lundi 3 novembre 2008

PARTI SOCIALISTE : LA FABLE DE LA ROSE ET DU SERPENT


À l’occasion du congrès du Parti Socialiste qui se tiendra du 14 au 16 novembre à Reims, j’ai lu la nouvelle déclaration de principes du Parti Socialiste qui se fanait depuis belle lurette dans un tiroir de mon bureau. Une saine lecture qui contrairement aux 100 propositions de Ségolène Royale ne nous érafle pas dés l’introduction. Non, à la première lecture, ça sent bien la rose et ce jusqu’au dernier article, le 21, qui m’a mis la puce à l’oreille.

C’est vrai qu’en lisant ce texte en diagonale, plus sous l’effet savonnette du style choisi que sous celui d’une volonté délibérée de le lire en dilettante, ça donne envie. Ça c’est de la synthèse. Tout y est. « La tradition de l’humanisme », « les valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité » et surtout « l’émancipation complète de la personne humaine » reconnue ici comme douée « de raison », donc en principe autonome. Je kiffe ! Je kiffe !

Comme en plus le Parti Socialiste se revendique « démocratique », « républicain », « laïque », « populaire », « réformiste », « décentralisateur », « européen », « internationaliste », « attaché à la justice », mettant « la culture au centre de ses valeurs » et « pour une économie sociale et écologique de marché », je kiffe d’autant plus !

Je jouis même en découvrant que le PS rejoint avec l’article 9 « l’axe du bien » cher à mon Georges W Bush. Ben oui, lisez-moi ça ! Au lieu de parler « d’agir pour la paix », voici qu’ils préfèrent un vocabulaire bien plus martial. « Lutter pour la paix, la sécurité collective et le codéveloppement correspond à la vocation internationaliste des socialistes ». « lutter », ni plus, ni moins que ce que dit et fait le gouvernement américain depuis la déclaration de guerre du 11 septembre 2001. Eux aussi ils luttent pour la paix, ils mènent un « combat pour une communauté internationale pacifique ».

J’étais donc sur mon petit nuage rose jusqu’à ce que je m’enfonce l’épineuse conclusion dans le gros orteil. « Le Parti Socialiste veut rassembler toutes les cultures de la gauche »… Et là je me dis…

« Euh, rassembler y compris les cultures de gauche révolutionnaires, totalitaires, communistes, trotskistes et autres kystes ? Ce n’est pas un peu incompatible avec les principes posés avant, ça ? Oh là, là, vous ne m’auriez pas écrit ce joli texte à l’encre de couleuvre par hasard ? Relisons tout ça attentivement… »

Ça y est, j’ai compris ! Par « raison », il fallait entendre « nous avons raison ». Raison contre le « capitalisme, créateur d’inégalités (soit), porteur d’irrationalité (ah bon) ». « irrationalité ». Raison contre un système qui a plus que tout autre à ce jour, œuvré au progrès, à la paix et à la prospérité. Ce ne sont quand même pas les rares gouvernements socialistes qui ont fait tout le travail, en France, aux EUA ou ailleurs, si ?!? Raison contre les tenants d’un système qui a eu raison des totalitarismes fascistes et marxistes. « C’est ça, t’as raison ! »

À tort ou a raison, je comprends mieux pour le coup ce que viennent faire là des « bâtir un monde nouveau », « rejoindre ce combat », « projet de transformation sociale radicale ». Par conséquent leur « émancipation complète de la personne humaine » me fiche les jetons.

Au final, rien de bien nouveau dans cette déclaration de principes. Rien n’a vraiment changé. Visiblement il n’est pas question d’unité dans la diversité, de vivre ensemble, de fertiliser par la loi commune ce qu’il y a de meilleur en l’Humain tout en refreinant le pire. La République ne suffit pas ! La grille d’analyse reste marxiste car le déterminisme n’est que social et la lutte demeure celle des classes pour la bonne « raison » que l’ennemi reste capitaliste, qu’il soit démocrate ou non.

Apparemment ils rêvent encore d’un homme nouveau, lequel ? D’un « nouveau monde », c’est-à-dire ?

Le préambule nous apprend que la nature du socialisme est « d’aller à l’idéal et de comprendre le réel ». Une nature où la rêverie précède le réel, et où le réel n’importe que s’il sert l’idéal, le reste étant voué à disparaître. Un principe que l’on retrouve chez toutes les idéologies illuminées, qu’elles soient de nature religieuse ou politique, ce qui intrinsèquement, n’est déjà pas bien raisonnable.


Or dans un contexte où le « combat » pour cette « nature » du socialisme est susceptible d’être mené main dans la main avec les « cultures » totalitaires de gauche que l’on souhaite réunir à soi, vous comprendrez que tout ça n’est pas fait pour me convaincre.

Conclusion, le socialisme n’a pas encore atteint l’age de raison. Pour la bonne raison qu’il nous prend toujours pour des cons. Après tout dans congrès, il y a…

SILcialiste

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