces journées de 24 heures qui ne me laissent jamais assez de temps pour découvrir, lire, écrire, bâtir, marcher, discuter, rêver, créer et aimer autant que je le voudrais. Tant de choses que je désirerais faire et que je ne ferai jamais par manque de temps. Quel gâchis. Alors de grâce pas de « je m’ennuie » devant moi. Cela me donne des envies de gifles. C’est une insulte à la vie. Car comme le dit Jarod dans la série Le Caméléon « La Vie est un cadeau »…

SIL qui précise à tous ceux que mes occupations ennuient, que nos démocraties libérales permettent même aux branleurs qui s’ennuient de se branler. Tout ennui involontaire est donc décidemment impossible.

1 commentaire:

POLAGRATAI a dit…

tout ennui involontaire serait donc comme tu le dis impossible...!!?
je vais te dire ce que j'en pense aprés avoir lu ton article.
Je crois et tu le dis toi-même que le fait de ne rien faire n'est pas forcément synonyme d'ennui.
Je crois que l'ennui n'est pas forcément une mauvaise chose en soi
je crois que l'ennui est un puissant moteur d'invention, de créativité et d'actions(bonnes ou mauvaises) l'ennui n'enlève rien a la beauté ou a la laideur de la vie il nous empêche juste de nous en satisfaire(et nous entretien dans le désir saugrenue et juvénile de vouloir la changer).
je crois que l'ennui est tout sauf volontaire et heureusement d'ailleurs car sinon comment ferait-il pour nous donner ce coup de pieds au cul si nécéssaires QUI PAR exemple t'a poussé a écrire cet article(je n'évacue pas le plaisir non dissimulé qui y a participé lui aussi).
les jeunes dont tu parles malheureusement ne s'ennuient pas ils végètent ET C'est bien plus grave que tu ne le penses.Quoique on a vu certains branleur se changer en drageurs opiniatres parfois.