samedi 23 mars 2013

N’oublie pas qui t’a fait juge


Dans la série : Judge Redd, «l’Etat de droit c’est moi» (magistrarchie absolue de droit romain)

Tout républicain libéral digne de ce nom se doit de chérir la stricte séparation des pouvoirs, l’indépendance de la justice et le fait que personne ne soit à l’abri de poursuites judiciaires, y compris un ancien président de la république.

C’est pour cette raison que je ne hurlerai pas au scandale devant la mise en examen de Nicolas Sarkozy, même si je n’oublie pas les très étranges appels, venant de certains candidats de gauche, à commencer par le juge Joly, à ce que le candidat Sarkozy soit battu pour qu’il puisse être traduit en justice, un peu comme si le verdict était déjà rendu et la chasse à l’homme le principal point de leur programme. Voilà au moins une promesse de tenue…

Toutes ces belles paroles étant dites, il y a par contre une chose qui me chagrine. La réaction d’un certain nombre de magistrats devant les critiques formulées sans ambages par Henri Guaino à l’endroit du juge (pas) Gentil en charge des poursuites contre Nicolas Sarkoy : « Je conteste la façon dont il fait son travail (…), je la trouve indigne, je trouve qu’il a déshonoré un homme, les institutions, la justice ».

Ces messieurs n’ont pas du tout apprécié, s’estimant même en droit de lancer des poursuites à l’encontre d’Henri Guaino. Comme c’est méprisable ! Pourquoi ?

Pour quelles raisons, les magistrats s’estimeraient-ils au-dessus de tout et de tous, s’arrogeraient-ils un privilège de lèse majesté, un magistère de droit divin. Pour quelles raisons, ces messieurs dépourvus de mandat populaire direct, seraient-ils dispensés de toute critique alors que parallèlement, les hommes politiques, élus du peuple y compris, peuvent subir toutes les diatribes, insultes et avanies ?

Parce qu’il ne faudrait pas que leurs décisions puissent être entachées du moindre soupçon. Et alors ? Leurs décisions sont-elles à ce point fragiles qu’elles ne doivent pas être chatouillées. Quel toupet !

Messieurs dames du pouvoir judiciaire, n’oubliez que vous détenez un pouvoir tout bonnement exorbitant, celui de pouvoir priver des gens de leur liberté. Et rien que pour cette raison, non seulement vous devez des comptes au peuple dont vous détenez votre pouvoir, mais surtout vous vous devez d’accepter la critique et pourquoi pas l’invective, à plus forte raison quand ces critiques proviennent d’élus du peuple détenant une légitimité tout sauf moins grande que la votre.

De toute façon, en quoi la critique même véhémente vous enlèverait une once de votre pouvoir, en quoi la critique est une pression ? Non, cela ne fait que vous rappeler un peu de qui vous le tenez. ‘N’oublie pas qui t’as fait juge’. D’ailleurs, pour tout vous dire, je ne suis pas satisfait de votre mode de nomination ou de contrôle.

Dans l’absolu je préfèrerais le mode électif à l’américaine. Cependant d’un aspect plus français, j’opterais bien pour une petite assemblée de magistrats élus par le peuple, contrôlant le pouvoir judiciaire, symbolisant son indépendance, et rendant des comptes devant le peuple…

SILcéron

Aucun commentaire: