mardi 11 janvier 2011

La citation du jour : « le politique respecte l'ensemble des religions » par Alain Juppé


Alain Juppé a tout à fait raison de dire, sur l’antenne de Sud-Radio, que « la laïcité doit être une des valeurs clés de la campagne pour la présidentielle de 2012 (…) elle doit l'être, et je ferai tout pour qu'elle le soit parce que c'est vraiment le pilier de nos valeurs républicaines ».

Il fait très bien également de rappeler que la « laïcité, cela veut dire que le politique a la primauté sur le religieux (…) ce n'est pas la religion qui gouverne ».

Là où je ne le suis plus tout à fait c’est lorsqu’il tient à contrebalancer son propos par un « (mais) bien entendu, le politique respecte l'ensemble des religions ».

Qu’un conservateur le pense ou qu’un politique de quelque bord que ce soit préfère y réfléchir à deux fois avant de s’attaquer au domaine religieux pour éviter de générer des fractures dans nos sociétés, soit. Qu’il préfère laisser aux intellectuels cette tache aussi délicate qu’ardue, je le conçois aussi.

Je rappellerai cependant que les exemples ne manquent pas de politiques ayant bouffé de la religion et son clergé. Cela correspondait même à une certaine tradition républicaine et surtout de Gauche, avant que la plupart des représentants de ces traditions ne rejoignent le vaste club des nouveaux dévots islamophiles.

Mais, surtout trêve d’hypocrisie. Chez nous, même le politique le plus favorable à une « laïcité positive » ou plutôt poussive ne « respecte pas l’ensemble des religions ». Je n’en connais pas qui témoigne un quelconque respect pour les différentes sectes évangéliques, mais aussi pour la scientologie, le mouvement raëlien, le aumisme, ou encore le Satanisme, toutes moins délétères à ce jour que la secte islamique. Force est plutôt de constater que le pouvoir politique s’attaque même à certaines d’entre elles.

Aussi, pour quelle raison, les sectes qui ont réussi seraient-elles les seules à bénéficier d’un quelconque respect, y compris lorsqu’elles se montrent aussi irrespectueuses que peu respectables. N’est-ce pas là une façon de favoriser les visées monopolistiques de dogmes ayant pignon sur rue et d’empêcher cette concurrence libre et non faussée qui a toujours bien plu au libéral-spirituel que je suis.

Plus sérieusement, quel que soit son avis sur les religions, la principale chose que doit respecter le domaine politique, ainsi que tout politique attaché aux libertés, c’est la liberté de culte, le droit des croyants à croire et à se doter de lieux de culte avec les seuls moyens de la communauté religieuse en question.

L’autre obligation du politique est de veiller à ce que ces sectes, grandes ou petites, ne commettent rien d’illégal. Par exemple, si dans sa grande mansuétude, l’homme politique ne fait pas retirer de la vente ce livre infâme qu’est le coran, pour la bonne raison qu’il ne s’agit après tout que d’une vulgaire œuvre de fiction, il doit cependant veiller à ce que pas mal de passages haineux, morbides et suprémacistes ne soient pas présentés et déclamés par les officiants de l’islam comme des enseignements à suivre.

Le reste fait partie du débat d’idées qui doit demeurer plein et entier.

ClemenSIL

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