vendredi 20 juin 2008

DE LA POLITESSE AU POLISSAGE


Au tour de Madame Quidam de m’exposer ses griefs. « Si j’adhère parfois à vos propos, pourquoi ce parti pris quasi-systématique de la grossièreté ? Certains de vos billets ne manquent pourtant pas d’élégance, notamment celui que vous avez adressé à Madame Dati, démontrant ainsi votre capacité en la matière. Ne pensez-vous pas que vous gagneriez à systématiser plutôt la courtoisie ? »

Comme vous l’indiquez vous-même, Chère Madame Quidam, je démontre parfois que je peux faire autrement, que je caresse l’élégant comme l’ampoulé, pour mieux signifier que mon intention reste bien tout autre. Le crime se juge à son intentionnalité. Il en va de même pour celui de grossièreté. « Pourquoi », me le demanderez-vous ?

Parce qu’il y a un temps pour tout, un temps pour la paix, un autre pour l’affrontement, un temps pour la courtoisie, un autre pour la rudesse. Parce j’apprécie la réciprocité, que je n’aime que l’aimable et que je me refuse à faire comme tous nos lâches ou tous ces eunuques de la démocratie qui transigent avec les intransigeants pour mieux se défouler sur les modérés.

Mais surtout parce que la courtoisie n’a pas empêché des démocraties de succomber au fascisme ou au communisme. La courtoisie, l’élégance et les maximes latines n’ont jamais constitué à elles seules des remparts efficaces face à la barbarie en armes. Aussi vous comprendrez qu’à la politesse, je préfère souvent le polissage des arêtes adverses.

Toutefois comme vous n’aurez pas manqué de le remarquer, rudesse et grossièreté n’empêchent en rien la rigueur des raisonnements et l’exigence dans l’argumentation. J’ai d’ailleurs souvent remarqué que l’élégance ou l’éloquence ne sont que de la toile de verre, servant à masquer les fissures de la pensée. Telle n’est pas ma démarche. Mon papier de verre sert lui à poncer !

Papier SILex

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