mardi 30 septembre 2008

LA FINANCE A PEUR… PAS MOI ! EST-CE GRAVE DOCTEUR ?


Je reviens de chez mon psy. Ça va mieux. Ouf ! À un certain moment, j'ai cru que perdais les pédales. Comprenez-moi. Les bourses s'alarment, les Golden boys s'affolent, les banquiers s'inquiètent, notre président s'agite… tout le monde à la télé semble paniquer et moi pas. Inquiétant non ? D'autant plus que j'ai beau scruter tout mon monde d'un œil inquisiteur, personne autour de moi ne semble tarabusté par la crise des marchés financiers. Pourtant j'insiste. Je presse tout mon monde de questions du genre « t'es certain que la crise des subprimes ne te fait pas flipper ? » Et bien non, pas l'ombre d'un affolement. Une conclusion s’impose. Je suis entouré de malades. De quoi consulter. Franchement une telle absence de panique ne peut qu'être l'expression d'une morbidité latente. Donc je consulte

« La Finance a peur et pas moi ! Est-ce grave docteur ? » Mon psy accueille mon absence d’angoisse d'un air inquiet. Un signe. Un peu abruptement, il me demande si je ne cacherais pas derrière ce bien-être outrancier une jubilation quelconque face à la débâcle des marchés.

Je ne lui cache pas que de voir tous ces branleurs de courbes haussières, les bourses à vide, en train de s'éclater mutuellement, du bout des ongles d'une Main Invisible, les furoncles spéculatifs qu'ils se sont collés sur le visage, ne va pas sans me donner la trique. Que voulez-vous, je suis comme beaucoup de monde. Ce n'est pas que je déteste la finance, je méprise juste, comme pas mal d’autres cultes, celui de la spéculation et son clergé. Avec quelque chose d'accru chez l'ancien élève de Jacques Marseille que je suis. Celui-ci, avant de devenir un bon petit fonctionnaire de la Rente, nous avait expliqué que « les trente glorieuses » (1945-74), l'une des plus mémorables phases de croissance que l'économie mondiale a connu, ne devait presque rien à la Finance. Les bourses ayant joué un rôle marginal pendant toute cette période.

Par conséquent, si je ne rêve pas d'assister à des envolées de banquiers par les fenêtres, le mien m'étant particulièrement attaché par le soutien qu'il a toujours su accorder à l'activité de mon entreprise, l'idée de voir ces sales-gosses ramasser des pommes de terre dans un camp de rééducation par le travail, au lieu de jouer les fonds de ma banque à la roulette russe ou comme on joue à la Playstation, me ferait bien marrer ( !)

Comme me fait bien rire l’expression qui se fige sur leurs faces de monteurs de taureaux de rodéo financier lorsque goguenard je les alpague avec le jet de lasso suivant. « Dites-moi mes petits gars, vous qui prétendiez que le Marché peut tout et les États pas grand-chose, une interrogation me vient subrepticement à l'esprit. C'est moi où les États, en y incluant même les plus moisis, font faillite beaucoup moins souvent que ne s’écroulent vos temples de la Finance ? Sérieux, si les États devaient péter aussi souvent que vos méga-bulles spéculatives, où irait le monde, non ? Comme quoi l'État peut à l’évidence un peu plus que le Marché et nos gouvernants dirigent bien mieux nos affaires que vos capitaines d'industrie ».

« Mais non, le Marché a toujours raison » me rétorquent-ils en général et le professeur Guy Millière en particulier. Infaillible comme le pape, le Marché est. « Tout ce fourbi est le fait des méchants papas-États qui ont incité les marchés à accorder des prêts à des gueux en mentant sur la solvabilité de ces manants. Moralité, il faut déréguler ».

