Ah, ils sont vraiment incorrigibles tous mes petits portugaulois. Chaque fois que je fais preuve (ici ou là) de peu de solidarité envers la soi-disant communauté portugaise de mon pays, la France, j’ai toute la Tosserie qui me tombe sur le poil et qui se met à pousser des petits couinements de morue mise à sécher. Du coup je me sens obligé de leur faire plaisir. C’est que je ne voudrais pas qu’ils se suicident collectivement, en se jetant du haut des chantiers du bâtiment, ou en avalant des produits d’entretien.
Aussi, aujourd’hui, histoire de participer au rayonnement galactique de la culture lusophone, je leur traduirai dans une langue vraiment universelle, comme je l’avais de toute façon promis une fois précédente, trois chansons cultes de la pop portugaise. Des chansons que je qualifierai de catholibertaires puisque mêlant quête de liberté et fatum, cette délicieuse mélancolie fataliste typiquement portugaise (quoique typiquement irlandaise également et plus largement celticatholique)…
Voici « nao sou o unico », « je ne suis pas le seul » (à scruter le ciel), une chanson interprétée par l’un des plus vieux groupes rock portugais, les « xutos & pontapés » (coups-de-latte & coups-de-pied). Admirez le « je ne suis pas le seul à scruter le ciel » chanté par un pignouf déguisé en guévaristes. Savoureux, non ?
Si tu crois que je suis un cas isolé, sache que je ne suis pas le seul à scruter le ciel ; à regarder les rêves s’envoler ; à attendre que quelque chose se produise ; à cracher ma rage ; à vivre les émotions ; à désirer ce que je n’ai pas eu ; accroché aux tentations.
Mais lorsque les nuages se dissiperont, le ciel bleu, redeviendra ; et lorsque les ténèbres s’ouvriront ; tu verras que le soleil brillera.
Non, je ne suis pas le seul, le seul à scruter le ciel ; non, je ne suis pas le seul, le seul à scruter le ciel.
Si tu crois que je suis un cas isolé, sache que je ne suis pas le seul à scruter le ciel ; à écouter les conseils de autres ; avant de faire encore fausse route ; à désirer ce que je n’ai pas eu ; accroché à ce que je n’ai pas.
C’est au tour du célèbre « nasce selvagem » (naît sauvage) écrit par le group pop le plus romantique (voir "sou como o rio") du paysage musical portugais, « os Delfins » (les dauphins), interprété ici par un regroupement de groupes. Les Portugais adorent ça, chanter en bandes organisées. En même temps, à Tosland, des groupes de musiciens, il n’y en a pas tant que ça. Du coup ça permet de se tenir un peu chaud dans ce pays humide…
Bien plus qu’à un pays, qu’à une famille ou génération ; bien plus qu’à un passé, qu’à une histoire ou tradition...
Tu n’appartiens qu’à toi, tu n’es à personne !
Bien plus qu’à patron, une routine, ou profession ; bien plus qu’à un parti, une équipe ou une religion...
Tu n’appartiens qu’à toi, tu n’es à personne !
Vis de façon sauvage car ainsi pour toi tu seras quelqu’un, tout au long de ce voyage.
Lorsque quelqu’un naît, il naît sauvage, il n’appartient à personne…
Et pour finir, en guise de petite dernière, voici la cultissime chanson « os filhos da naçao » (les enfants de la nation) des Quinta do Bill (la ferme de Bill), le groupe qui embrase les fest noz du Portugal depuis plus de dix ans.
Le texte un peu hermétique parle de la jeunesse d’un début de siècle en quête d’espoir ; des enfants d’une nation, enfin adultes, enfin prêts à se libérer des monologues idéologiques, désireux de savoir pour de bon si l’espoir se trouve sur un bout de croix en bois.
Catholibertaires, que je vous disais…
SILberto SIL
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