Il y a de ça trente ans, le 11 novembre 1981, je fêtais la Saint Martin au nord du Portugal, dans le village galicien de mes parents. Je m’en souviens comme si c’était hier.
L’une des femmes de ma vie, Dona Margarida, ma maitresse d’école, qui me subjuguait par sa rayonnante beauté, sa douceur, et son extrême intelligence, sans oublier sa magnifique paire de seins dans laquelle je rêvais parfois de m’enfouir, nous emmenait, avec l’aide de ses collègues, en lisière de forêt pour fêter le « magusto » à l’occasion de la Saint Martin.
Je me souviens encore de ce grand bucher, constitué de bois menu, d’écorces et d’épines de pin, accueillant en son sein moult marrons prêts à se faire dorer. Mais aussi de nos jeux et rondes autour des flammes, de m’être brulé les doigts en dévorant ces fruits des bois, ou encore de la bataille de cendres qui s’en suivie, et surtout de la tête de ma mère lorsque je suis rentré. Ah ça, il aura fallu frotter…
Plusieurs années après, je devais découvrir que ce « magusto », cette fête païenne, dédiée à Saint Martin, christianisation oblige, remontait bien loin, à une époque où régnait en Portugalice la magie celtique, où les principales fêtes du calendrier duraient une douzaines de jours, le « magusto » venant clôturer celles ayant lieu à l’occasion du nouvel an druidique.
Comme chaque 11 novembre, il y aura des marrons chauds sur ma table, cuits pour mes diablotins en pensant à mes ancêtres, tout en ayant à l’esprit ce feu où l’on réduit en cendres les épines que l’on aura trouvé sur notre chemin toute l’année durant, mais aussi les buches et autres embuches, celles de nos illusions et déceptions, histoire de repartir le cœur léger mais pas le ventre vide… Bonne année !
SILinho (photos chapardées sur le blog suivant)
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