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dimanche 4 décembre 2011
Saturday night tender avec Tiziano Ferro : “sono un imbranato”
Au gré d’un enchainement aléatoire, parmi les centaines de chansons stockées, un vieux titre se trouve mis en lecture par mon iPod. Dès les premières notes, un sourire se glisse sur mon visage. « Sono un imbranato », « je suis un empoté » de Tiziano Ferro. Tout moi, mis en chanson.
« (…) E scusa se non parlo piano ; ma se non urlo muoio ; non so se sai che ti amo… E scusami se rido, dall'imbarazzo cedo ; ti guardo fisso e tremor ; all'idea di averti accanto ; e sentirmi tuo soltanto ; e sono qui che parlo emozionato… e sono un imbranato ! »
« (…) Et excuse-moi si je ne parle pas doucement ; mais si je n'hurle pas j’en crève ; sais-tu seulement que je t'aime… Et excuse-moi si j’en ris, si je cède à l'embarras ; je te regarde fixement et je tremble ; à l'idée de t'avoir à mes côtés ; de me savoir rien qu’à toi ; me voici ici, te parlant avec émoi... je suis si maladroit ! »
Empoté, maladroit, c’est exactement ça. Moi d’ordinaire si furtif et implacable sur le terrain des combats, deviens pour ainsi dire aussi balourd que vulnérable sur celui de l’amour. Remarquez, cela ne me dérange pas plus que cela. Il n’y a que de cette façon que je le conçois.
Car si j’envisage volontiers d’avoir à manipuler ou mettre à genoux les ennemis du genre humain, je n’ai jamais supporté l’emploi d’un langage conquérant, chasseur ou collectionneur, en matière de sentiments.
« Conquérir le coeur de quelqu’un », « nulle citadelle n’est imprenable », voilà des formules qui m’ont toujours inspiré un profond mépris. Tout comme ont toujours constitué pour moi, des actes de haute trahison sentimentale, les minauderies, les « je t’aime, moi non plus », la manipulation, ou toutes ces petites et grande manœuvres amoureuses s’écartant du domaine de la simple séduction.
L’amour, le désir, l’attachement, n’est beau qu’ainsi, énoncé aussi délicatement que possible, de la façon la moins intrusive qui soit, de celle qui me pousse à préférer caresser ses doigts du regard plutôt que de lui forcer la main, mais néanmoins le cœur à découvert, les cartes sur la table, loin d’un poker-menteur, debout, l’âme à nu, l’armure au vestiaire. La base de toute discussion sincère, d’un respect mutuel, quelle qu’en soit l’issue de l’aveu.
Cela étant dit, même brutal ou hurleur, je le préfèrerai toujours à des émois froids, fourbes, lâches ou fuyants. « …E scusa se non parlo piano ; ma se non urlo muoio ; non so se sai che ti amo… » En effet, au moins c’est clair… Bravo jeune homme !
SILimbranato
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