jeudi 24 janvier 2008

TU LA VOIS MA MAIN-INVISIBLE


Cela n’aura pas été facile mais ça y est, je crois que nos libéralistes viennent enfin de comprendre l’intérêt du « principe de précaution ». Enfin presque tous, puisque notre sémillant Attali, dans son rapport totalitaire, « tout ou rien », souhaite le voir rayé de la Constitution, ce à quoi se refuserait notre président. En effet, en dehors d’Attali et quelques autres durs de la feuille, jamais je n’ai entendu à ce point dans la bouche de nos financiers, argentiers et économistes tendance neo-libérale, les mots « politique monétaire laxiste de Monsieur Greenspan », « gestion à courte vue de la Réserve fédérale américaine », « attitude irresponsable des banques », « absence d’évaluation des risques ».

Jamais je ne les ai vu également, à ce point insatisfaits par un plan de relance, celui du président Bush en l’occurrence, ou bien déprimés par l’absence de réaction pro-marchés de la Banque Centrale Européenne. Certains en seraient même à souhaiter une plus forte régulation de marchés financiers.

Ben alors, les gars, le « laissez faire laissez passer », les régulations étatiques liberticides et destructrices de richesses, la nature du Marché bonne par essence, corruptible seulement par la Loi et l’Etat, cette tendre main invisible qui guiderait la somme des intérêts égoïstes vers l’intérêt collectif… ça ne marche plus ! Ça ne marche pas ! Ben zut alors !

Alors comme ça on redécouvre pour la énième fois que le sens des responsabilités n’est pas le fruit de la Nature ou du hasard, mais bien celui d’une norme culturelle ou légale à laquelle nos appétits divers doivent s’adapter. Que la responsabilité financière n’existe que si une norme l’exige, l’encadre et sanctionne ses manquements.

Il va falloir arrêter de faire de l’unique ânerie de Rousseau, « celle de l’homme bon par nature », un dogme et travailler plutôt sur sa notion de contrat social bien plus complexe mais au combien plus réelle et riche de perspectives. Car si l’Humain est bon, c’est surtout dans sa capacité naturelle à se donner des lois pour mettre un frein à certains de ses défauts hérités de la Nature, dans le but de pouvoir vivre en Société. Société où il trouve plus d’intérêts à vivre qu’à l’état de Nature.

Nécessité d’une régulation par voie légale qui semble de toute évidence devoir s’appliquer aussi à la Finance.

Bon, maintenant qu’en matière économique le principe de précaution est rentré dans certaines cervelles, mes chers libéraliste vont pouvoir l’admettre aussi en matière d’OGM, d’écologie, de risque chimique ou biologique, n’est-ce pas ? Sans pour autant grever « le devoir de recherche » (en laboratoire) aussi cher à ma très jolie Valérie Pécresse qu’à moi, cela va de soi.

Moralité : Voila où nous a mené l’abandon de la pensée libérale à une Droite qui en a fait un libéralisme dégénéré, uniquement capable d’entendre la voix de la Raison qu’à coup de claques, alors que cette pensée libérale était bien plus belle quand elle était portée par les hommes de Gauche qui ont bâti nos Démocraties libérales. Et oui, la Liberté se porte mieux à Gauche…

SILibéral

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