jeudi 18 février 2010

Le débat démocratique renaît toujours de ses cendres (celui sur l’identité nationale ne s’éteindra pas)


Et bien non, ce n’est pas parce que certains ont cherché à karcheriser, que dis-je, à canadairiser le débat sur l’identité nationale, que celui-ci va se laisser éteindre. Ce n’est pas parce que d’autres sonnent la fin des débats comme on sonne la fin de la recréation, que les choses sérieuses ne vont pas commencer. Le débat démocratique renaît toujours de ses cendres, surtout quand le sujet est brûlant.

Pourquoi, souffler sur ces braises-là, me demandent certains ? N’y a-t-il pas d’autres sujets à débat, une grande partie de la population n’est-elle pas préoccupée par l’emploi, le logement, les retraites ?

Certes, il y a juste que sur tous ces sujets, je n’ai pas de nouvelle modeste contribution à offrir (voici deux billets sur le logement ou les retraites), et que j’ai suffisamment de respect pour mes concitoyens touchés par ces inquiétudes pour éviter de me briquer le nombril en étalant encore une fois, mes bons et jolis sentiments sociaux. Je préfère féliciter tous ceux qui se retroussent les manches avec le sens des responsabilités, et laisser œuvrer les artisans du dialogue social, les élus, les investisseurs, et tous les véritables héros du quotidien qui maintiennent ou qui créent de l’emploi dans ce pays.

Alors pourquoi insister sur l’identité nationale ? Parce que ce débat tant attendu ne fait que commencer pardi ! Mais aussi parce que ce débat a un lien, non encore abordé par nos braves commentateurs, avec les problématiques sociales précédemment citées, ce qui le rend par conséquent vraiment indispensable. Mais si ! Mais si !

Mes petits cocos, pour qu’existe une forme de solidarité dans un groupe donné, il faut un minimum de cohésion au sein de celui-ci. Aussi pour qu’il y ait solidarité nationale, il faut que les membres de cette collectivité adhèrent à une communauté de destin. Plus concrètement, dans un système de solidarité tel que le notre, où nous acceptons de cotiser (Sécu, retraites…), non pas pour nous mêmes ou nos proches, mais pour l’ensemble de la collectivité, il faut que cet ensemble demeure cohérent, que le sentiment et l’évidence d’une solidarité partagée demeure, faute de quoi l’acceptation de tels sacrifices n’a plus lieu d’être. Pourquoi voulez-vous que les gens continuent à penser collectivement, à dépenser pour la collectivité, si les communautarismes et les antagonismes, se creusent ? Pourquoi voulez-vous qu’une telle cohésion sociale demeure si la cohésion nationale se délite, si de plus en plus de gens ne font plus allégeance à la même nation et son projet collectif ?

Vous le voyez mieux, maintenant, le caractère essentiel d’un tel débat, la nécessité absolue de maintenir cette cohésion nationale, de préserver les équilibres, de rappeler les fondements assimilateurs et amalgamants de notre pays, tout ce qui fait son identité. Mais aussi la nécessité de rappeler les obligations de chacun envers les autres, les devoirs d’allégeance à notre projet commun, à notre nation, à la France.

Ne pas comprendre cela produira non seulement le délitement de notre collectivité nationale mais également celui du corps social.

Et dire que ceux qui comprennent le moins tous ces enjeux, qui ne comprennent toujours pas que le communautarisme mènera à la désintégration de notre système social, se retrouvent surtout à gauche. Affligeant et absurde, non ?

ClemenSIL

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