mardi 23 septembre 2008

PRO-VIE : PUTAIN, LES HOMOS AUSSI !


Et oui, les homosexuels aussi sont pro-vie. De quoi remplir de joie le cœur de nos bonnes âmes catholiques. Comment ça « non ». Qu’elles daignent alors ouvrir leur poitrine à mon message défibrillateur, tout plein de charité, d’amour et autres électrochocs amoureux.

Lorsque j’ai débuté la lecture du « choc amoureux » écrit par le sociologue italien Francesco Alberoni, j’ai commencé par froncer les sourcils. Je me suis dit, encore un gauchiste qui n’aime pas le compromis, le vivre ensemble, la démocratie et qui applique la grille marxiste à tout y compris le coup de foudre. Alberoni compare en effet le processus de « l’innamoramento », d’énamoration à un mouvement collectif vécu à deux et de type révolutionnaire.

Deux êtres aux vies institutionnalisées soit dans la solitude soit dans une vie de couple, détruisent lors du « choc amoureux » ces institutions existentielles afin de fusionner dans quelque chose de nouveau, d’initialement indéfini, de passionné, de violent, qui chamboule leur vie comme celle de leur entourage, avant de bâtir une nouvelle institution relationnelle à l’aide de mythes fondateurs, de rituels culturels ou de nouvelles règles de vie. Processus qui pour Alberoni conduit à la mort de la passion amoureuse, l’amour se figeant alors de nouveau dans l’institutionnel.

Bien qu’aimant la démocratie, le compromis et l’amour institutionnalisé, sans doute pour vivre la démocratie passionnément, j’ai fini quand même par passer outre mes froncements de sourcils initiaux un peu hors sujet. Non seulement toutes les révolutions ne sont pas marxistes, mais surtout je me devais d’avouer que sa théorie n’était pas bête du tout. Bref je finissais par m’attacher à la thèse albéronienne.

D’autant plus quand vers la fin de son bouquin, il émet l’hypothèse que si les couples homosexuels connaissent une plus grande instabilité, une sorte de révolution affective permanente, c’est peut-être parce que nos cultures leur interdisent les moyens d’institutionnaliser leurs relations, que ce soit par la reconnaissance de leurs unions ou les moyens de les rendre fécondes. Pas bête mais alors pas bête du tout me redis-je.

Conclusions qui à l’époque finissaient de me convaincre quant à la nécessité d’accorder aux homosexuels une union civile de type PACS, tout comme de leur permettre de rendre leurs unions fécondes.

Aïe, ouille, stop, arrêtez donc de me jeter les pierres si peu chrétiennes de votre opprobre, car je n’ai pas fini.

Si pour considérer que l’instinct parental est potentiellement là, y compris chez les homosexuels qui après tout ne sont que des primates lubriques comme tous les autres sapiens-sapiens, et que par conséquent je ne vois pas de quel droit je brimerai chez eux la puissance d’un tel instinct, ce n’est pas une raison pour que cela devienne pour autant la fête du slip marsupial.

Très clairement, tout comme je m’oppose à l’adoption par des célibataires, je suis résolument contre l’adoption par des couples homosexuels, non pas que je les estime d’office incapables d’être de bons parents mais pour une raison beaucoup plus simple. Seul l’intérêt supérieur de l’enfant adoptable devrait compter. L’enfant adoptable a déjà sa propre histoire, une histoire suffisamment « anormale » à vivre pour qu’on lui rajoute la gestion d’une autre « anormalité », celle de ses parents adoptifs. Tant que l’homosexualité sera perçue comme « anormale » par nos cultures, l’enfant adoptable devra être protégé des conséquences de ce fait culturel, point barre. Sans compter qu’il n’est sûrement pas là pour servir de caution de normalité ou d’arme dans l’action légitime visant à la normalisation du fait homosexuel.

À l’inverse, l’accès à la procréation assistée me paraît on ne peut plus logique. Que ce soit des pédés qui aient accès à des mères porteuses ou des lesbiennes à l’insémination artificielle, l’enfant ainsi conçu sera toujours le fruit d’une volonté, de l’amour, d’une histoire, d’une histoire d’amour. Même si ses parents ne se situent pas dans la norme actuelle, ce qui a sous-tendu sa conception est du même ordre que celle ayant sous-tendu la venue au monde des autres enfants. Le désir de lui donner une existence. Quoi de plus normal. Quoi de plus humain.

Quoi de plus justifiable également, d’autant plus quand nos techniques médicales permettent de mettre fin à l’hypocrisie des relations de circonstances dans le but d’enfanter. Des relations où le cocu de l’histoire finit par souffrir et les enfants avec, et les enfants surtout.

Vous me direz alors, point barre pour point barre, qu’un enfant est le résultat de la rencontre d’un homme et d’une femme, et que de ce fait ces deux piliers de notre construction biologique se doivent d’être présents dans le cadre de notre construction psychologique.

C’est pas faux ! Mais il est vrai également que nos lesbiennes ou nos pédés ne vivent pas exclusivement entre eux, comme des amazones, isolés du monde « normal ». Aussi l’enfant d’un couple de pédés, par exemple, se verra forcément proposer pour modèle féminin et familial, une tante, une grand-mère ou que sais-je encore. De toute façon il n’est pas rare chez des couples hétérosexuels que les enfants s’appuient pour se construire sur l’image féminine ou masculine que leur offriraient des grands-parents, des oncles et tantes, plutôt que sur celle de leurs parents lorsqu’ils sont loin d’être des top modèles.

Aussi pour conclure s’il n’y a bien évidemment pas, comme le dirait mon Zemmour d’amour, « de droit à l’enfant », je ne vois cependant pas pourquoi les homosexuels devraient subir une prohibition d’enfants !

Une conclusion qui m’a permis de dire à ma progéniture, « vous baisez qui vous voulez et comme vous voulez tant que vous me ramenez un jour des petits-enfants à la maison ». Qui m’a même permis de pousser le vice jusqu’à indiquer à mes adolescentes que personnellement, si elles pouvaient connaître un petit passage lesbien entre leurs 15 et 25 ans, tant les garçons peuvent être cons à cet âge-là, m’épargnant ainsi quelque grossesse malvenue, cela me rendrait fort aise.

Avouez en effet que le drame que vivent certaines familles quand un enfant annonce son homosexualité est fortement lié à l’angoisse d’une rupture de la filiation. Quand je vous dis que l’instinct procréatif est puissant, il l’est au point de viser au loin ses intérêts ! J’y reviendrai bientôt.

AnSILme de Cantorbery

12 commentaires:

Anonyme a dit…

"Très clairement, tout comme je m’oppose à l’adoption par des célibataires, je suis résolument contre l’adoption par des couples homosexuels, non pas que je les estime d’office incapables d’être de bons parents mais pour une raison beaucoup plus simple. Seul l’intérêt supérieur de l’enfant adoptable devrait compter. L’enfant adoptable a déjà sa propre histoire, une histoire suffisamment « anormale » à vivre pour qu’on lui rajoute la gestion d’une autre « anormalité », celle de ses parents adoptifs. Tant que l’homosexualité sera perçue comme « anormale » par nos cultures, l’enfant adoptable devra être protégé des conséquences de ce fait culturel, point barre. Sans compter qu’il n’est sûrement pas là pour servir de caution de normalité ou d’arme dans l’action légitime visant à la normalisation du fait homosexuel. "

Je n'ai pas encore tout lu, mais je vais répondre à ça sur le vif...
C'est quoi ça?? SIL?
Qu'est-ce qui te dit qu'un enfant adopté par un couple homme/femme sera dans une famille dite "normale" au vue de la société?
Et pourquoi les célibataires ne pourraient pas adopter? J'ai un cousin qui a adopté une petite fille à plus de 40 ans et qui lui apporte bien plus d'amour et d'équilibre que certains enfants nés dans des familles dites "normales" qui passent leur temps à les humilier, à se moquer d'eux voire à leur foutre une claques de temps en temps parce qu'ils sont "infernaux" (sic) et qui ne savent absolument pas materner leur mômes (et j'ai une floppée d'exemples parce que c'est hyper monnaie courante...)...quant à être un tant soit peu maternant ça ce n'est même pas pensable!!

Quant à refuser l'adoption aux homosexuels, je suis ??? Justement pour l'équilibre de l'enfant il vaut mieux des couples qui ont fait un vrai choix et qui seront MATERNANTS que des couples hommes/femmes qui font des mômes simplement parceque ça fait parti de la norme!!

Par contre passer par l'insémination ou la mère porteuse là j'ai du mal à te suivre...

Qu'est-ce qui t'arrive? Tu cherches la dispute (disputatio) pour faire avancer le sujet? lol

Bon je vais lire la suite après mes courses...

Melle E

SIL a dit…

"Tu cherches la dispute (disputatio) pour faire avancer le sujet? lol" Ouais grave, je suis d'humeur "à pèta l'embrouille " entre les murs...

Non je pousse juste les logiques jusqu'à leur bout en faisant fi du politiquement correct et des exemples à caractère monographique.

Un enfant est le fruit d'un couple et de son histoire, aussi qu'il soit homo ou hetero, je ne vois pas où est le probleme.

Un enfant orphelin ou abandonné est aussi le fruit de l'histoire d'un couple, une histoire dont il herite et qu'il a à gerer. même si je suis certain que des celibataires ou des homos s'en occuperont mieux que des heteros, je m'en fiche. Il n'est pas un objet de consommation, ni un cobbaye sur lequel ont testerait des inovations culturelles ou societales. Il a sa propre histoire à gerer et seul son interet compte pour moi.

Aussi face à l'anormalité qu'il vit, la moindre des choses est de lui offrir le cadre le plus normal et les optimal qui soit. Je le repete seul son interet m'importe. Le reste je m'en balance...

Anonyme a dit…

Je reviens de mes courses...

"seul son intérêt compte pour moi. "

Ben pour moi aussi...lol...

Comme quoi, on pourrait peut-être demander leur avis aux intéressés plutôt que là de "disputer" (de disputatio, ok? lol) dans le vide...

En tout cas, on voit que tu as super réfléchi à la question.

Et ta chère et tendre, elle te suit là?

Melle E

PS: As-tu vu "Entre les murs"?...Et alors? ça méritait la palme?

SIL a dit…

J'étais sûr que tu répondrais cela ;-))

Car enfin euh... demander à des enfants dont la capacité de discernement est proche de zéro s'ils préfèrent être adoptés par des célibataires ou des homos plutôt que par un couple "normal"... comment dire... euh... tu vois quoi!

Ma chère et tendre pense comme à peu prés tout le monde, ballotée qu'elle est entre les deux tendances majoritaires... Je me retrouve tout seul, encore une fois à jouer les originaux.

Sinon, je n'ai pas encore vu "entre les murs" mais quelque chose me dit que le moment venu je passerai un grand moment de poilade, dépité que je serais par ce qui s'apparente à un cercle des slameurs disparus à la française...

Anonyme a dit…

C'est encore moi ;-))

Mais non, on ne demande pas aux mômes mais aux anciens mômes devenus adultes qui ont été élevés par des parents homos ou adoptés par des célibataires.

Tu sais, ça existe en vrai!! lol

Bon, je m'arrête là!!

Melle E

PS: dis-toi que l'on n'est jamais prophète en son temps...

SIL a dit…

En effet... n'empêche que je ne veux pas le savoir... les adoptables ne sont pas des cobayes un point Z'est tout .... Qd Z'ai raison Z'ai raison et puis Z'est tout...

Sinon c'est que je ne postule en rien à un poste de prophete moi... j'aimerais juste tater de mon vivant les benefices de mes brillantes analyses et autres exercices de prospective.

C'est pas que je souhaite m'enrichir mais j'aimerai tout de même bien voyager en veux tu, en voila, chose qui coute de plus en plus cher... Google earth ne me suffit pas... Je suis comme St thomas, j'ai besoin de tâter le terrain.

sans oublier les exigences de ma femme-ta-copine comme celles de mes gosses ;-)))

Anonyme a dit…

Salut les sales gosses,

Bon, là j'ai pas trop le temps, mais il se trouve que j'aurais pas mal de choses à déclarer au sujet de ce petit billet.

Alors si j'ai 2 minutes (c'est à dire une bonne heure) je passerai avec ma valise d'arguments du plus réac' au plus progressiste et si j'ai pas le temps, ben... continuez, faites comme si je n'étais pas là, je pourrais toujours vous lire... et bouillir dans ma caboche, le cas échéant.

@+,

LOLO45QUINEMéCONTETERAPASUNESECONDEDEPLUSSONEMPLOYEUR.

Anonyme a dit…

Et je croyais que c'était ma copine qui t'entretenait?..lol...

Quant aux exigences de tes gosses (?) bientôt tu pourras les faire travailler pour ça, dans les caves des Olympiades, ils recruttent des petites mains paraît-il? lol

Si tu veux voyager va falloir trouver autre chose parce que ce n'est pas avec deux lecteurs groupies de ton blog que ça va le faire...
Désolée, de te faire redescendre sur terre...;-))

Sinon, il y a la marche à pied, il me semblait que tu étais un adepte...;-))

Melle E

SIL a dit…

Bon ben je vois que c'est la St SIL. Aucun respect mais alors aucun respect... comment veux-tu que je réussisse dans ma future et très lucrative carrière de gourou :-)))

Anonyme a dit…

"Qui aime bien châtie bien" non?
;-)

Je suis sûre que ta carrière de gourou intergalactique a de beaux jours devant elle...

Bon, je vais arrêter de pourir ton blog de mes commentaires à 2 balles...

Melle E

Anonyme a dit…

Concernant l'adoption d'enfants par des couples homos, les américains on résolu la question à leur manière : pragmatique et exempte de fioritures sentimentales inutiles.

L'adoption d'enfant par les cuples homos est autorisée UNIQUEMENT pour les enfants atteints de maladies incurables.

Comme ça tous le monde il est content :

- l'enfant, qui a des gens pour s'occuper de lui et lui fournir une famille. Comme il ne deviendra jamais assez vieux pour comprendre en quoi sa famille est loin d'être la même que les autres, c'est pas un souci.

- les homos, qui peuvent s'essayer à la parentalité. S'ils foirent, c'est pas grave, de toute façon le môme ne sera pas là plus tard pour le leur reprocher.

- et la société toute entière, vu que personne ne veut perdre son temps et son argent à s'occuper d'un moutard qui n'a aucun futur.

SIL a dit…

ah ben c'est sur que vu comme ça, il n'y a plus rien à rajouter si ce n'est demander "au bout de combien d'enfants-minuterie, les homos auraient droit à un enfant viable ???"

Et puis c'est sur que symboliquement parlant, se dire que puisque les homos sont des malades incurables en sursis autant leur refiler des gosses incurables en sursis, c'est Beau, magnifique, voire émouvant (!) (!) (!)