Françaises,
Français, certes, le futur d’un pays s’inscrit dans une histoire. Cependant,
l’histoire d’un pays ne saurait s’enfermer dans un passé. Aussi, très chères
concitoyennes et non moins chers concitoyens, tout attaché que je suis à notre
histoire, c’est bien plus de présent et d’avenir que je vous parlerai
aujourd’hui.
En
effet, ne comptez pas sur moi pour vous faire croire que notre destin se trouve
inscrit dans des vieilles lunes nationalistes, étatistes, socialistes ou autres.
Ne comptez pas sur moi pour vous bercer d’illusions en vous cachant ce qu’est
le monde d’aujourd’hui. Ne comptez pas sur moi pour vous offrir des boucs
émissaires en la personne de l’Europe, du Monde, ou bien de telle ou telle
communauté de personnes. Oh que non !
Ne pensez
pas pour autant qu’il s’agit là d’une forme de fatalisme ou bien de vous faire
croire que vous n’avez pas le choix, que nous n’avons pas le choix. Bien au
contraire.
Car
dans un monde de plus en plus ouvert, tourné vers les échanges et porté par
l’esprit de liberté, les découvertes et les opportunités se multiplient, le
fatalisme décroit, la palette de choix se fait plus vaste : choix
personnels, choix affectifs, choix professionnels, choix culturels, choix
politiques.
Car
contrairement à ce que prétendent les ennemis de la liberté, un monde plus
libre et plus ouvert, n’est pas synonyme de crise, d’appauvrissement, mais plutôt d’enrichissement. Les multiples régions
du monde et les millions d’être humains qui sortent de la misère grâce à la
mondialisation, au capitalisme et au libéralisme, en sont le parfait exemple.
Car
contrairement à ce que prétendent les chantres du protectionnisme, un monde déverrouillé
ne signifie pas obligatoirement la mort des traditions et modes de vie. Elle ne
l’a pas été pour les pays occidentaux qui exportent depuis des décennies leurs productions
et modèles culturels, ni pour d’autres pays, en Asie, et bientôt ailleurs, qui
exportent depuis des années également les leurs. Songeons aux traditions japonaises
ou chinoises qui, plus que jamais vivantes chez elles, fleurissent également
chez nous comme ailleurs. Toutes choses qui me font dire que les traditions et les
identités ne meurent pas à cause d’un monde ouvert mais plutôt parce que ceux
qui sont censés les porter y renoncent. Á nous de ne pas y renoncer mais au contraire de nous en montrer
dignes et fiers.
De même,
à l’inverse du discours ambiant, un monde libre et ouvert n’est pas pour autant
un monde sans frontières. Après tout, l’un des principaux droits défendus par nous
autres libéraux, n’a-t-il pas
toujours été le droit à la propriété privée, à un territoire, à une frontière,
à commencer par ce respect sacré dû aux limites propres à nos corps et personnes.
Aussi, il en va de même pour celles de nos nations, celles qui nous ont été
laissées en héritage par nos pères.
Alors
bien sûr, ces belles considérations ne règleront pas, par exemple, les
problèmes de celui qui a choisi de demeurer dans le village de ses ancêtres,
travaillant dans la seule usine présente, menacée de fermeture. Doit-on lui
expliquer qu’au nom de la liberté, il va devoir vendre la maison familiale,
devenue quasiment invendable, pour aller s’installer ailleurs avec toute sa
famille. Où est le respect de sa liberté ? Surement pas là.
Doit-on
pour autant promettre que cette usine demeurera à jamais, tout en augmentant
les charges étatiques pesant sur celle-ci ? Ou bien l’Etat devra-t-il
racheter cette usine pour maintenir à tout prix une activité condamnée ? Ce
n’est pas plus sérieux.
Alors
oui, un responsable politique se doit de faire tout ce qui lui est possible
pour éviter la destruction de l’emploi chaque fois que c’est vital, chaque fois
qu’une solution de rechange ne se présente
pas. Mais un politique réellement responsable, conscient des enjeux présents et
à venir, devra surtout, préparer la population de son pays aux réels changements,
à ceux qu’impose la course du monde. Cela passe par la valorisation et la
stimulation de l’esprit d’initiative, d’entreprise, d’adaptation, de travail, seul
véritable moyen pour permettre à des bassins d’emploi de se renouveler ou
refleurir, pour permettre à des salariés d’occuper ces emplois, et pour offrir
à nos enfants de réelles perspectives d’avenir ?
Que
l’on ne s’y trompe pas ou plutôt, là encore, ne vous laissez pas tromper par toute
cette très stérile propagande anti-libérale. Le libéralisme n’a jamais été
synonyme d’oligarchie, ce pouvoir de quelques uns, de protection des rentes de
situation, ou des monopoles qu’ils soient publics ou privés, bien au contraire.
Depuis toujours les libéraux ont combattu cela. Le libéralisme a toujours été
une lutte pour l ‘égalité en droit, l’Etat de droit, contre tous les excès
de pouvoir, quels qu’ils soient, économiques y compris, tout simplement parce
la justice, l’innovation, le progrès, sont à ce prix.
