lundi 23 avril 2007

4X4 GRAND TOURAN


Ce qu’il y a de vraiment génial dans le nationalisme turc, c’est qu’il est vraiment tout terrain. Que celui-ci soit plat ou escarpé, ses quatre roues motrices lui offrent la meilleure des reprises possibles. Vous me direz que pour un nationalisme souhaitant s’aventurer depuis les escarpements d’Anatolie jusqu’aux steppes d’Asie centrale, sur toute l’étendue du « Grand Touran », soit le « grand Reich » turc, c’est bien là la moindre des choses. Je vous répondrai, certes ! Mais ce nationalisme n’offre pas que d’excellentes qualités d’adhésion sur le terrain géologique. Sur le terrain idéologique, sa direction assistée lui permet d’épouser, à la perfection, les sinuosités de ce type de parcours. Direction assistée couplée avec des pneus purs gomme arabique. La gomme arabique ayant pour principale caractéristique d’effacer sur les routes, les traces des usagers précédents et d’ancrer les siennes en profondeur.

C’est ainsi que ce nationalisme nous dit que tout ce qu’il touche devient turc, non seulement à jamais mais aussi depuis toujours. La Grèce ionienne c’était déjà la Turquie. Troie ? une ville Turque ! Homère ? le plus grand des aèdes turcs. Dans le panturquisme, ce n’est pas, « nos ancêtres les turcs» mais plutôt « vos ancêtres, tous des turcs ». De cette façon, tous les peuples d’Anatolie étaient déjà Turcs sans le savoir. Fallait vraiment que les Anatoliens soient cons comme la lune pour ne pas s’en rendre compte avant. Heureusement que les Turcs se sont décidés à venir déchirer le voile d’une ignorance aussi crasse. C’est à qui qu’on dit merci ? Aux Keturs, bien sûr !

Quant aux petits têtus susceptibles d’oser prétendre le contraire, j’en connais, ils sont conviés à en discuter avec le bitume, attachés qu’ils seront au pare-buffle arrière. De toute façon, de source truquée, les Turcs n’en ont jamais rencontré, des têtus de ce genre. Il n’y en a jamais eu. Pour preuve, les Arméniens qui se sont entêtés à survivre, c’est surtout nous qui avons appris à les connaître depuis 1915. Les Turcs, eux, refusent de les reconnaître. Ils ne les connaissent ni d’Eve, ni d’Atatürk, ces têtes-là. D’ailleurs, tout troublé de la mémoire qui prétendrait l’inverse, qu’il soit journaliste (Hrant Dink) ou prix Nobel turc de littérature ( Orhan Pamuk), risquera fort de se retrouver dans une état méconnaissable. Une marche avant ; Une marche arrière ; Un autre petit coup de marche avant ; Un dernier coup de marche arrière et hop, fini la thèse des peuples indigènes non turcs, en Anatolie ! Il est vraiment formidable ce 4X4 « Grand Touran ».

Vraiment tout terrain, je vous dis. Mais je vous sens encore un peu hésitants sur le produit. Que pourrais-je vous dire d’autre, afin de finir de vous convaincre. Ah, oui ! Figurez-vous que tout en se prétendant un nationalisme laïcard, il a trouvé le moyen d’exterminer les Arméniens, aussi parce que chrétiens, au nom d’un Allah qui doit rester, à jamais comme depuis toujours, la seule divinité nationale à se faire laïciser. Démarche qui pousse, de nos jours encore, ce nationalisme à rouler sur les pieds des islamistes de gouvernement, qui pour patients, modernes, impressionnistes, islamisent par petites touches successives, et à écraser sur le trottoir un curé italien de Trébizonde, un journaliste arménien (encore Hrant Dink) et à défoncer, grâce à son moteur à explosion, une maison d’édition chrétienne turque. Alors, il est pas trop mortel mon tout terrain nationaliste « Grand Touran » !

Et dire qu’une bande de concessionnaires jaloux voudrait nous empêcher de tester la capacité d’adhésion de ce nationalisme 4X4, là, sur nos jolies routes européennes. Tas de concurrents déloyaux va !

SIL concessionnaire exclusif « Grand Touran », la marque au loup gris.

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