BLOG RADICALEMENT DEMOCRATE, POLITIQUE, COSMIQUE, SARDONIQUE, VOYAGEUR ET VULGAIRE, PARAISSANT TRÈS SOUVENT ET S'INSPIRANT DE L'ESPRIT D'UN TEMPS OÙ LE REPUBLICAIN SAVAIT ENCORE JOUER DE SES TUBES SEMINIFERES...
lundi 9 janvier 2012
Loïck Peyron n’est pas prêt de pulvériser mon record
C’est bon Peyron, ça va, arrête ton char à voile. Ton tour du monde, ton Cap Horn, tes 40e rugissants, sont juste bons à impressionner le boutonneux ou la donzelle. Même pas peur d’abord ! « Même plus peur » plutôt, puisqu’il est vrai qu’en matière d’aventure humaine, j’ai longtemps estimé qu’un tour du monde à la voile devait figurer parmi le top.
Tout comme j’estimais, en bon boutonneux que j’étais, que le summum de la maitrise de soi était à rechercher sous une cascade au moyen de quelque chinoiserie spirituelle.
« Ça, c’était avant ». Maintenant, je suis parent. Un parent jouant, tout comme d’autres parents, dans la catégorie trophée Jules-Verne.
Parent d’un enfant dont les polyallergies digestives diagnostiquées vers ses six mois de vie m’ont empêché de fermer l’œil plus de 45 minutes de suite ces six premiers mois en question, puis 3 heures à peine les six suivants, et quatre ou cinq l’année d'après, le tout faisant qu’en matière de sommeil de marin, à l’évidence, je peux dire que j’ai connu pire.
Un bébé dont il a fallu supporter, comprendre, calmer, soigner les douleurs et les hurlements qui vont avec. Celles de ses crampes abdominales. Celles des remontées acides qui lui brulaient l’œsophage. Des nuits entières de hurlements. Celles de votre enfant. Pire qu’un cauchemar, une torture. A côté de ça, les 50e hurlants doivent passer pour des ronronnements, et mes souvenirs de méditation sous une cascade d‘eau glaciale prennent tout d’un coup le goût d’une bonne douche aussi tiède que relaxante…
Sans compter, en plus d’une vigilance permanente, la gestion des frustrations de mon bout-de-choux, puisque allergique à presque tout contrairement au reste de la fratrie, mais aussi ses colères et l’agressivité générée par ses douleurs, ou encore cette hyperactivité qui soulage ses tentions.
Sans oublier également, bien sûr, malgré les nuits blanches, le fait de devoir partir travailler avec la tête qui tourne, les tempes tendues comme des tambours, prêtes à rompre ou exploser. Rester debout, éveillé, conscient, lucide ; demeurer calme ou presque ; ne pas s'effondrer en pleurs ou fondre toute l'armoire à fusibles ; tenir la barre coûte que coûte, en pleine tempête…
« La méditation active est mille fois plus efficace que la méditation passive » affirmait l’autre oisif de Bouddha. Je ne sais pas si elle est efficace pour atteindre le Nirvana. Nécessaire ou vitale dans ce genre de cas, c’est certain.
Et encore, je n’envoie pas au visage de Loïck Peyron, ou à celle de tous ces bonzes justes bons à amuser la galerie, le record de la mère de mon petit bonhomme. Pendant toute cette interminable traversée, aux journées bien chargées se sont ajoutées des nuits entières passées à l’allaiter pour tenter de l’apaiser et lui apporter les nutriments nécessaires à son développement.
Enfin, ses sourires et sa joie de vivre, sont notre trophée ; le plus beau qui soit. Des photos que vous ne verrez pas dans les médias...
SILddhârta de Gama
Photo ci-dessus : deux jeunes guignols de frangins faisant du bouddhisme theravada, en plein été 1994, sous la cascade d’une montagne sri-lankaise du côté de Kandy, et pris en photo par deux jolies Cinghalaises que cela impressionnait…
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