lundi 17 novembre 2008

J'AI PAS LA TÊTE A FAIRE LA FÊTE MAIS BON…


Dans le cadre des journées de l'entrepreneur, se tenait aujourd'hui la 6e fête des entreprises. Encore une idée à la con ! Entre la baisse de notre chiffre d'affaires et le bilan à boucler au plus vite, histoire d'aller voir mon banquier le plus tôt possible afin de négocier un prêt ou deux, je n'avais pas trop la tête à faire la fête. Mais bon, étant donné que mes collaborateurs avaient préparé une petite surprise à l’attention de nos salariés, je me suis senti obligé de trinquer avec eux. « La surprise ? », un concours de tee-shirt mouillé, celui de mon assistante de frangine, qui histoire de se moquer de moi avait enfilé le juste au corps que vous voyez à l'image, arrosé involontairement avec la bouteille de Super-bock, une célèbre bière portugaise, que ce crétin de José, notre apprenti, a trouvé le moyen de renverser sur la chemisette de ma grande soeur.

Étant le plus doué pour les discours et surtout le moins imbibé, chose facile, j'ai commencé par porter un toast à notre banquier qui a toujours accueilli nos demandes de prêts avec un regard bienveillant ainsi qu'à sa divinité, la Main Invisible, qu’il porte autour du cou sous la forme de la main de fatma. Que sa Main Invisible daigne continuer de caresser nos projets dans le sens d'un poil généreusement fourni.

J’en profite également pour porter un toast à nos chers clients et surtout à leurs épouses qui grâce au démon de la décoration qui les possède toutes, sont à la base même de notre existence. Messieurs et plus particulièrement Mesdames, merci infiniment.

Jusque-là, je fais bien rire mon monde. C’était sans compter sur le moment où il faut bien passer aux choses sérieuses, donc chiantes, mon humeur du moment aidant. Ma sœur sentant le vent tourner s’en va changer de tricot.

Je salue en effet Alain Gérard Slama qui a enfin compris que si on ne régule pas la route, on régule au moins les automobilistes, « que ce n’est pas le capitalisme que l’on moralise mais les acteurs » comme il le dit lui-même, rendant ainsi hommage à mon billet sur « les carambolages économiques » et à celui où je le comparais à Ayrton Senna. Le fait qu’il cesse de croire dans ce mythe libéraliste où les acteurs du Marché seraient sauvages donc bons par nature est déjà une belle victoire. Étant le seul dans ma boîte à écouter l’émission radiophonique « les matins de France culture », les yeux de mon auditoire plongent déjà dans la mousse de leur cervoise.

Un début car j’enchaîne en demandant à nos hommes politiques de bien vouloir comprendre eux aussi que l’Etat n’est pas plus infaillible que le Marché. Seul le Pape l’est. Les autres acteurs privés comme publics devant, chacun dans son juste rôle, organiser les systèmes de contrepouvoir et de contrôle nécessaires au bon fonctionnement de l’ensemble. Après tout, les contrepouvoirs, on les apprécie dans tout un tas de secteurs, pourquoi pas en économie ?

C’est sans doute cela le « capitalisme démocratique » dont parle mon Georges Bush. Une capital-démocratie à laquelle j’adhère bien volontiers. Après tout si Michel Onfray a compris tout seul que le « capitalisme est un mode de production de richesses (efficace) et le libéralisme un mode de redistribution de richesses (injuste) », il n’y a pas de raison que je ne comprenne pas moi, le bien fondé du « capitalisme démocratique »…

Là mon auditoire me regarde d’un air inquiet. Ma sœur qui entre temps est revenue avec un nouveau maillot aux couleurs du NPA d’Olivier Besancenot, le parti des Nuls Par Ailleurs, me demande si le Bilan comptable est si mauvais que ça. Je rassure tout le monde en disant que ça devrait aller tout en précisant que 2009 ne sera pas pour autant l’année de la Teuf.

Cependant histoire de leur donner envie de finir leurs bières, tout en espérant que José provoque le retrait du ridicule nouveau tee-shirt que porte ma sœur, je détends l’atmosphère en rendant un vibrant hommage à un autre nul par ailleurs, par culture, par nature. Jean-luc Mélenchon qui bien qu’à la gauche de la gauche n’en aime pas moins suffisamment le patronat pour donner à son nouveau Parti De la Gauche un acronyme de taulier. Vive le PDG !

SILL GATES

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