Si mon incommensurable génie (mais si, voyons) m’a permis d'anticiper pas mal de choses dans cette campagne présidentielle 2012, et ce avec plus d’un an d’avance, j’étais cependant à mille lieues d’imaginer qu’autant de personnes d’intelligence acceptable s’apprêteraient à voter pour ce clown rouge doublé d’un tyranneau en herbe qu’est ce Jean-Luc Mélenchon, surnommé « méchant con », en son temps, par mon François Mitterrand. Comme quoi, dans un système complexe, il est décidemment bien difficile de tout prévoir…
Qu’un ouvrier usé par sa chaîne ou un perpétuel smicard rêve de 1700 euros nets par mois, je le conçois tout à fait. Comme je conçois que de difficultés en frustrations, il en vienne à souhaiter, non pas « prendre le pouvoir » (il est suffisamment intelligent pour savoir qu’il ne prendra rien du tout), mais renverser la table et fiche le bazar dans les très dorés palais du pouvoir. Au passage, je constate qu’un certain nombre d’entre eux fait plus confiance à Marine Le Pen pour bouter le feu au navire France qu’à ce vieux sénateur socialiste apparenté communiste. Dommage que nos passagers de troisième classe fassent mine d’oublier que les canots de sauvetage se situent toujours plus près des cabines de luxe que des leurs. Enfin…
Par contre, que des bobos ainsi que tout un tas de gens recrutés sur concours, par définition formés (malformés visiblement) comme capables d’ouvrir des livres et de réfléchir plus d’une minute (visiblement pas), en viennent à s’enthousiasmer pour ce phénomène de foire politique, me scie les jambes.
C’est que j’aurais tout entendu de leur part.
J’ai particulièrement apprécié le discours de celles et ceux qui m’ont expliqué ne pas vouloir d’un Mélenchon président, considérer un Sarkozy comme bien plus cohérent, mais estimer comme impérieux le fait que l’autre rougeau obtienne le plus de voix possibles afin que la Gauche soit vraiment de gauche. Imaginons une seconde que quelqu’un de prétendument sérieux affirme, sans rire, « je ne veux pas que Marine Le Pen soit présidente, Hollande étant bien plus capable, mais il faut que les fascistes du Front National fassent un score le plus fort possible afin que les républicains de droite soient le plus républicains possible ». Ce serait complètement con ou dingue, n’est-ce pas ? Et bien pas pour nos sémillants gauchos.
J’ai particulièrement apprécié le discours de celles et ceux qui m’ont expliqué ne pas vouloir d’un Mélenchon président, considérer un Sarkozy comme bien plus cohérent, mais estimer comme impérieux le fait que l’autre rougeau obtienne le plus de voix possibles afin que la Gauche soit vraiment de gauche. Imaginons une seconde que quelqu’un de prétendument sérieux affirme, sans rire, « je ne veux pas que Marine Le Pen soit présidente, Hollande étant bien plus capable, mais il faut que les fascistes du Front National fassent un score le plus fort possible afin que les républicains de droite soient le plus républicains possible ». Ce serait complètement con ou dingue, n’est-ce pas ? Et bien pas pour nos sémillants gauchos.
Figurez-vous que j’ai même entendu, parmi les deux-trois patrons de gauche que je sais tentés par cette équipée sauvage, un dirigeant de PME et son épouse s’enflammer pour l’autre bas-du-Front de Gauche… au motif qu’ils sont favorables au plafonnement des salaires, comme si le fait de raboter celui des quelques stars du championnat de football allait permettre d’augmenter significativement celui des milliers d’autres professionnels du ballon rond (bien sûr que non), oubliant qu’avec un Mélenchon, ce sont surtout leur 7000 euros mensuels qui vont connaître un sérieux coup de rabot fiscal… et au motif qu’ils seraient résolument contre cette obsession du fric qui envahirait notre société. Contre, enfin tout contre, vu que cet amateur de coupés sport, et dont l’épouse n’hésite pas à pester contre sa femme de ménage de façon aussi petite-bourgeoise que disproportionnée lorsque sa domestique se fait moins bonne, s’inscrivent de toute évidence dans un modèle de vie où le paraître prime sur l’être et les avoirs sur le savoir. A tel point qu’ils feraient bien mieux de soigner leurs obsessions et autres contradictions plutôt que de vouloir autoriser le vol du fruit du travail de ceux qui n’ont aucun problème avec ce qu’ils récoltent. En effet, qu’on le veuille ou non, légal ou non, prendre plus de 50 % du fruit travail de quelqu’un c’est du vol et rien d’autre.
Remarquez, en y réfléchissant bien, on finit par trouver une forme de logique chez nos bobos comme chez tous ces cadres de la fonction publique qui agitent des drapeaux rouges.
Chez nos riches et autres capitalistes honteux, obsédés par la qualité du regard de l’autre sur leur nombril, la focalisation sur les hyper riches est une bonne façon de passer pour le riche sympa, le riche altruiste (avec l’argent des autres), le riche qu’il faut aimer, le riche à qui il ne faut pas prendre son argent. Pablo Picasso ne disait-il pas déjà « je suis communiste parce que je possède un milliard et que je veux le garder ». Or que nenni, mes bobos. Avec les communistes vous serez les principaux dindons de la farce. Les hyper riches, lassés de raquer continuellement tout en se faisant insulter, placeront leur argent ailleurs.
Chez certains de nos fonctionnaires, aux besoins et à l’appétit pas si bridés que ça ou portés sur leur chère décroissance, il est normal qu’on y rêve de plus, même s’il faut pour cela, continuer de faire les poches des forces vives de la Nation, des réels générateurs de richesse, les poches du Peuple et d’une République qu’ils sont censés servir (dieux merci, il en reste encore beaucoup pour le faire vraiment). Quant au SMIC à 1700 euros qu’ils promettent aux smicards, peu importe si cela doit tuer très vite l’emploi de ces mêmes smicards, condamnés alors au chômage, vu que l’emploi de tous ces petits génies est garanti à vie.
Tout ça fait rêver, n’est-ce pas ?
Suffisamment pour faire oublier l’inter-minable litanie de conneries débitée par l’autre idiot du village global : tout son projet, sa négation des crimes du communisme, son goût pour la Terreur et les dictatures sud-américaines ou chinoise, sa haine sociale, celle des journalistes qui feraient « un métier de merde », ses velléités de mettre au pas les USA (ça au moins, c’est plutôt rigolo), etc.
Pas moi en tout cas !
Toutefois, ce n’est pas le bon libéral que je suis qui va empêcher tous nos petits poissons rouges de rêvasser dans leur bocal, même si j’espère qu’ils se réveilleront une fois dans l’isoloir…
SILalutte finale
Addendum du 22 avril : nos poissons rouges ont sorti la tête du bocal en se rendant dans l'isoloir. Du coup le Baudruchon a fait pschitt...
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