Plagiat de scène de film ou presque. C’est le milieu de la
nuit et je me réveille avec des « Allahu
Akbar » qui me traversent le corps. Ils proviennent de l’appel à la
prière du muezzin de la Grande Mosquée Bleue. Notre hôtel se trouve à quelques
dizaines de mètres et par conséquent son appel résonne en dolby surround dans
notre chambre. Un bref instant, je revis la scène de OSS 117 «Le Caire nid d’espions » dans
laquelle Jean Dujardin décide de s’en aller couper le micro du muezzin. Je lève
la tête. Mon Ottomane répond à l’appel en priant dans le lit. Me voyant émerger
tout ébouriffé, elle me caresse le crâne en me disant « rendors-moi mon cœur ». Je me
rendors. Puis c’est moi qui la réveille façon appel vibrionnant. Sans doute l’expression
d’une revanche à prendre sur le minaret d’à côté.
En début d’après-midi, lorsque nous partirons à la conquête
d’Istanbul, nous assisterons carrément à un battle-muezzin entre celui de la
Mosquée Bleue et celui de la Basilique Sainte-Sophie. Il y aura presque un côté
rigolo genre « This is the
Voice ! ».
Ah ! La Mosquée Bleue ! Aux décorations
intérieures aussi sublimes qu’épurées faites pour élever l’âme, bien plus
efficacement, à mon gout, que celles du blockhaus iconographique qu’est la Chapelle
Sixtine. Un lieu où règne également une très grande tolérance. Pour preuve, la
touriste allemande peut se permettre d’y entrer non voilée sans se faire
rappeler à l’ordre.
Quant à Sainte Sophie ! Mon Dieu ! Quinze siècles
et toujours là, majestueuse, tout comme d’autres monuments romains telle que la
basilique Citerne et son incroyable labyrinthe aquatique dans lequel on
s’attend voir débouler à tout moment un Minotaure ou une Gorgone. Gorgone dont
nous finirons par trouver la tête sous un pilier de la Basilique.
Quelles merveilles ! Je me surprends à remercier les
Turcs de les avoir si bien préservés. Je me dis même que l’on ressent
l’ancienne puissance romaine bien mieux ici dans « La Cité », sens
premier d’Istanbul, qu’à Rome dans laquelle les ruines du « Foro
romano » m’ont offert un sentiment de désolation. Perso j’aurais rebâti
tout ça à l’identique pour faire revivre la splendeur passée…
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