jeudi 5 mai 2011

De la médiocrité sociale


La médiocrité sociale se définit par un ensemble de reflexes capable de toucher toutes les catégories sociales, aristocratie, bourgeoisie, classes moyennes ou populaires. Elle se caractérise souvent par le mépris de l’effort, le gout de la facilité, avec pour corolaire la jalousie face à la réussite des autres, l’obsession de l’argent de ces mêmes autres, de ce qu’ils ont, de ce qu’ils sont capables de faire. Elle vit du ressentiment et se plait à engendrer de la haine sociale ou raciale, de l’égalitarisme et de la tyrannie. Elle est souvent une affaire de culture familiale et sociétale. Son remède l’est tout autant.

« Si tu jalouses ce qu’il y a dans une maison, travaille pour l’avoir », voilà ce que nous a toujours dit ma mère. Malgré la rage de celles et ceux qui crèvent la dalle, voilà ce que nous a toujours répété cette fille d’une paysannerie autonome tombée dans la misère du fait de la perte des terres familiales. Son grand-père maternel ayant dû vendre ses lopins, l’un après l’autre, afin de tenter de sauver sa femme diabétique. Tombée puis maintenue dans cette misère par l’alcoolisme de son père qui, bien que vétérinaire de campagne, préférait se faire payer en vinasse plutôt que de ramener de l’argent à la maison pour nourrir ses huit enfants. « Si tu jalouses ce qu’il y a dans une maison, travaille pour l’avoir fainéant ». Quelle que soit la situation, du coté de ma lignée maternelle, la jalousie et le laisser-aller n’ont jamais été des options recevables.

« La richesse des uns fait le travail des autres ». Voilà ce que nous a toujours expliqué mon père. Chez ce fils de tailleur de pierres, issu d’une famille habituée à aller chercher le travail où il se trouvait, au Brésil au XIX siècle, puis au Mozambique où mon grand-père paternel a passé dix ans sur des chantiers, et enfin en France pour mon père, il n’y avait pas non plus beaucoup de place pour la jalousie. Et quand bien même certaines idées, du genre aigries socialement, l’avaient contaminé via les émissions de cette radio Moscou du Parti Communiste Portugais qu’il écoutait en cachette sous la dictature de Salazar en compagnie de mon grand-père, opposant au régime, quand bien même, disais-je, les virus marxistes n’ont pas réussi à corrompre un sens de la dignité sociale solidement ancrée.

SILaborieux

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