Toute
pensée est le fruit d’un terreau culturel. Par conséquent si la pensée
du Christ est le fruit de la pensée juive, il n’est pas incohérent de
penser que le peuple Hébreu est plus ou moins christique dans ses
réflexes culturels. C’est peut-être idiot, mais je trouve ça logique.
En fait si
je dis ça c’est parce que plus ça va et plus je les trouve sacrement
bonne pâte les Juifs en général et l’État Hébreu en particulier.
En effet
voici une population qui en Europe a subi pas loin de 2000 ans de haine,
de discriminations, de persécutions, d’inquisitions, de pogroms, et
même un génocide en bonne et due forme, parce que s’entêtant à demeurer
libre sans emmerder personne, et qui s’évertue malgré ces crimes subis à
ne pas nous haïr en retour, ni même nous détester un chouia, se
repliant à peine, et encore pas majoritairement, dans un communautarisme
d’autodéfense dès que la météo politique tourne au brun.
Voici des
gens qui, malgré les maintes et maintes crucifixions subies, préfèrent
encore, pour un grand nombre d’entre eux, continuer de faire cause
commune avec nos sociétés, de vouloir vivre avec nous, bâtir avec nous.
Si ce n’est pas christique ça, qu’on m’explique ce que c’est d’autre. En
tout cas de quoi rendre incongrue la persistance de toute prière papale invitant les Juifs à la conversion. Au fond, plus christiques qu’eux tu
meurs !
C’est qu’on
aurait presque envie de leur dire « mais vous allez arrêter de nous
aimer, nom de Dieu ! » Enfin, c’est que cela va finir par paraître
suspect. En effet, tout chrétiens que nous sommes, nous vous aurions haï
pour beaucoup moins que ça, voir comme c’est souvent le cas, pour rien
du tout. Faites donc un effort. Tout le monde chrétien sait que l’amour
christique c’est une idée comme ça, de jetée en l’air, un idéal et non
quelque chose de bien sérieux.
Plus
sérieusement, que les croyants rendent grâces à leur Dieu biblique,
puisque après le véritable Golgotha que le peuple Juif a connu pendant
la seconde guerre mondiale, le fait est qu’il a ressuscité pour de vrai,
trois ans après ! Avec un indéniable avantage sur Jésus. Nous en avons
la preuve bien vivante. Israël est bel et bien là et les stigmates
saignent encore assez souvent.
La
différence majeure avec Jésus étant qu’au lieu de faire son Ascension au
sens chrétien du terme, le peuple hébreu fait son Aliyah selon un
nouveau sens. Il rejoint, jour après jour, les Juifs restés en Terre
d’Israël, leur terre de toujours, avec pour objectif d’y vivre jusqu’à
la fin des temps.
Mais voilà,
il y a un problème. « Chassez le naturel et il revient au galop ». À
peine ressuscité voici que ce peuple tombe dans des travers christiques
susceptibles de le faire remonter sur la croix.
En effet,
rappelons que l’État Hébreu a subi, à plusieurs reprises, depuis sa renaissance
en 1947, des tentatives d’éradication, menées à six contre un (cette fois-ci, par les impérialistes antisémites du coin)
; qu’il a trouvé le moyen de gagner les différentes guerres ; mais
aussi et surtout de rendre certains territoires conquis, comme le Sinaï,
en gage de bonne volonté. Si ce n’est pas là encore, l’application du
très christique « aime tes ennemis », je vous demande bien ce que cela
peut être ?
Un travers
difficile à guérir. Car plus récemment, les voilà qui évacuent Gaza,
histoire de donner un énième gage de paix. Or que récoltent les enfants
d’Israël ?
L’élection
par la population de Gaza d’un gouvernement islamofasciste qui au lieu
de s’occuper des besoins de sa population, ou de bâtir l’équivalent d’un
État tel que Malte, Singapour, Andorre ou Monaco, préfère fabriquer de
la frustration en même temps qu’il se dote d’infrastructures
clandestines afin de continuer la guerre.
