À l’occasion du scrutin régional, voici comment le regretté humoriste américain George Carlin dépeignait l’internationale-ecologiste. Un sketch traduit par votre Silounet d'amour.
Pour ceux qui en voudraient plus encore, voir également un précèdent billet de bibi « il grêle des verts dans le jardin d’Eden » mais aussi le très bon « merde à l’écologie » par Antoine Senanque.
Vous trouverez actuellement, tout autour de vous, mais aussi dans tous les pays, des tas de gens angoissées par absolument tout, et ce chaque minute de la journée. Qu’en est-il de l’air, de l’eau, du sol ? Qu’en est-il des insecticides, des pesticides, des aditifs alimentaires, des causes de cancer ? Qu’en est-il du radon, de l’amiante ? Qu’en est-il des espèces menacées ?
Laissez-moi vous dire ce que je pense des espèces menacées, d’accord ! Sauver les espèces menacées, ce n’est rien d’autre qu’une nouvelle et arrogante tentative humaine de vouloir contrôler la nature. C’est arrogant et sans gêne. Non, mais quand est-ce que l’on comprendra ! Interférer avec la nature ?!?
Plus de 90% de toutes les espèces ayant existé sur Terre s’en sont allées. Elles se sont éteintes. Nous ne les avons pas toutes tuées ! Elles se sont juste éteintes. C’est comme ça que la nature procède. Les espèces continuent d’ailleurs à disparaître à une vitesse de 25 par jour, et ce indépendamment de notre comportement. Laissons-les disparaître en paix ! Fichons la paix à la nature ! On en a déjà assez fait comme ça, non ?
Visiblement pas ! C’est que nous nous estimons si importants, tellement importants ! Tout le monde veut sauver quelque chose…
Sauvons les arbres ! Sauvons les abeilles ! Sauvons les baleines ! Sauvons ces escargots ! Et la plus grande de toutes les arrogances, sauvons la planète !
Sauvez la planète ?!? Quoi ! Ces fichues personnes se moqueraient-elles de moi ? Sauvez la planète ? Mais nous ne sommes même pas fichus de nous occupez de nous mêmes, de prendre soin les uns des autres, et ces gens veulent sauver cette putain de planète !
Je suis fatigué de ces conneries, las de toutes ces conneries, vraiment fatigué !
Fatigué de la journée de la Terre, fatigué de tous ces écolos fanatiques, de tous ces bobos qui pensent que le principal problème de ce pays est le manque de pistes cyclables, et qui ont pour objectif celui de bâtir un monde sûr pour leurs Volvos. Au fond, les écolos n’en ont rien à foutre de notre planète. Ils s’en fichent de la planète. Vous voulez que je vous dise ce qui leur importe ? Ils veulent juste un endroit bien propre où vivre. Leur petit habitat. Ils craignent de vivre un jour une situation inconfortable. Un petit intérêt égoïste, aussi limité que sans vision. Pas de quoi m’impressionner.
De toute façon, il n’y a pas de soucis avec la planète, la planète n’a aucun problème. La planète va bien. Par contre les gens sont fichus !!! Voici la différence.
La planète va bien. Comparé aux gens, la planète se porte même comme un charme. C’est qu’elle est là depuis 4,5 milliards d’années, la planète. Méditez donc ce chiffre. La planète est là depuis 4,5 milliards d’années. Nous sommes ici depuis quand, 100 000, peut-être 200 000 ans, engagés dans l’industrie lourde depuis moins de 200 ans. 200 ans versus 4,5 milliards, et nous aurions la présomption de penser que nous constituerions une quelconque menace, que nous pourrions menacer cette jolie petite boule bleue qui se contente de tourner autour du Soleil.
La planète a connu des choses bien pires que nous. Elle a connu des séismes, des volcans, des mouvement tectoniques, la dérive des continents, des éruptions solaires, des tempêtes magnétiques, des inversion magnétiques des pôles, des centaines de millions d’années de bombardements par des comètes, des astéroïdes, des météorites, des déluges, des tsunamis, des incendies à l’échelle planétaire, des ères glaciaires… et nous pensons que quelques sacs plastiques et quelques boites d’aluminium vont faire la différence ?
