dimanche 3 janvier 2010

Trop de renseignement tue le renseignement ?


« Trop de renseignement tue le renseignement » sera la seule excuse du président Obama car comme nous l’apprend Mark Hosenball, journaliste d’investigation à Newsweek, pour avoir été briffé trois jours avant Noël sur le risque terroriste, le président américain peut difficilement jouer les ravis de la crèche dans cette affaire de l’attentat de Noël. Il peut difficilement arguer de l’absence de communication entre les différents services impliqués dans la lutte antiterroriste sauf à admettre son incompétence en matière de coordination. Tout comme apparaît pour le moins décalé, pour ne pas dire abracadabrantesque, la communication gouvernementale qui suivit, mais aussi l’idée de s’en aller le plus loin possible de Washington (à Hawaï) alors que le pays risquait de traverser une situation de crise grave.

En effet, selon un haut responsable de l’administration Obama, s’est tenu le 22 décembre dernier à la Maison Blanche, une réunion où le président américain a été informé des imminents risques d’attentats. « Étaient présents à cette réunion les représentants des agences impliquées dans la politique et les opérations antiterroristes, y compris le procureur général Eric Holder, mais aussi la secrétaire à la Sécurité intérieure Janet Napolitano, ainsi que le directeur du FBI Robert Mueller. La CIA et les directeurs nationaux des bureaux de renseignement étaient représentés par des chefs d’agence-adjoints : le sous-directeur de la CIA Steven Kappes, et David Gompert, le principal adjoint au national-tsar du renseignement Dennis Blair. Était également présent Michael Leiter, directeur du National Counter Terrorism Center, une unité du bureau du tsar du renseignement, qui a été créé après le 11 septembre afin de permettre que les renseignements sur de possibles complots terroristes puissent être partagés rapidement entre toutes les agences des États-Unis concernées. » Soit tout ce qu’il faut pour échanger au mieux du renseignement, non ?

Alors, si rien n’a à ce jour filtré sur ce qui a été dit exactement lors de cette réunion, et plus particulièrement si le cas du djihadiste nigérian ou si le sujet des camps d’Al-Qaida au Yémen, par où ce terroriste est passé, ont été abordés, une chose semble certaine. Depuis l’été dernier, le président Obama a ordonné une augmentation significative des opérations de renseignement sur le sol yéménite. Ce qui est trés bien. De même dans les semaines qui ont précédé les attaques de Noël, « plusieurs responsables américains ont affirmé aux journalistes de Newsweek, que le président Obama avait autorisé une expansion majeure en matière de renseignement, d’appui matériel et militaire au gouvernement du Yémen ; une escalade dont certains responsables reconnaissent qu’elle pourrait caractériser une nouvelle guerre secrète. » Ce qui est une autre histoire.

Petite conclusion à la Sil : dites-moi Monsieur le président, ce n’est pas joli joli de nous faire des cachotteries pareilles sur votre politique de renseignement. Surtout lorsque l’on se fait le chantre des échanges d’informations. J’attends à ce sujet votre rapport au sujet de tout ça sur mon bureau pour dans deux jours. Allez au travail…

OSSil 117

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