samedi 17 février 2007

MON CŒUR SAIGNE…


Ça y est, ma femme ne veut plus de diamant. Ça me crève le cœur. Moi qui m’apprêtais à me saigner aux quatre veines pour lui en offrir un énorme. Non, je rigole. J’ai bien fait d’investir 10 euros dans sa place de cinoch moi ! Le retour sur investissement est lui, assez énorme. Outre l’économie libidinale effectuée, j’avoue que l’efficacité du film ne s’arrêta pas là. Emotion, action, des messages forts, de la nuance, des acteurs formidables avec un grand noir superbe, un Di Caprio qui prend du poil et sans doute les plus beaux yeux d’Hollywood.
Sérieux, il n’y a que les ricains pour nous faire des films pareils. Un film haut en couleurs où le mal est à la fois noir et Blanc ; où les blancs, tout en n’étant pas les seuls, pourlèchent avec délectation le sang des diamants mais où les blancs sont de loin les seuls à vouloir mettre fin à Cela ; où un noir résume le film en cette phrase : « Que les blancs, en veuillent à nos diamants, je veux bien le comprendre mais je n’arriverais jamais à comprendre comment nous pouvons nous faire cela à nous-mêmes ». Sérieux, encore bravo messieurs !

En quittant la salle j’imaginais ce que le même film aurait donné s’il avait été tourné chez nous : Un Roger Hanin dans le rôle du gros libanais, grossiste en diamants africains, souhaitant se reconvertir dans le commerce équitable; un Lambert Wilson dans le rôle du diamantaire jet-seteur ; Sami Naceri dans le rôle du chasseur de diamants parce qu’il a eu une enfance difficile et que son éducateur spécialisé n’a pas réussi à le réinséré à cause des effectifs aux dessus de 12 élèves par classe de 6e dans son collège ZEP qui portait le nom d’un grand colonisateur vraiment très très méchant ; Mouss Diouf dans le rôle du village de pêcheurs à lui tout seul ; un clone du « french doctor » distribuant du riz chinois dans le camps de réfugiés, camps où il rencontre puis séduit une Sabine Azema interprétant le rôle d’une journaliste de chez Reporters Sans Frontières qui milite par ailleurs pour Amnistie Internationale et qui devant l’ampleur de l’horreur décide d’adopter une douzaine de gosses, joués par les enfants des sans papiers de Cachan, parce que chez elle, à Paris, c’est trop grand, trop vide d’amour, trop vide de sens ; Un appart 12 pièces où l’attend son mari, joué par un Daroussin alcoolique depuis qu’il a appris à quoi servait vraiment son bizness de perches du Nil, en Tanzanie. Bref, un pâté de production donnant encore un film de bobos, par des bobos, pour des bobos. Qu’est-ce qu’il me fatigue le cinéma français. Sérieux, merci messieurs les américains.

Merde !!! Ma femme vient de se rendre compte, en étudiant un atlas minier, que les diamants originaires d’Afrique sont minoritaires dans le marché. Elle me dit qu’il y en a des bien beaux, bien propres au Brésil et au Canada ? C’est ça d’épouser une intellectuelle. Je suis bon pour me saigner aux quatre veines pour lui offrir un diamant américain. Sérieux, je ne vous remercie pas messieurs les américains ! Ce film est finalement une pub pour vos diamants. Encore un de vos complots…

SILicose