C’est
de cette façon que nous travaillerons au progrès et au développement de notre
nation, mais aussi du monde, encourageant ceux qui entreprennent, qui investissent,
qui travaillent, qui étudient, ne faisant jamais des patrons ou des
investisseur, des boucs émissaires.
Le
ressentiment, l’aigreur, la jalousie, ne font pas partie de mon projet et par
conséquent ne feront pas partie de notre politique. Notre politique visera, au
contraire, à l’établissement d’une réelle cohésion sociale, cohérente au point
de travailler à celle de toutes les composantes sociales de notre nation. En
rappelant chacun à ses droits et devoirs, à ses responsabilités envers soi
comme envers les autres ; en encourageant le dialogue social bien plus que
la lutte des classes…
C’est
pourquoi également, nous ne ferons rien pour encourager la lutte des races, que
nous refuserons de faire des immigrés, pris dans leur ensemble, les responsables
des difficultés que nos prédécesseurs n’ont pas su voir venir ou gérer, ce qui
justifiera plus que jamais également de tenir un discours et de mener une
action enfin responsable en matière d’immigration, toutes choses que souhaite
notre peuple.
Dans un
quartier sans barrières comme dans un monde ouvert, la liberté de circuler
n’est pas pour autant celle d’entrer chez les autres par effraction ou sans
leur accord. La liberté de circuler n’est pas plus celle de s’installer en y
faisant ce que bon vous semble, sans respecter les règles de l’hospitalité, les
lois, les coutumes du pays d’accueil. Le droit de circuler n’est pas celui d’aller
réclamer, d’exiger tel ou tel avantage ou privilège.
C’est
pour toutes ces raisons que notre France doit redevenir, pour les immigrés comme
pour les autres Français, non pas une terre de récriminations incessantes, d’assistanat
infantilisant, mais bien une terre d’opportunités, ouverte à ceux qui
aspirent à la liberté, qui
aspirent à donner libre cours à leur créativité, à tout leur potentiel, ou qui
aspirent plus humblement à bâtir pour eux et leurs enfants, enfin une vie
meilleure.
« L’air de France libère » disait-on jadis. Et bien, cela
doit redevenir le cas !
Pour ce
faire, la France doit cesser de s’adresser à des communautés étrangères ou
immigrées. Elle doit s’adresser aux individus. Car tout comme on ne rejette pas
ou ne condamne pas des communautés mais bien des individus, on n’intègre pas
plus des communautés mais bien des personnes, riches de leur histoire et
aspirations.
Aussi nous
reviendrons à la seule politique capable de fonctionner, aux vœux de ce grand
républicain qu’était Georges Clemenceau. Je porterai une politique libérale qui
ne prétendra pas émanciper des communautés
sociales ou ethniques, mais qui favorisera l'émancipation des individus, des êtres, des personnes, quelles
que soient leurs origines sociales ou ethniques. Une émancipation dans un cadre
bien précis, celui de notre pays, celui du cadre culturel français. Celui de
notre république, depuis toujours multiethnique, mais suffisamment unifiée et
monoculturelle pour que le brassage des êtres ait toujours été possible, et le mélange
plutôt réussi.
Entendons-nous
bien. Les communautés sont une donnée naturelle, un fait que nous ne pouvons
que reconnaitre, mais un fait qui
doit demeurer autant que possible une affaire d’individus, et non celle de la
nation, d’une « république indivisible » qui établit comme supérieure
à toutes, la seule communauté nationale, cette seule communauté capable d’embrasser
tous les individus quelles que soient leurs communautés d’origines ou
d’appartenance, que celles-ci soient affectives, sexuelles, territoriales, culturelles,
professionnelles, ethniques, politiques ou religieuses.
Voilà,
très chers concitoyens, le monde tel qu’il est aujourd’hui. Voilà la vision
d’une France aux Français émancipés, libres, responsables, solidaires et "unis dans la diversité" que je vous propose…
En
conclusion, je rappellerai que tout comporte des risques. Et au risque
d’enfoncer des portes ouvertes, c’est là le fait même de la vie. Par conséquent demeurer un pays vivant et ouvert, comporte
des dangers et des difficultés qu’il convient de ne pas occulter mais de
regarder en face pour les régler le plus tôt possible au lieu de laisser les situations
dégénérer. Il y a toujours des risques à aller vers les autres, à serer des
mains, à gouter de nouvelles choses, mais qui pourrait rêver d’une vie
appauvrie, cantonnée au seul soi ou à l’entre soi. L’enfermement est toujours
un signe de maladie, une forme de morbidité qui n’amène rien, rien de nouveau,
rien d’enrichissant, rien de réellement bon, et qui plus est, au final,
n’empêche en rien ce que l’on redoutait.
Aussi
demeurons un pays ouvert, ou du moins, tout sauf mis sous cloche comme le
proposent les nationalistes de tous bords ; demeurons des esprits sains dans un corps national sain, protégé
par des défenses immunitaires qui font leur travail mais qui n’ont pas vocation
à devenir une fin en soi.
Demeurons
une société, un pays, une nation, une république vivante et épanouie !
Voici mon projet pour notre pays.
Vive la
République française ! Vive la France !
SILcéron