mercredi 17 mai 2023

Jean-Louis Trogneux, Yannick Morez etc.

 Marianne défigurée par le populisme

 

Au rayon violences « politiques » légitimes et illégitimes

A l’heure où la démission du maire de Saint-Brevin-les-Pins, Yannick Morez, suite à son agression, et celle de Jean-Louis Trogneux, agitent le landerneau médiatico-politique, et posent la question de la violence contre les politiques et leurs proches, me voilà parcouru tout pareil par quelques questionnements, d’autant plus que les réponses ânonnées dans nos médias et réseaux ne me satisfont guère.

Précisons tout de go que je suis en général très peu friand de toute agression gratuite et surtout d’atteintes physiques aux biens comme aux personnes, chose valable pour nos politicards. Car même s’ils m’inspirent une méfiance certaine, par humanité, civilité et simple nécessité d’avoir des gens capables de gérer la coopérative nationale, ma plus violente pulsion à leur endroit est tout sauf celle de voir leur tête au bout d’une pique. Fils de pécores oblige, je préfère de loin, les petits coups-de-fourche dans le derche.

Méfiance en effet. La classe politique se divise en trois tiers. Un premier constitué de psychopathes plus ou moins dangereux et de narcissiques plus ou moins pervers ; un deuxième gros tiers fait d’opportunistes et autres poissons pilotes de la catégorie précédente ; et un troisième plus petit où se retrouvent d’honnêtes idéalistes et autres braves citoyens passionnés par le bien commun. Avouez qu’un petit tiers, cela fait trop peu pour me pousser à un angélisme béat ou à accueillir les danses du ventre de nos politiques avec des youyous aussi enthousiastes que systématiques.

Sans oublier que quel que soit le tiers, un politique est par définition une femme ou un homme de pouvoir qui cherche à façonner la société, au mieux autour de ses idéaux, qu’ils soient bons ou mauvais, au pire autour de son seul nombril. Pour moi, iels (députés comme ministres) ne détiennent donc pas, une part sacrée de la République, mais juste une part de pouvoir sur celle-ci. Tout comme j’ai beaucoup trop de mal à les voir comme des représentants de toute la Nation et non des intérêts de leur clientèle électorale nourrie, pour ne pas dire corrompue, pas leurs promesses réglées avec l’argent des autres.

Par conséquent, qu’ils souffrent que je ne les assimile pas aux braves fonctionnaires ou officiants chargés de faire respecter la loi, le plus impartialement possible, et que je ne sois pas forcément disposé à ce qu’ils disposent de la même protection que nos gendarmes, pompiers, enseignants et autres officiers d’état civil.

Toute bienséance mise à part, je considère même qu’il est tout à fait sain qu’une femme ou homme de pouvoir demeure « à portée de gifle », du moins verbale.

Au plus forte raison qu’on ne m’enlèvera pas de l’esprit qu’une grande partie de cette violence (celle qu’a subi Jean-Louis Trogneux n’étant que l’expression de la plus stupide haine qui soit), s’explique par la crise d’adolescence (il était temps) d’un peuple en quête d’autonomie ou d’émancipation politique et qui exige de plus en plus d’avoir voix au chapitre. En cela, Yannick Morez n’aurait peut-être pas subi son agression, certes aussi ignoble qu’injustifiable, s’il avait soumis l’ouverture du « centre pour étrangers », à consultation locale. Des progrès démocratiques à l’américaine ou suisse deviennent donc indispensables.

D’ailleurs, au vu de la pusillanimité ambiante et des leçons de morale tous azimuts de nos zélites et leurs très serviles zélotes, je rappellerai cette phrase de mon grand Clemenceau : « le droit d’injurier les membres du gouvernement doit être mis hors de toute atteinte ».

Je rappellerai également le Droit à l’insurrection inscrit dans la constitution : Article 35. - Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. (Constitution du 24 juin 1793 Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen).

Maintenant, pour être aussi peu élitiste que populiste, et pour ne pas considérer toute crise de nerfs "populaire" comme une insurrection légitime, je rappellerai que les velléités d’excès de pouvoir manifestée par le « peuple » ou des « portions » d’icelui, ça se calme devant les prétoires et ça se refroidi à coup de canon à eau.

ClemenSIL

 

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