Et voilà, il aura suffi que j’affirme dans mon billet hommage à l’actrice portugaise Daniela Ruah que le portugais est une langue peu sexy pour que la fédération franco portugaise de bouffeurs de cabillaud me tombe sur le paletot. Ce qu’ils peuvent être susceptibles tous ces braiseurs de sardines.
Ce qui ne m’incitera en rien à les caresser dans le sens du poil. Car une chose est certaine, si l’italien, le brésilien, et même le castillan sont des langues affriolantes, le portugais est aussi émoustillant que l’arménien, le kurde ou le tchétchène. Impossible d’emballer quoi que ce soit d’autre que de la friture lusitanienne quand on drague en portugais.
Encore que je me suis montré nuancé en indiquant que cela dépend de qui le parle, certains timbres de voix parvenant à rendre le portugais séduisant. Voici trois chanteurs qui y parviennent très bien…
Voici pour commencer Pedro Abrunhosa avec son « tudo o que eu te dou » ( tout ce que je te donne). En 1994, Pedro Abrunhosa lance une bombe musicale, « viagens » (voyages). Un album jazzy, funky, aux textes généreux, aussi sexys que tendres, où rien n’est à jeter et qui marquera les esprits avec des chansons telles que « nao posso mais » (refrain : je ne peux plus rester ainsi, penser à toi, sans t’avoir tout contre moi) ou « socorro » (refrain : Au secours, je tombe amoureux, il m’est impossible de résister à autant de charme). La toute dernière de l’album étant quant à elle un vrai petit bijou sentimental « tudo o que eu te dou ».
« Je ne sais pas ; ce que je peux être de plus ; un jour un roi ; l’autre jour sans appétit ; parfois puissant ; un courage de lion ; parfois si faible ; le cœur est ainsi fait.
Je ne sais pas ; ce que je peux t’offrir de plus ; un jour des perles ; l’autre jour un clair de lune ; cris de douleur ; cris de plaisir ; qu’un homme également pleure ; les jours où c’est ainsi.
Si nombreuses furent les nuits ; sans dormir ; nombreuses les chambres d’hôtel ; s’aimer puis partir ; des promesses perdues ; actées dans les airs ; mais c’est ainsi que je sais…
Tout ce que je te donne ; tu me le donnes aussi ; tout ce dont j’ai rêvé ; tu le seras ainsi ; tout ce que je te donne ; te me l’offres aussi ; tout ce je te donne.
Sur le fauteuil ; tu embrasses ma peau bronzée ; exécutes tous ces gestes ; que t’as appris au ciné ; encore, j’en redemande ; tu me transportes loin déjà ; arrête, recommence ; laisse-moi juste encore y croire.
Non ! me réponds-tu ; mais ton regard a menti ; enlacés sur le sol ; dans l’étreinte que j’y voyais ; est-ce l’aurore ; ou est-ce une hallucination ; des étoiles aux mille couleurs ; extasie ou passion ; hmm, ce parfum ; m’apporte tant de mélancolie ; me tue d’amour ; me rend ma liberté ; me fait voler ; chanter ; m'endormir. »
Le groupe Santos&Pecadores est l’un des groupes phares de la scène pop-rock portugaise, remarquable par un son cuivré inspiré de la soul et du Funk. Du plaisir à l’état brut apporté principalement par son chanteur Olavo Bilac, reconnaissable à sa voix rauque et à sa petite gueule d’amour.
Parmi leur discographie, le live « tu », sorti en 1997, est sans doute la pièce maîtresse. On y trouve l’une de leurs plus belles chansons d’amour, l’une des plus originales aussi, « nao voltarei à ser fiel » (plus jamais, je ne serai fidèle). Depuis ce titre culte, ils se seront également illustrés avec « horas de prazer ( refrain : des heures de plaisir que je n’échangerai contre rien) et « fala-me de amor (parle-moi d’amour) dont voici le texte :
« J’ai fini par nourrir, un faible pour toi ; venu comme il est venu ; que je n’ai pas cherché à comprendre.
Je me demande où en est, cette vieille certitude ; saurais-tu me dire, ce qui a mal tourné. Car c’est qu’aujourd’hui, je savais enfin dire.
Refrain : Aime-moi, emporte-moi, au-delà de mon horizon, en me parlant d’amour ; parle-moi d’amour.
J’aimerais te dire, que je suis encore ici ; tout ce temps, en t’attendant.
Je veux te toucher, et demande ainsi, à redevenir ce que j’étais, lorsque je t’ai connu. »
Et maintenant le meilleur pour la fin. Paulo Gonzo, une voix, des textes que l’on savoure comme une bonne infusion au coin du feu. De celles qui vous aident à digérer le passé, à préparer une nuit qui vous habiterez de rêves agréables.
Paulo Gonzo, ce sont surtout deux titres d’anthologie « dei-te quase tudo » (refrain : je t’ai presque tout donné mais presque tout était de trop ; je t’ai presque tout donné, remballe maintenant toutes tes signaux) et surtout celui qui suit « jardins proìbidos » (jardins interdits) en duo avec Olavo Bilac, que du bonheur.
« Dès que tu t’éveilles, dans les airs, s’anime la lumière spontanément ; et même le jour vient doucement, rien que pour te voir.
Et déjà conquis, il t’observe revenir, de ce monde rien qu’à toi, où j’aimerais tant, entrer un jour, afin de m’y perdre.
Refrain : afin de me perdre, dans ces recoins, où tu te promènes toute seule, sans moi. Je brûle de jalousie, de ce jardin, où n’est admis que celui que tu choisis ; où tu es la reine de toutes les éternités. Telle est ma croix, joyau de lumière, parmi toutes les femmes.
Le temps se brise, sur ton regard, dans ce geste impudique ; le ciel se déchire, et moi, je me précipite afin de m’y perdre… »
Voilà pour aujourd’hui !
Quinta do SIL
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