lundi 9 avril 2007

BIDIBULES FINANCIERES : L’ETAT NE PEUT PAS TOUT


Lorsque mon Jospin d’amour lança aux cons pour le biens des masses, que « l’Etat ne pouvait pas tout », les sociaux-démocrates tels que moi comprirent que la Liberté d’imaginer, de créer, d’entreprendre, de se responsabiliser, avait de nouveau droit de cité à gauche. Les Dogmatistes de gauche comprirent quant à eux qu’ils devaient assassiner Jospin.

Leur besogne accomplie, ils tendirent leur kalachnikov aux dogmatistes de Droite qui comprirent que dorénavant c’était à l’Entreprise de tout pouvoir, à la place de l’Etat. Comme si le bilan de la révolution russe de 1917 comme celui de la crise de 1929 n’avaient pas démontré la stupidité de ces deux dogmatismes-là. Pas assez apparemment puisque la voix du dogmatisme entrepreneurial est forte et claire et que sa rhétorique a un très bon jeu de jambes.

Et ouais, l’Entreprise peut désormais tellement tout, danse avec une telle grâce que quand elle se prends les pieds dans le tapis, c’est parce que ses partenaires ne sont pas à la hauteur. Soit l’Etat l’étreint de trop ou bien pas assez. Soit le consommateur est trop volage et le salarié, un infâme goujat pour ne pas avoir d’yeux que pour elle. Et ouais, l’Entreprise fait la belle. Voir même, en oubliant toute grâce, l’Entreprise roule des mécaniques, grisée qu’elle est par les amphétamines financières et la cadence techno-rave de ses aspirations rythmiques.

À ses cotés, l’Etat pris de vertige, en oublie que c’est à lui de mener la danse, de la réguler pour le bien de tous les autres danseurs présents sur la piste. Il trébuche et pour se faire pardonner, multiplie les ronds de jambe. Afin de plaire à mademoiselle, l’Etat en vient à demander à tous, de calquer leurs pas sur celui de la dame. Les entreprises sont mobiles. Les capitaux le sont tout autant. C’est donc au tour des bonnes gens maintenant. Sautillez ! sautillez bon peuple ! plus haut que diable ! décollez-moi ces pieds ! remontez-moi ces genoux ! La Mobilitude, telle est la nouvelle danse. Elle n’est pas près de s’arrêter.

Quant à ceux qui s’y refuseraient, sachez que j’ai encore ma kalachnikov pour vous apprendre à danser ; à danser au rythme des rafales qui s’abattront alors sous vos pieds. La Mobilitude, on en reparlera bientôt !

DJ SIL

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