vendredi 7 janvier 2011

Exemple de titre dans la presse soumise : «Une sorte de paranoïa se développe chez les coptes mais elle est de plus en plus justifiée»


Dans la série : Quand Soumission, oups, Libération (soupir) enquête ça donne ça

Ces gens de chez Soumission, pardon, Libération (gros soupir) sont vraiment formidables. Voici qu’ils rencontrent une spécialiste des coptes, Laure Guirguis, qui explique des choses plutôt sensées et équilibrées, et la principale chose qu’ils retiennent afin d’en faire un titre c’est la phrase la moins adroite de l’interview (à lire ci-après). « Une sorte de paranoïa se développe chez les coptes mais elle est de plus en plus justifiée », est en effet une formulation un peu gauche. Un peu comme si paranoïa il y avait, mais que celle-ci serait acceptable à l’aune des événements récents. « Paranoïa », c’est cela même, oui !

Voici, une population autochtone, descendante directe des Egyptiens d’avant la conquête arabo-islamique, qui passe en 14 siècles de 100% à 10% de la population totale, après une arabisation et une islamisation à coups de persécutions sympathiques, de massacres amicaux, de conversions enthousiastes, de rapts romantiques, et autres manifestations de cette très mythique tolérance islamique envers « les gens du Livre » (la Bible), et qui ne manifesterait pas une crainte ou une hostilité des plus légitimes mais plutôt de la vulgaire paranoïa, une peur irrationnelle fondée sur des fantasmes. Plutôt gauche, non ?

Au passage, que nos esprits ouverts à la pénétration islamique, méditent cet exemple, au lieu de faire dans la psychologie de comptoir, mais aussi celui, plus proche de nous, de la capitale européenne, où ce type de pénétration accompagnée de ces premiers effets logiques tient du fulgurant grâce au même type d’aveuglements que ceux qui prévalent encore chez nos collabos de la soumission. Mais tout cela est à ne pas en douter, de la « paranoïa », n’est-ce pas ? Enfin, après tout, comme on dit chez moi, « on n’amène pas boire un âne qui n’a pas soif ». Tristes tropiques du Scorpion !

SILévi Strauss

«Une sorte de paranoïa se développe chez les coptes mais elle est de plus en plus justifiée» par Elodie AUFFRAY (lire aux-fraises)

Quatre jours après l’attentat qui a frappé une église copte d’Alexandrie, en Egypte, douze organisations égyptiennes de défense des droits de l’homme ont dénoncé mardi l’attitude du pouvoir.

«La mauvaise gestion des tensions confessionnelles et de la violence par l’Etat crée un terrain fertile et un environnement propice pour que ce genre d’événement se produise», écrivent ces ONG dans un communiqué. Le pouvoir, lui, dénonce des «mains étrangères» derrière cet attentat, qui a fait 21 morts et 79 blessés la nuit du Nouvel An.

L’attaque a déclenché dans la communauté copte d’Egypte des manifestations de colère, réprimées par le pouvoir. Pour les organisations égyptiennes des droits de l’homme, «il est temps pour les responsables gouvernementaux de cesser de nier qu’il existe une réelle crise confessionnelle» dans le pays, dont 6 à 10% de la population est copte.

Une analyse que partage Laure Guirguis, chercheur en études politiques à l’Ecole des hautes études en sciences sociales et spécialiste des coptes.

Dans quelles conditions vivent les coptes d’Egypte?

Il existe de nombreuses discriminations au quotidien. Deux discriminations sont inscrites dans la loi. D’une part, celle concernant la construction des lieux de cultes: il faut une autorisation, après vérification que l’emplacement choisi remplit un certain nombre de condition, notamment une distance minimale d’avec une mosquée.

D’autre part, l’existence d’un «statut personnel» différent pour les chrétiens et les musulmans fait qu’un chrétien ne peut pas épouser une musulmane, sauf s’il se convertit. Toute relation amoureuse entre deux jeunes de religions différentes provoque des tensions, voire des violences. De nombreuses histoires, imaginées ou réelles, circulent sur des enlèvements de jeunes filles, forcées de se convertir, etc. Une sorte de paranoïa se développe chez les coptes, mais elle est de plus en plus justifiée, car cela devient insupportable au quotidien.

Les rapports entre chrétiens et musulmans ont-ils toujours été aussi difficiles?

Ils se sont beaucoup dégradés depuis les années 1970, et de manière accélérée encore au cours des dix dernières années. Les relations cordiales qui pouvaient exister jusque dans les années 1960 n’existent plus. De plus, les violences ont beaucoup augmenté et s’étendent à des régions qui en étaient exemptes. Certes, depuis cinq ans, avec la recrudescence des violences, les médias ont beaucoup parlé des coptes. Mais cela n’a conduit qu’à une instrumentalisation de la question par les politiques.

Comment analysez-vous la gestion de la crise par les autorités égyptiennes?

Le régime de Moubarak a toujours eu tendance à nier les tensions interconfessionnelles, à reporter l’origine des violences sur une main étrangère. Ça ne peut plus continuer comme ça. Mais dans le cas présent, encore, l’accent est fortement mis sur le fait que les auteurs de l’attentat seraient des étrangers. Il est vrai aussi que l’intervention des réseaux islamistes radicaux transnationaux, si elle est avérée, serait inquiétante.

Que peut faire le pouvoir égyptien pour apaiser les tensions?

A court terme, il est important de donner des signes forts aux coptes, pour leur montrer qu’ils font partie intégrante de l’Egypte. Unifier la loi sur la construction des lieux de culte serait un tel signe. Sur le long terme, la question est un gouffre sans fond dès lors que le communautarisme a gagné toutes les dimensions de la société, tous les esprits et toutes les pratiques. La tendance à nier les problèmes des coptes, l’islamisation des discours et des pratiques depuis les années 70 a aussi accru le communautarisme chez les coptes. L’Eglise est devenue beaucoup forte, elle est présente dans toute la vie sociale.

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