Conséquence,
les roquettes se mettent à pleuvoir, ce qui engendre à minima un
blocus. Qu’à cela ne tienne ! Par des centaines de tunnels, le
gouvernement du Hamas, au lieu de faire venir vivres et médicaments,
s’arme de plus belle. Résultat, il grêle sur la démocratie israélienne.
N’est-ce pas là carrément ce que l’on appellerait tendre la joue gauche après s’être fait frapper la joue droite ?
Se
rappelant quand même leur volonté première, à savoir vivre enfin sur
leur tout petit bout de Terre, les Israéliens décident de répondre aux
attaques avant de ne pouvoir plus rien voir. C’est que les deux joues
gonflent à vue d’œil. Mais bon, comme ils ne peuvent décidément pas
s’en empêcher, vas-y qu’Israël prévient tout le monde qu’il va devoir
intervenir dans les jours qui viennent, se privant ainsi de l’effet de
surprise, tout en livrant l’aide nécessaire à la population de Gaza, en
lieu et place du gouvernement du Hamas…
Et c’est-là
que nous autres Catholiques, intervenons. Il était temps (!) Façon de
parler. Car comble de l’ironie, quelques nations chrétiennes, à
commencer par la cité-État du Vatican, trouvent cela insuffisamment
christique à leur gout.
Incapables
de faire la différence entre un régime démocratique qui attaque des
milices totalitaires afin de défendre ses civils et un régime
totalitaire qui attaque des civils en se réfugiant derrière ses propres
civils… mettant sur le même plan l’agresseur et l’agressé, celui qui
cherche la guerre et celui qui veut la paix, celui qui déclenche les
hostilités et celui qui doit y répondre… ils demandent qu’Israël cesse
de se défendre.
À
l’évidence, d’aucuns souhaiteraient que les Israéliens continuent de
donner l’exemple en matière de christianisme. Qu’ils acceptent, sans
doute, une bonne fois pour toutes de monter sur la croix et de ne
surtout pas en descendre. C’est peut-être ça finalement la demande de
conversion formulée par la papauté.
Enfin
soyons juste puisque l’Eglise, à l’image du cardinal Kasper qui en
novembre 2008 appelait Juifs et Chrétiens à « coopérer pour le bien de
l’humanité, en nous opposant à toutes les attitudes antisémites,
anticatholiques et antichrétiennes, et à toute forme de discrimination
», commence peut-être à faire siennes les paroles que René Gutman, Grand
Rabbin de Strasbourg, formulait en septembre 2001 lors du colloque
judéo-luthérien de Dobogòkô (Hongrie). « A notre époque l’antisémitisme
est antichristianisme et l’antichristianisme est antisémitisme ».
En parlant
de pasteur Luthérien, une, en tout cas, qui refuse de verser dans la
moindre ambiguïté est Angela Merkel, cette fille de pasteur, qui
rappelle régulièrement le droit pour Israël de vivre en sécurité et
qu’il est parfois préférable de montrer de quel bois on se chauffe
plutôt que vouloir en faire une croix sur son destin. « La
responsabilité de l’évolution de la situation dans la région incombe
clairement et exclusivement au Hamas ». Bien dit Angie. Je t’aime.
Israël for ever !
Histoire de
conclure de façon parabolique, en cette période de Pâques, voici une
petite question. Et si le retour du Christ n’était pas tout simplement
le retour de sa nation, la résurrection d’Israël ? Pas mal comme
métaphore messianique, non ? Et dire qu’il aura fallu attendre bibi pour
enfin comprendre la portée de la pancarte clouée au-dessus de la croix
du petit Jessy : INRI. Jésus de Nazareth Roi des Juifs ! Non pas le
souverain des Chrétiens mais bien un roi Juif ! Eh oui, tas d’aveugles !
SILomon
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