vendredi 17 avril 2009

INSPECTEUR LA BAVURE, MEMBRE DU JURY


Je déteste être contredit surtout par des êtres inférieurs, ceux du genre brigadier flageolet ou inspecteur la Bavure. Vous allez comprendre.

Figurez-vous que lors du dernier repas pascal avec la famille au grand complet, j’ai de nouveau longuement discuter avec mon cousin, vous savez, l’agent de l’inspection du travail, avec qui je partage pas mal d’idées bien que l’on se situe chacun du côté opposé du Code du Travail. Il me racontait notamment la mésaventure qui arrive à l’une de ses collègues, une élève inspectrice qui vient de se faire recaler après avoir réussi le concours et avoir passé 18 mois de formation dans leur école située dans les environs de Lyon. D’après le Jury, elle ne serait pas à la hauteur de la tache. D’après ses collègues, elle serait surtout victime de discrimination, celle-ci cumulant le fait d’être une femme, handicapée et d’origine maghrébine. Discrimination qui serait d’autant plus évidente que d’autres candidats semblent tout aussi incapables, ou capables, c’est selon, que l’élève inspectrice en question.

Un récit et une thèse, celle de la discrimination, qui m’a laissé dubitatif. Car même si ce genre de situation n’est pas impossible, pour avoir passé pas mal de temps dans la fonction publique avant de devenir employeur, je reste persuadé que s’il y a un endroit où les femmes, les handicapés et les autres « minorités » ont leur chance c’est bien dans la fonction publique. Les concours y sont on ne peut plus égalitaires, à plus forte raison dans des ministères connus pour leur culture gauchisante, comme c’est le cas pour celui du Travail.

Mon cousin m’a alors fait remarquer que toute culture, y compris gauchisante, peut tordre la perception d’un jury. Et pour illustrer cela, il m’a raconté que lors de sa dernière épreuve d’admission, l’épreuve d’entretien autour d’une question de culture générale, il avait dû faire attention à certaines de ses réponses. La question autour de laquelle s’était déroulé l’entretien avait été une citation de Georges Clemenceau. Ce fondateur du Ministère du travail avait dit à l’occasion de la Grande Guerre « il est plus facile de faire la guerre que la paix ». Après s’en être bien sorti d’un point de vue analyse de cette citation, mon cousin sentit tout d’un coup le terrain se miner lorsque la discussion après s’être engagée de manière générale sur les conflits bifurqua de façon aussi brusque que précise sur le conflit Israélo-arabe. « Arghhh, sujet dangereux » se dit-il. Surtout qu’il partage plus ou moins mon avis sur la question et qu’il se doutait, culture gauchiste de ce ministère oblige, qu’en face de lui se trouveraient à coup sûr des palestinolâtres bien-pensants. Il s’en sortit en leur servant un petit couplet sur le respect du droit international, ce qui plut à nos juristes gauchisants et lui évita sans doute de se faire torpiller. Je lui ai répondu qu’il avait eu raison d’agir ainsi étant donné que l’on ne démolit pas des idées reçues en 10 minutes mais qu’il avait peut-être un peu surinterprété la situation.

Et bien peut-être pas, car dans un ministère à la culture dominante diamétralement opposée à celle du ministère du Travail, celui de l’Intérieur, Monsieur El Haddioui a subi les foudres des questions mal orientées lors de l’oral du concours interne d’officier de Police. Questions et réponses qui lui ont valu un 4/20, note éliminatoire, alors que par ailleurs ses autres notes étaient bonnes ainsi que les appréciations de son chef de service qui le présentait comme un « fonctionnaire exemplaire ». Éléments qui l’ont poussé à porter plainte pour discrimination et à obtenir, en partie, gain de cause.

Voici les questions qui ont motivé le fait que le Conseil d’Etat ait cassé pour discrimination, les résultats du concours interne 2007. « Quel est votre avis sur la corruption des fonctionnaires de police marocains ? » « Votre femme est-elle Maghrébine ? « Est-ce que vous faites le ramadan ? » « Est-ce que votre femme porte le voile ? » « Ne trouvez-vous pas bizarre ce gouvernement de la France avec des ministres arabes et un président à moitié hongrois ? »

Hallucinant non ? Non mais quel est le rapport avec les fonctions d’officier de police ? Non mais est-ce qu’on demande aux Régis et autres Jean-Louis qui concourent pour les mêmes postes s’ils font carême où laissent bobonne à la maison pensant qu’ils vont picoler avec les copains ? Tiens est-ce qu’on demande aux futurs policiers s’ils ont des problèmes avec l’alcool ou le cannabis, questions après tout moins illégitimes étant donné qu’on leur confie une arme ? J’en connais quelques-uns que seraient recalés. Plus sérieusement, est-ce qu’il viendrait à l’esprit de ce genre de jury d’interroger des candidats sur leurs opinions politiques ? « Etes-vous d’extrême-gauche, d’extrême-droite » ou mieux « avez-vous des parents communistes ou frontistes ? » .

Ce n’est pas que cela ne me tenterait pas de fermer les portes de la fonction publique à tout sympathisant d’une forme de pensée antirépublicaine, qu’elle soit politique ou religieuse, mais bon, dans notre pays on est jugé pour ce que l’on fait et non pour ce que l’on est ou pense. Et même si des enquêtes de mœurs plus approfondies peuvent se justifier pour des postes à risque, à haut niveau de sécurité, ce n’est sûrement pas le cas ici.

Et puis, pour tout vous dire, ce qui m’énerve vraiment c’est encore une fois de sentir mon pays pris en tenaille entre les doux-rêveurs qui se refusent à regarder en face le danger des totalitarismes, islamique y compris, islamique surtout, et tous ces corniauds qui au lieu de s’attaquer à l’idéologie islamique et à ses activistes, préfèrent s’attaquer à des musulmans de base. On s’attaque à ce que l’on peut, après tout. Et visiblement, il y en a beaucoup qui peuvent peu.

J’espère sincèrement que les auteurs de ce genre de bavures, qui n’en restent pas moins marginales, seront sanctionnés, histoire qu’elle soient vraiment marginalisées. Car personnellement, contrairement aux gauchos et aux fachos qui n’attendent rien ou alors n’importe quoi de notre Police, j’attends moi beaucoup de cette institution fondamentale de notre Etat de droit. J’espère également que pour toute compensation, le brigadier El Haddioui bénéficiera d’autre chose que le seul droit de se retaper toute la préparation à un nouveau concours, comme le propose le Ministère de l’Intérieur. La mauvaise blague a assez duré, non ?

ClemenSIL

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