La planète ne va nulle part ! Nous si ! Nous allons partir ! Emballez vos merdes, les gars ! Nous sommes sur le départ ! Et nous ne laisserons même pas beaucoup de traces de notre passage. Et c’est très bien ainsi. Peut-être un peu de polystyrène… peut-être un peu de polystyrène. La planète sera toujours là alors que nous aurons disparu depuis longtemps. Une simple mutation ratée, une impasse biologique ou évolutive. La planète va nous dégager comme de vulgaires puces, une petite gêne de surface.
Vous voulez savoir comment va la planète ? Demandez donc aux habitants de Pompéi, figés encore dans la même position à cause des cendres volcaniques. « Comment se porte la planète ? »
Vous voulez savoir si la planète va bien, demandez aux habitants de Mexico, d’Arménie ou d’autre endroits, enterrés sous des milliers de tonnes de gravats, s’ils se sentaient une menace pour la planète, cette semaine là ? Et à ces personnes d’Hawaï qui construisent leur maison sur le versant d’un volcan actif et qui se demandent pourquoi ils ont de la lave dans leur salon.
Oui, la planète sera là bien longtemps après notre disparition. Elle va se soigner, se nettoyer, parce que c’est ce qu’elle a toujours fait. Il s’agit d’un système auto-correcteur. L’air et l’eau vont se recycler, la terre se régénérera. Et s’il est vrai que le plastique n’est pas biodégradable, la planète va tout simplement incorporer le plastique dans un nouveau paradigme « Terre + plastique ».
C’est que la Terre ne partage pas nos préjugés à l’encontre du plastique. Le plastique vient de la Terre. Peut-être même que la Terre voit le plastique comme l’un de ses enfants. Peut-être est-ce là même, la seule raison qui explique notre présence sur Terre. Elle voulait du plastique et ne savait pas comment faire. Elle avait besoin de nous.
Peut-être est-ce là la réponse à cette éternelle question philosophique « pourquoi sommes nous ici ? »
« Le plastique, tas de crétins ! »
Donc, le plastique est là et notre œuvre est enfin terminée. Nous pouvons être éliminés. D’ailleurs, je pense que le processus a déjà débuté. D’ailleurs, histoire d’être juste, je crois que la planète nous voit comme un tout petit problème, quelque chose de tout à fait gérable. J’ai la certitude que la planète va se défendre comme un grand organisme, un peu comme une ruche ou une fourmilière peut organiser sa défense. Je pense que la planète va trouver une solution. Que pourrait-elle faire pour se défendre de cette espèce dérangeante et fauteuse de troubles ?
« Voyons, voyons, tiens, un virus, c’est bien, ça, les virus. Ils semblent vulnérables aux virus. Et puis les virus sont ingénieux, toujours en mutation, s’adaptant à chaque fois qu’un vaccin est développé. Peut-être que ce virus pourrait compromettre le système immunitaire de ces créatures et les rendre vulnérables à toutes le autres infections. Peut-être même qu’il pourrait se rependre par voie sexuelle les rendant peux enclins à se reproduire. »
C’était une note poétique. Je peux rêver n’est-ce pas ?
Je ne m’inquiète pas pour toutes ces petites choses, les arbres, les abeilles, les baleines, les escargots. Je crois que nous faisons partie d’une intelligence supérieure que nous ne comprendrons jamais. Un ordre supérieur ? Appelez-le comme vous voudrez. Savez-vous comment je l’appelle ? Le Grand Electron. Wow ! Woww ! Wowww !
Il ne punit pas, il ne récompense pas non plus. Il ne nous juge même pas. Il est, point ! Et nous aussi, pour peu de temps.
Merci d’avoir été avec moi ici, pour un peu de temps, ce soir…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire