Cette image est un fantasme or par
définition un fantasme n’existe pas
Les cas se multipliant autour de moi,
puisqu’une autre copine a été prise d'une crise de panique suivie d’une décompensation
nerveuse après, non pas avoir constaté une turgescente pâmoison de son
compagnon devant Charlize Theron, mais avoir subi une simple mise en présence
devant cette affiche publicitaire de chez Dior, il est vrai devenue virale dans l’espace
public, par mesure de salubrité mentale, je me propose d’intervenir en
rappelant quelques réalités.
La femme sur cette affiche n’existe
pas. Je ne parle pas à proprement parler de Charlize Theron qui existe et dont
je suis un fan des performances artistiques, mais justement du fait que les
filtres artistiques photographiques et cinématographiques nous font ignorer absolument
tout de la femme réelle. Saperlipopette ! Je vous sens
aussi perdus dans mon propos qu’en cette époque saturée d’illusions. Aussi
chlorons un peu ce propos afin de le rendre plus clair.
Je ne sais pas si Charlize Theron est
aussi belle à son réveil que le personnage de cette pub. Je ne sais pas si elle
se déplace de cette même impériale manière lorsqu’elle va acheter ses tampons ;
parle de façon aussi sensuelle quand elle affronte ses soucis du
quotidien ; et si ça sent le Dior après son passage aux toilettes. Je sais
encore moins si elle est admirable ou ne serait-ce qu’aimable.
Je sais juste, pour suivre ses
performances depuis ses débuts, qu’elle crève merveilleusement l’écran, qu’elle
sait incarner à la perfection une vaste palette de rôles, et j’imagine que ça
doit être un vrai régal de s’adonner à du travail d’image avec elle.
En effet, l’image, comme tout art, est
un métier, celui de la sublimation du réel. Cet art a pour fonction depuis
toujours de nous faire rêver un brin ou réfléchir un peu.
Pas de quoi, au fond, rendre jalouses
ou malades nos adolescentes comme nos matrones, puisque le personnage de cette
affiche n’existe pas. Aurait-on idée de faire une maladie ou une scène à son
mari admirant la Venus sortant des eaux de Botticelli ?
Nous croisons tous les jours des gens
dits "ordinaires", dans la rue ou même dans le sombre métro, tout aussi voire plus beaux
que les icônes de pub ou de cinéma. Une beauté d’autant plus intéressante
qu’elle s’avère polymorphe, loin des canons esthétiques calibrés de l’industrie
du cinéma.
Contrairement à l’examen des natures
mortes et autres production trop chlorées pour écrans glacé, qui avec l’âge tendent à me laisser de marbre, j’aime bien contempler les gens "ordinaires".
Ces brefs instants d’observation ouvrent parfois une brève fenêtre sur l’être.
Cela produit chez moi, assez souvent, le même effet que devant un joli paysage.
On pourrait presque effleurer ce qu’il y a de plus beau dans l’âme du Monde.
Et je ne vous parle pas de l’effet,
aussi merveilleux qu’unique, que me produit tous les matins, au réveil, la
contemplation de mon exquise épouse, quant à elle, bien réelle…
SILgmund
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire