jeudi 26 juin 2008

APHREURISME DE GRAND MALADE


De 100% à 35% de méprise en charge des longues maladies.
Une telle posologie ne relève même plus du remède de cheval.
Cela s'appelle traquer et achever la bête à grand coup de mépris.



Ben voilà, je vois que notre droite s'améliore. Elle n'est plus bête du tout. Elle a même appris par coeur « l’art de la guerre », le manuel du stratège chinois Sun Tzu, histoire de mieux avoir la peau de la bête. Celle de notre système social. Enfin, elle le reste juste assez pour utiliser l’une des techniques de cette bête coriace qu’était le Velociraptor. Les fans de « Jurassic Park » se rappelleront cette scène où le garde chasse explique que le Velociraptor a suffisamment de mémoire pour attaquer avec méthode toutes les parties du grillage d’une cage dans le but d’en repérer les failles.

C'est ainsi que l'on demande à Monsieur Van Roekeghem, un sombre directeur de la Caisse d'Assurance Maladie, de pondre pour aujourd'hui une soi-disant proposition d'économies, en fait un ballon d'essai visant à privatiser un peu plus notre système de solidarité sociale. Car la chanson, on la connaît. Ça commence par les mutuelles et ça fini dans les mains des compagnies d’assurance.

Or il se trouve que je refuse que l’assurance maladie passe des mains d’une bureaucratie publique mais aux objectifs publics, aux mains d’une bureaucratie privée aux seuls objectifs privés. Des compagnies d’assurance-santé qui sélectionnent leurs clients plus que les usagers ne les choisissent, aux tracasseries bureaucratiques tout aussi pesantes que dans le public et pour un coût dont les avantages globaux restent encore à démontrer.

Car ce qui peut avoir un sens aux EUA n’en a pas forcément chez nous, sauf à en accepter à terme de payer le prix fort. Si je dis ça c’est parce que j’entends bien l’argument de l’aspect « liberticide » d’une Caisse d’Assurance Maladie publique agissant en monopole.

« Et pourquoi je ne pourrais pas choisir ma compagnie d’assurance comme aux States ? »

Parce qu’aux States, le mortier des communautés qui se juxtaposent est constitué d’un mélange fait de drapeau et de foi. Un drapeau et une foi chargés d’apporter suffisamment de ciment idéal et moral pour que l’ensemble tienne debout dans une fourchette de violence acceptable sans verser dans la guerre du tous contre tous.

Aussi même si j’adore les States, on me pardonnera d’aimer avant tout autre, mon pays et son modèle.

Chez nous, ce qui est censé cimenter les citoyens, c’est le drapeau et la loi. Le drapeau de la révolution, celui de la Liberté, de l’Egalité et de la Fraternité, un peu en berne il est vrai depuis que les internationalistes s’évertuent à nous le faire mépriser, et qui doit redevenir une source de fierté comme de lien fraternel. La loi qui substitue à la fatalité de la foi, l’initiative morale de la raison. Une initiative légale qui établit la république comme indivisible, laïque et sociale. Une république sociale qui apaise par les liens qu’elle crée entre les générations et entre les individus.

C’est dans cette logique que notre système de retraite par répartition s’inscrit. Nous savons que les générations sont solidaires entre elles. C’est dans cette logique que notre système de sécurité sociale s’inscrit. Nous savons qu’au-delà de nos intérêts particuliers, nous prenons soin les uns des autres. C’est ce liant social qui apaise, qui rend la violence inintéressante étant donné que nous dépendons les uns des autres.

Aux EUA c’est « chacun récoltera selon ce qu’il a semé ». Chez nous c’est pareil mais en plus il nous apparaît évident que tout le monde n’a pas hérité du même champ, de la même force, des mêmes pluies, des mêmes orages, de la même chance. Ce faisant on accepte de partager le surplus avec celui qui a perdu tout ou partie de sa récolte.

Il ne s’agit pas d’assistanat. Il s’agit de solidarité. Il ne s’agit pas de décourager celui qui travaille mieux ou plus. Il s’agit qu’il comprenne que lui aussi peut se casser un bras, tomber malade au moment des moissons ou voir son verger ravagé par la grêle et qu’à ce moment-là la bonne fortune des uns compensera son infortune provisoire.

Alors, même si des reformes sont nécessaires, au lieu de cajoler les égoïsmes, de nous pondre des propositions de grands malades, il me semble bon de rappeler tout le monde à ses responsabilités envers notre collectivité. Nos responsabilités en terme de gestion, d’utilisation mais aussi de participation.

Demandons-nous également quel modèle de société nous souhaitons. Faute de comprendre cela, nous risquons de récolter la part de violence qui procède du chacun pour soi et tout plein de dieux, souvent tout pourris, pour tous. Il ne faudra pas venir me voir en chouinnant et en prétendant que vous ne comprenez pas pourquoi les chiffres des violences contre les biens et surtout contre les personnes auront explosé.

VeloSILraptor

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