dimanche 23 mars 2008

FAITS DISERTS 23-03-08


Etant donner que les convenances imposent de débuter une bonne dissertation par une citation, j’ouvre le bal des faits diserts avec cette conclusion de Gérard Miller, le plus grand psychanalyste de son immeuble qui sévit à titre privé sur les divans du service public. Mai 68 « a été le plus formidable mouvement de liberté que le XXe siècle ait connu. »

Mieux que la fin des fascismes, plus puissant que les décolonisation, la fin de l’apartheid, la chute du mur de Berlin, voici mai 68. Comme le dirait Coluche, « Géraaaard ! Faut que je te parle. » Moralité, l’Histoire, il vaut mieux la laisser aux spécialistes.

Histoire de rester parmi ceux qui se trompent de matière, j’ai entendu la chose suivante dans la bouche de mon cher Alexandre Adler. Ce mardi 18 mars, les matins de France Culture recevaient Luc Ferry qui venait déblatérer sur la réforme Darcos à coup de « populismes scolaires ». En fin d’émission, mon Alexandre s’inquiéta du sort que connaissent les matières scientifiques, se demandant s’il ne fallait pas encourager la pratique des sciences à l’école en les détachant des mathématiques. Ferry n’était pas loin d’être d’accord. Rien d’étonnant. J’ai éclaté de rire. Comment dire, détacher les sciences des mathématiques c’est comme détacher l’écriture de l’orthographe. On a bien vu ce que cela donne et c’est justement l’objet de la réforme Darcos.

Mon bon Alexandre, la crise des vocations scientifiques dans ce pays n’est pas due aux maths mais tout simplement au prix où ont les rémunère. Le jour ou les scientifiques ne seront plus payés au SMIC mais au minimum sur une base d’ingénieur, on se battra pour en faire des mathématiques, je te prie de me croire.

Le hors sujet, un procès que je ne peux pas faire, en tout cas à Edwy Plenel. Je l’ai écouté chez son collègue de l’émission masse critique du 8 mars. Outre le fait qu’il a beaucoup de potes puisque sa campagne de pub pour son site d’information atteint sa masse critique, y compris sur le service public, on se doit d’avouer qu’il maîtrise ses auditeurs comme son sujet. Grâce à son mediapark hors de prix, les journalistes vont enfin faire leur travail et les lecteurs en avoir pour leur argent. À se demander ce qu’a fait Edwy pendant toutes ces années. En plus d’une véritable info vrai, d’un Edwy en guise de Guide dans ce monde de désinformation, vous pourrez faire partie du « Club » mediapark car l’important c’est la « fidélité ». C’est marrant mais j’ai eu l’impression d’entendre un gourou m’invitant à rejoindre sa secte.

Enfin pas vraiment puisque Edwy avoue lui-même le caractère aigrefin de son projet. « la nouveauté de Mediapart c’est l’addition ». C’est tout à fait ça. 9 euros par mois pour un machin sensiblement équivalent à tout ce que je vois par ailleurs, bonjour l’addition. C’est moi ou Edwy nous ferait le coup de la start-up en 2008.

Enfin, il m’a fait rire, c’est déjà ça, notamment lorsqu’il commenta l’affaire du « cass’toi pôv’con ». écoutez moi ça. « Le peuple n’est pas vulgaire (…) je n’ai jamais dit cass’toi pôv’con à quiconque ». Magnifique, en plus d’un gourou des medias, le bourgeois Plenel se prend pour le petit peuple, ignorant à quel point chez nous, ça peut envoyer du bois. Mais bon, comme il arrive au peuple de rêver le bourgeois, rien d’étonnant à ce que des bourgeois un peu gauches rêvent le peuple.

Histoire de me faire une transition entre réflexion et action, philosophie et politique, petit détour par le religieux. J’ai adoré le pre-discour « orbi et Tibet » de Benoît XVI. Après une attitude très Ponce Pilate, devenu flagrante, il a fini par appeler à « des solutions de paix au Tibet. » Sans blague. Rien de bien surprenant après tout. Benoît est trop occupé à négocier la préservations des intérêts de son entreprise en Chine pour s’alarmer outre mesure du sort des Tibétains. Une vieille habitude de l’Eglise que celle de se taire devant des crimes contre l’humanité dans l’espoir d’un concordat. Mais comme on le dit à Rome, un mea-culpa et les affaires reprennent.

Le Dalaï-lama menaçant de son côté, de démissionner, si la situation dégénérait, ce qui dans la tradition bouddhiste est particulièrement douloureux. Le Dalaï-lama étant une fonction incarnée, pour démissionner, il lui faudra se désincarner. Ce qui est très douloureux. Essayer pour voir.

Politique maintenant. Alors qu’à l’Elysée ce sont plutôt les regards qui parlent soit par l’examen attentif des décolletés de mannequins israéliens, soit par un mépris à la Godard, lancé par Simone Veil au visage de Carla Bruni-Sarkozy, dans le parti du président on ne s’entend plus.

D’un côté, le capitaine Fillon qui appelle à maintenir le cap des réformes ce en quoi il a raison puisqu’une récente étude démontre que si le capitaine du Titanic avait choisi de percuter l’iceberg de face, le navire n’aurait jamais coulé aussi vite. C’est bon à savoir.

