Affaire Taubira : jeune « guenon » et vieux démons

Ce n’est pas à un quasi vieux singe dans mon genre que Christiane Taubira apprendra à faire la grimace. Elle peut faire tout le cinéma qu’elle veut, y compris espérer incarner tous les noirs de France victimes de racisme afin de faire bloc derrière elle, non pas à la Martin Luther King, mais plutôt à la Black Panter, rien n’y fait. Ses simagrées ne prendront pas, en dehors de certains cercles socialistes, bien sûr.

Oh certes ! Les insultes qu’elle a subi, notamment le « une banane pour la guenon« sont aussi scandaleuses qu’injustifiables. Certes, pas aussi scandaleuses que cette mère, prétendument bien élevée, qui incite ses enfants à se comporter comme des sauvages de la pire espèce. Toutefois, à titre explicatif et non justificatif :

Pourquoi Madame Taubira n’obtient-elle pas plus de réactions indignées ou de soutien, comme elle le souhaiterait ?

Tout simplement parce qu’elle récolte surtout ce qu’elle sème. Les Français sentent bien chez cette dame tout le mépris, pour pas dire plus, qu’elle leur réserve. Les Français, et plus particulièrement ceux de souche « blanche » savent qu’elle souhaite les voir à genoux, portant sur les épaules tout les poids des fautes de leurs aïeux, crimes qu’ils ont été les seuls à qualifier et faire cesser, contrairement à d’autres que Madame Taubira refuse de montrer du doigt. Les Français « blancs » sentent bien qu’ils demeurent aux yeux de cette ministre socialiste, des criminels potentiels soumis à leurs démons. Nombreux sont-ils d’ailleurs à se demander ce qu’une ancienne nationaliste guyanaise fait « au coeur » d’une république et d’une nation qu’elle a passé la moitié de sa vie à vilipender. Bref, pour moi comme pour beaucoup d’autres, Madame Taubira est à mettre dans le même panier de fruits et légumes gâtés que celui où se trouvent ces autres nationalistes racistes qui l’ont insultée…

Pourquoi ces débordements se multiplieront malgré la démonstration de farce de ses petits camarades à l’Assemblée ?

Parce qu’au-delà de son cas personnel, les digues cèdent. Elles cèdent à cause du travail de sape, sur Internet ou ailleurs, des racistes « blancs », mais aussi et surtout à cause de ce couvercle bienpensant qui a agi pendant des décennies en cocotte-minute sans soupape, imposant le silence plutôt que les sifflements du débat, sous le feu des frictions. Elles cèdent parce que les spectacles barbares, y compris racistes, auxquels se livrent certains membres de minorités particulièrement visibles, et que l’on nous interdit de dénoncer ou de questionner de façon responsable, nourrissent les clichés, dépassent même parfois les fantasmes. Elles cèdent parce que tous nos Français « de souche » aussi aimables que bien élevés et accueillants n’ont reçu à ce jours pour tout remerciement que du mépris, de la mise en accusation voire de la haine. Or comme toute patience a ses limites, Madame Taubira va devoir se mettre à ramasser, avec ses petits camarades, toutes les peaux de bananes politiques qu’elle a semées si elle ne veut pas finir par glisser dangereusement sur l’une d’entre elles.

Maintenant si elle a du mal à digérer toute cette réalité, qu’elle se mette à l’ananas…

ClemenSIL