lundi 3 juillet 2017

Jupiter-cosplay : Macron joue-t-il avec la foudre ?


Puisque la tendance est à se prendre pour un dieu gréco-latin, je vous avouerai bien volontiers que face à Emmanuel Macron, je me trouve un peu Janus voyant double ou plutôt pris un tantinet entre deux feux. C’est que je l’admire autant qu’il me fait du souci.

Il est en effet admirable de voir un gamin de mon âge parvenir au top de façon foudroyante, nous débarrassant au passage des faces décaties de tous ces vieux Titans du sérail politique. C’est du grand art ! Tellement grand que ses petites erreurs ont ceci de bienvenues qu’il en deviendrait presque inquiétant sans elles. Admirable également d’offrir au monde un beau visage français dont nous pourrons être fiers, au lieu des photos grand-guignolesques de vieux Satyres politiques casque de scooter à la main et quéquette coincée dans la braguette. Vraiment très jolie, la photo officielle ! Tel OSS117 je vais pouvoir la montrer à l’étranger en disant « c’est Minou notre Raïs à nous ».

Par contre certains des mêmes motifs d’admiration me font du souci. Tout d’abord, pour connaitre assez bien le très bouillonnant bain endocrinien dans lequel on nage à cet âge, et avoir parcouru les études qui soulignent les similitudes hormonales entre hommes politiques et acteurs de films pornos, j’espère qu’il a ce qu’il faut en pharmacie pour l’aider à gérer. Ne rigolez pas ! Un tel shoot de pouvoir à 40 ans est un coup à tringler violemment les six prochains mois tout ce qui passe le seuil du bureau présidentiel. Vu qu’en plus il a décidé de s’identifier à la divinité la plus infidèle et queutarde qui soit, j’espère que Brigitte Junon veillera au grain. Je ne voudrais pas que notre bel empereur-dieu chope la chtouille lors d'orgies bachiques, mais aussi qu’il trahisse toutes les promesses qu’il a faites au peuple dans l’espoir de se faire porter à l’Élysée. Enfin j’espère surtout qu’il ne finira pas comme Icare. Les déguisements de dieux ayant ceci de commun avec ceux des oiseaux qu'ils fondent au Soleil.

Sinon, heureusement que les militants LREM sont là pour me détendre. Depuis l’élection de leur « maitre des horloges », ils n’ont pas cessé de me faire rire. Un coup en condamnant la liberté de la presse qui leur avait pourtant si bien servi lorsqu’elle révélait les turpitudes de François Fillon, presse qui malgré ses défauts est bien la seule institution de notre pays qui œuvre actuellement à la moralisation de la vie politique. Celui d’après, en nous jouant le grand air du complot depuis que les affaires Ferrand, Modem, Pénicaud, etc font  surface. Mais surtout en tenant à faire preuve de cette cécité et de ces petits arrangements avec la vérité et morale bien de chez nous, tout en se faisant les chantres d’icelles.

Toutes choses qui, histoire de conclure sur une note gréco-latine, faisaient déjà bien rire Jules César lorsqu’il rédigeait « La guerre des Gaules », et qui malgré le mythe en vogue du « renouveau », me font finalement dire « Nihil nove sub sole ».



PS : extrait de "la guerre des Gaule" : « Les décisions des Gaulois sont soudaines et impulsives ». César souligne « la pusillanimité [la fuite devant les responsabilités, le défaut de caractère et de force morale] des Gaulois, car ils changent facilement d'avis et sont presque toujours séduits par ce qui est nouveau ». « Dans les villes, la foule entoure les marchands et les oblige à dire de quel pays ils viennent et ce qu'ils y ont appris. Sous le coup de l'émotion que provoquent ces nouvelles ou ces bavardages, il leur arrive souvent de prendre sur les affaires les plus importantes des décisions dont il leur faut incontinent se repentir, car ils accueillent en aveugles des bruits mal fondés et la plupart de leurs informateurs inventent des réponses conformes à ce qu'ils désirent. ». « Leur emportement naturel et (...) la légèreté (...) [sont] le trait dominant de la race, (...) [ce] qui leur fait prendre un bruit sans consistance pour un fait certain. ». (source)


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