De l’autre, mon bon Jean-Pierre Raffarin appelle à mettre la barre au Centre, estimant que le navire tangue beaucoup trop à Droite. Avis que je partage avec le plus centriste des responsables de l’UMP. L’UMP n’est pas assez entre les mains de Raffarin.

Entre les coups de barre, je trouve mon bon Devedjian qui enfin se dévoile. Il y a de cela quelques temps, un ami m’avait demandé comment cela se faisait que Devedjian arrivait à encaisser la pluie d’attaques venant de son propre camp et à avaler des couleuvres de taille anacondesque avec une placidité conférant au fatalisme.

Je lui ai répondu qu’il s’agissait là d’une prédisposition génétique propre aux Arméniens comme aux Portugais. Un goût historiquement développé pour le fatum comme pour le fado. « Quand on est d’extraction minoritaire, on est habitué aux attaques ; c’est même une question de survie » tels sont les mots de Devedjian. Après tonton David et son « issu d’un peuple qui a beaucoup souffert » voici tonton Devedjian et son « issu d’un peuple qui ne veut plus souffrir ». « Extraction minoritaire ». Ce Devedjian est décidemment une vraie pépite.

Autre pépite purgatoire, la déclaration de François Bayrou venant ponctuer sa défaite électorale aux municipales de Pau. « Il y aura d'autres batailles, il y aura d'autres combats, et je vous le promets, il y aura d'autres victoires. » Je comprends pourquoi Ségolène l’aime tant. François est sa meilleure copine. Rappelez-vous la déclaration quasi similaire de Ségolène après sa taule prise à la présidentielle de 2007. « Je vous donne rendez-vous pour d’autres victoires ». D’autres victoires ? Qu’entendez-vous par là exactement mes petites dames ?

D’aucuns parleront de schizophrénie. Je pense moi, qu’il faut vraiment être de sacrées greluches pour jouer à ce point de mauvaise foi, pour transformer des galletouses en trophées.


Politique toujours et couleuvres encore, je conclurai sur cette déclaration, datée de 2004, de l’ex-gouverneur de New York, Eliot Spitzer, dit « Monsieur Propre » au zizi tout sale. Après la chute d’un réseau de prostitution, cet ancien procureur général avait déclaré « C’était une opération sophistiquée et lucrative avec des structures à plusieurs niveaux. Mais ce n’était cependant qu’un réseau de prostitution et maintenant, ses propriétaires et ses opérateurs vont devoir répondre de leurs responsabilités ». Tout comme l’ex-gouverneur Spitzer depuis qu’il s’est fait prendre la main dans le string de la désormais célèbre call-girl Kristen (en photo), à 4000 dollars de l’heure. « Opération sophistiquée et lucrative » en effet.

Madame Silda Spitzer, puisque vous vous tenez aux cotés de ce coupable mari qui nous avoue là ses frasques, auriez-vous quelque chose à rajouter. « Pour le meilleur comme pour le pire, jusqu’à ce que la mort nous sépare… Connard ».

SILda

2 commentaires:

Nina a dit…

Moi aussi je m'en cogne de Mai 68 mon Silounet d'amour !
En fait, je suis du même avis que mon Finky chéri (Alain de son petit nom) qui décrit les soixanthuitards comme des nases qui n'avaient eu qu'une grosse grosse poussée d'égocentrisme et rien d'autre.
Mon Finkielkraut n'est pas tendre avec Mai 68... Il vire au rouge vif dès qu'il en cause même s'il fut pour un temps très bref aux côtés des manifestants. Sans doute pour les mêmes raisons que la majorité d'entre eux : baiser un max de gonzesses...

MAI 68 ? UNE GROSSE PARTOUZE AVEC DES TSHIRTS A LA GLOIRE D'UN ENCULE : LE CHE !!!

Anonyme a dit…

Bon sur mai 68, ch'sais pas trop quoi dire, mon pôpa était quand même plus CRS tourangeot qu'étudiant parisien. Mais quand même ce n'est pas trop engagé de constater que de nombreux 68tards sont aujourd'hui, l'embonpoint venu, beaucoup plus convaincus des vertus du pognon que de la révolution.

En gros, entre 15 et 25 ans, on rêve tous d'abolir les règles, de changer le monde et de niquer des filles. Mais ceux qui ont pu le faire en 68, étaient de la même trempe que ceux qui défendaient l'ordre établi. Et, l'ayant fait, quelle autre alternative leur restait-il que de défendre leur nouveau terrain de jeu, acquis de haute lutte ? Aucune ! Il ne leur restaient qu'à devenir l'ordre établi.

Les révolutions finissent toujours en dictatures. Mai 68 fut une révolution de pacotille, la dictature qui s'en suivit fut elle aussi bien piètre.

Bon, je m'étais promis de rester gentil... j'ai pas tenu ma promesse.

Une dernière chose, la plus importante de mon commentaire : la jeune "Kristen" dont la photo est en en-tête du billet de Sil, c'est quand même une petite merveille de la nature !! Moi, je pourrais faire une révolution juste moi tout seul, dans le simple objectif de pouvoir continuer à m'user les yeux sur sa peau.

@+,


LOLO45AUBORDDEL'APOPLEXIE.