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mardi 21 juin 2011
Fête de la musique : du bon son made in rouge-mont
Fête de la musique oblige, je vous emmène aujourd’hui à Montrouge, une petite commune des Hauts-de-Seine qui revêt le masque du mystère par sa capacité à produire de nombreux talents. Talents montrougiens dont fait partie Mister Karot, cette caricature de gauchiste que j’ai toujours bien aimé, et qui nous interprète ici son très décalé « R.M.I ».
En effet, ce ne sont pas les talents qui ont manqué puisque Montrouge a vu défiler dans ses rues, pour les plus connus, Pablo Picasso, Robert Doisneau, Coluche, Jean-Jacques Goldman, Bernard Pivot, avant que la nouvelle scène occupe la place. Une place devenue exiguë tant les talents y pullulent.
Virginie Ledoyen pour le cinéma ; Carole Gaesler et Nathalie Simon pour la télévision. Côté musique, vous avez le choix. Mister Karot pour la fusion southpark ; DJ Switch pour la musique électronique ; dans la catégorie Hip Hop, deux membres du Saïan Supa Crew, sans oublier Sofiane du groupe Le Remède puisqu’il a toujours plus traîné à Montrouge que dans sa ville d’Arcueil.
Quand je vous dis que ça pullule. Et encore je n’ai pas cité tout le monde tant la liste est longue. Même les Fatals Picards y vont de leur clin d’œil dans la chanson « mon père était tellement de gauche (…) qu'on habitait rue Jean Jaurès (…) avant d'aller vivre à Montrouge », et ce alors que cette ville a toujours été à droite.
J’ai longtemps cherché tout un tas d’explications logiques à ce mystère, avant de passer aux improbables car avouons-le, rien de particulier n’y saute aux yeux, aucune évidence ne vous agresse, tant y règne une sorte de bonhomie toute provinciale.
Moi qui ai bien connu cette ville avant les récents bouleversements urbanistiques et sociologiques, le nouveau maire s’évertuant à en faire un annexe bobo du 14e arrondissement, je peux vous assurer que la principale originalité réside dans le tracé. Un carré presque parfait d’un kilomètre et demi de côté. Plus subtilement, ce qui est observable, est une certaine harmonie urbanistique. Les quartiers s’entremêlent et les cités populaires côtoient les autres résidences sans même se faire remarquer. La fertilité de la mixité, une explication ? Peut-être.
En attendant qu’on me le démontre, et après avoir écarté l’hypothèse d’une source d’énergie tellurique à cet endroit du globe, en sortant du strict cadre montrougien, j’ai fini par aboutir à une explication tout aussi plausible qu’improbable.
Mon goût pour le culte des ancêtres m’a fait remarquer que le carré Montrouge s’inscrivait dans un triangle formé par les cimetières de Montrouge, de Bagneux et d’Arcueil, cimetières où reposent un certain nombre de créatifs célèbres.
Erick Satie (1866-1925), personnage truculent, inventeur de la musique inaudible, sorte d’ancêtre de la techno, demeure à Arcueil. Audiard et Coluche, ces rois du verbiage populaire, reposent au cimetière de Montrouge.
Quant à celui de Bagneux, entre la chanteuse Barbara et Stéphane Sirkis du groupe Indochine, les comédiens Darry Cowl, Jacqueline Maillant et quelques autres, ce ne sont pas les esprits qui manquent. N’oublions pas de mentionner Alfred jarry, l’initiateur de la Pataphysique, cette science des solutions imaginaires dans laquelle ce billet s’inscrit.
Un triangle magique générateur de forces créatrices portées au carré dans Montrouge, en voilà une explication cohérente.
Comment ça non ?!? Allez, un peu de fantaisie pataphysique que diable.
SILvine Candas
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