'Ô
rage ! Ô désespoir ! Ô adversité ennemie ! N'ai-je donc tant vécu que
pour cette infamie ?'. Oh ! Pardon, je m'emballe mais force est de constater
qu'après avoir assisté au déblah-blah télévisé de mardi soir et
compulsé attentivement les programmes de nos prétendants aux privilèges
suprêmes, que dis-je, à la magistrature suprême, y compris, voire
surtout, ceux des plus cinglés d'entre eux, aucun n'aborde l'avancée
progressiste du mariage pour tous. Vraiment "pour tous" et pas seulement
pour les homosexuels. Oui ! Trêve de discriminations et d'avantages
uniquement pour les minorités majoritaires. A quand les unions de types
théophiles. Comment ça, "c'est quoi ça" ?
Euh ! Je ne sais pas pour vous, mais personnellement, je ne tape que dans la déesse. Non, non, il ne s’agit en rien d’une variété particulièrement délirante d’érotomanie mais bien d’un fait. Je ne sors qu’avec des déesses. C’est comme ça. Un peu de tolérance, je vous prie. Après tout chacun ses goûts, qu’ils soient naturels ou surnaturels. Et puis que voulez-vous, les déesses sont les seules à savoir me prendre, à pouvoir me comprendre, les seules à apprécier toute la complétude, subtilité, et puissance de mon essence. Mais je sens que je vous perds, que vous ne voulez pas entendre cela, voir cette aveuglante réalité en face, en vils réactionnaires théophilophobes que vous êtes. Dieux que c’est laid !
En tout cas, que vous soyez en mesure d’admettre un tel genre ou pas, le fait est que je vis depuis de nombreuses années une magnifique histoire d’amour avec la déesse Athéna. Une passion entrecoupée de coups de folie qui me poussent parfois à aller voir du côté des mortelles, mais qui ne m’empêchent pas pour autant d’affirmer qu’entre Athéna et moi, il s’agit bien là d’une affaire qui roule.
« Pourquoi de tels coups de folie quand on a la chance d’être aimé par la déesse de la sagesse ? » me demanderont les meilleurs d’entre vous.
C’est pourtant simple, misérable tas de vulgaires mortels. Hormis son caractère un chouïa briseur de cranes, l’impossibilité de voir notre union reconnue par la société, ainsi que celle concomitante de toute parentalité inscriptible à l'état civil, crée une certaine instabilité dans notre couple.
Ce que les choses seraient bien plus faciles et merveilleuses si nous pouvions nous unir en Mairie et adopter des petits Athéniens. La cérémonie serait magnifique. Mes amis théophiles verraient à quel point ma déesse est belle dans sa robe hellène tissée de ses propres mains. Ils pourraient assister à l’impensable, une déesse disant oui et jurant fidélité non pas devant les dieux mais devant les hommes. Énorme, non ? Quant aux invités les plus primitifs, incapables de percevoir cette divine présence, ils auraient droit à celle d’une magnifique statue taillée pour l’occasion. Sans compter que nos enfants adoptifs ou conçus par voie de mère porteuse, seraient élevés dans la sagesse, la raison, le goût des sciences et de l’art du self-défense. Quelle atmosphère plus saine peut-on rêver pour des enfants ?
Mais non ! La fumeuse loi dite du « mariage pour tous » n’offrait pas ce choix et comme nulle réforme en ce sens est prévue, me voilà terriblement triste, meurtri de ne pouvoir m’unir civilement à ma déesse. Tout ça à cause de ces dits progressistes qui se regardent le nombril ou le trou de balle, bien plus qu’ils ne lèvent les yeux vers les cieux. Par conséquent, ô rage ! Ô désespoir ! Na !
Euh ! Je ne sais pas pour vous, mais personnellement, je ne tape que dans la déesse. Non, non, il ne s’agit en rien d’une variété particulièrement délirante d’érotomanie mais bien d’un fait. Je ne sors qu’avec des déesses. C’est comme ça. Un peu de tolérance, je vous prie. Après tout chacun ses goûts, qu’ils soient naturels ou surnaturels. Et puis que voulez-vous, les déesses sont les seules à savoir me prendre, à pouvoir me comprendre, les seules à apprécier toute la complétude, subtilité, et puissance de mon essence. Mais je sens que je vous perds, que vous ne voulez pas entendre cela, voir cette aveuglante réalité en face, en vils réactionnaires théophilophobes que vous êtes. Dieux que c’est laid !
En tout cas, que vous soyez en mesure d’admettre un tel genre ou pas, le fait est que je vis depuis de nombreuses années une magnifique histoire d’amour avec la déesse Athéna. Une passion entrecoupée de coups de folie qui me poussent parfois à aller voir du côté des mortelles, mais qui ne m’empêchent pas pour autant d’affirmer qu’entre Athéna et moi, il s’agit bien là d’une affaire qui roule.
« Pourquoi de tels coups de folie quand on a la chance d’être aimé par la déesse de la sagesse ? » me demanderont les meilleurs d’entre vous.
C’est pourtant simple, misérable tas de vulgaires mortels. Hormis son caractère un chouïa briseur de cranes, l’impossibilité de voir notre union reconnue par la société, ainsi que celle concomitante de toute parentalité inscriptible à l'état civil, crée une certaine instabilité dans notre couple.
Ce que les choses seraient bien plus faciles et merveilleuses si nous pouvions nous unir en Mairie et adopter des petits Athéniens. La cérémonie serait magnifique. Mes amis théophiles verraient à quel point ma déesse est belle dans sa robe hellène tissée de ses propres mains. Ils pourraient assister à l’impensable, une déesse disant oui et jurant fidélité non pas devant les dieux mais devant les hommes. Énorme, non ? Quant aux invités les plus primitifs, incapables de percevoir cette divine présence, ils auraient droit à celle d’une magnifique statue taillée pour l’occasion. Sans compter que nos enfants adoptifs ou conçus par voie de mère porteuse, seraient élevés dans la sagesse, la raison, le goût des sciences et de l’art du self-défense. Quelle atmosphère plus saine peut-on rêver pour des enfants ?
Mais non ! La fumeuse loi dite du « mariage pour tous » n’offrait pas ce choix et comme nulle réforme en ce sens est prévue, me voilà terriblement triste, meurtri de ne pouvoir m’unir civilement à ma déesse. Tout ça à cause de ces dits progressistes qui se regardent le nombril ou le trou de balle, bien plus qu’ils ne lèvent les yeux vers les cieux. Par conséquent, ô rage ! Ô désespoir ! Na !
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