jeudi 6 mai 2010

Mes théories fumeuses : capitalisme, rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme


Nous vivons une époque formidable. Oui, bénite soit la crise, ne serait-ce que pour avoir permis des avancées fulgurantes en matière de sciences économiques. En effet jusqu’à tout récemment, nous devions souvent nous contenter de spéculations oiseuses et autres plans de tirés sur une comète à l’orbite non pas elliptique mais capricieuse. Nous contenter jusqu’à ce qu’un « deep impact » se produise.

Depuis, l’observation du phénomène a permis enfin d’infirmer ou de valider tout un tas d’hypothèses jusqu’ici en stand-by et de donner lieu à une inflation de publications pataphysiques dont je partagerai avec vous la plus brillante d’entre elles.

Il s’agit en effet des très remarquables travaux du professeur Badioubovic de l’université du Kremlin-Vicêtre. Ceux-ci viennent d’être publiés dans la célèbre revue Rature. Voici les propos liminaires à sa communication :

Alors que mes éminents collègues et autre insignes chercheurs spéculent depuis des lustres sur le fait de savoir si le capitalisme se trouve comme l’univers poussé vers une dilatation infinie ou bien connaîtra son effondrement, le « big crunch », considérations propres à un intellectualisme bourgeois qui empêchent assurément une analyse approfondie de l’objet qui nous occupe, je suis, moi, professeur Badioubovic, fier de pouvoir annoncer à la galaxie toute entière que le capitalisme se trouve régit par une loi bien plus nécessaire à sa compréhension, celle voulant que « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Une conclusion que je dois à une observation particulièrement minutieuse des différents états de la matière capitaliste.

Prenons celle-ci. Qu’observons nous ? Qu’elle se présente communément sous forme solide, notamment dans l’hémisphère nord pour des raisons liées aux conditions climatiques locales qui lorsqu’elles varient modifient l’état de cette même matière que j’ai baptisé « capitaline ».

En effet, la capitaline a pour principale particularité de se sublimer, soit de passer directement de l’état solide à l’état gazeux, notamment lorsque deux conditions sont réunies. Si la température atteint un niveau que l’on dénommera ici « fièvre spéculative », ou encore si la présence dans l’atmosphère d’une particule stabilisatrice que l’on connaît sous le nom de « régulon » descend en dessous d’un certain seuil. Dans ces deux cas, la matière se met alors à cloquer et des bulles s’échappent. Cette matière gazeuse, que j’ai désignée sous le terme de « spéculine » ayant pour propriété de casser les molécules de régulon lorsque ce deux éléments rentrent en contact, accélère par conséquent le processus de sublimation de la capitaline.

Toutefois, la nature étant bien faite, lorsque la spéculine casse les molécules de régulon elle permet aux fragments de celle-ci de se recombiner après un laps de temps dont le calcul sera explicité plus en avant. En se recombinant, elle forme un gaz liquéfacteur que j’ai nommé « liquidateur ».

Celui-ci liquéfie littéralement toute la spéculine présente dans l’atmosphère et la précipite sur terre sous forme d’un précipité dont une partie se solidifiera au contact d’un sol nu donc rafraîchi, réaction qui libérera parallèlement suffisamment de régulon pour permettre de stabiliser la réaction.

Il va sans dire que les courant dominants auront modifié la répartition de capituline à la surface de la région qui aura connu ces bouleversements.

Professeur EppeSIL prix Nobel de pataphysique

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