« Bonjour les enfantillages » réponds-je. « Si je comprends bien, le Marché a eu raison de se planter en suivant la direction indiquée par les États et ce alors que les agents financiers érigent en dogme la méfiance envers l'État. Le complot étatiste ayant été parfait jusqu'à ce que les premières faillites le mettent à jour. Ben tiens. Encore une victime du syndrome Bigard. »

À moins qu’il ne s’emmêle aussi mala-droitement qu’idéologiquement les pinceaux entre le principe de « régulation », aussi nécessaire (et évident) pour l’économie qu’un code de la route l’est pour les véhicules ou un code pénal pour les bestiaux que nous savons être, et le principe de « politique économique », pas toujours nécessaires, pas toujours utiles et parfois catastrophiques comme le démontre cette crise. Mais revenons à nos moutons du Marché…

À l'évidence le Marché n'est pas encore mûr. Le sens des responsabilités, il ne connaît pas. D'ailleurs pour preuve, que je rappelle assez souvent, et dont nous assistons ces jours-ci encore une fois à la démonstration, quand un « responsable » financier ou industriel commet une faute grave, au lieu de quitter honteusement l'entreprise qu'il a mis à mal, un peu comme tout salarié viré pour faute, il exige que sa sortie se fasse par un escalier monumental en or massif. Ah ben, c'est sûr qu'avec des parachutes dorée, nos financiers peuvent se défenestrer sans craindre le crash. Infaillibles qu'on vous dit, y compris dans la faillite.

« Infailliblement schizophréniques, n'est-ce pas docteur ? »

C'est là-dessus que mon psy interrompt mes sarcasmes d'une bien drôle de façon et sans trop de rapport avec ce que je venais de dire. Un peu comme si j'avais mis plus haut le doigt sur un point de fixation psychique et qu'il s'était retenu jusqu'alors.

Il me dit que depuis plus de vingt ans, il est indéniable que la Finance a servi de locomotive à la croissance de nos économies. « Toutes les courbes le démontrent y compris les miennes ».


Sentant qu'il a besoin d'en parler, je me redresse sur mon divan, me tourne dans sa direction et lui demande de s'expliquer. Après avoir lâché le crayon avec lequel il griffonnait rageusement des courbes en dents-de-scie sur son carnet de notes , il se prend la tête à deux mains et me confesse en rougissants qu'une partie des payements effectués en liquide par ses clients sont soustraits au Fisc puis planqués dans des placements financiers à l'étranger. Jusqu'à présent il doit son enrichissement à ces placements mais depuis quelques temps, il s'inquiète. Je compatis.

« Vous voyez docteur que je ne fais pas dans le jubilatoire ». Il acquiesce et m'en remercie.

Je compatis mais surtout je comprends subitement pourquoi notre président, aux stalactites de sueur accrochées aux tempes et le teint particulièrement blafard, se démène comme un damné des marchés afin de sauver notre système financier. Car me revient en mémoire sa déclaration de situation patrimoniale effectuée lors de son élection présidentielle. Cette même déclaration qui me confortait déjà dans le fait de ne pas avoir voté pour lui. Comment faire confiance à quelqu'un qui dit vouloir une France de propriétaires alors que tous ses biens sont placés en actifs financiers. Même pas un petit pied-à-terre. Un peu comme s’il exprimait une volonté de pouvoir quitter le pays à tout moment. Désolé mais cela n'inspire aucune confiance au pécore que je suis. Chez nous c'est la pierre d'abord, les bas de laine ensuite. En tout cas pour revenir au pécule du président, je comprends mieux son angoisse. Il risque gros dans cette affaire. Pas loin de deux millions d’euros. Cet imprévoyant a mis tous ses œufs dans le même panier. Voilà pourquoi il se démène.

Et dire qu'on le taxe d'hypocrisie ou de cynisme, l'accusant de vouloir réguler à l'échelle du monde tout en continuant de déréguler à l'échelle du pays. Non c'est certain, il panique et dans la panique il ne sait plus trop à quel saint se vouer. En tout cas, sur la gestion de cette crise financière, je lui fais entièrement confiance pour le penser sincère. Bien plus confiance en tout cas qu’à sa Tocarde de ministre, prétendument au fait de ces questions. De toute façon notre président n'est jamais aussi bon que lorsqu'il flippe sa race. Je constate d’ailleurs qu'il a compris que dans un marché entièrement mondialisé mais pas encore galactisé, aux multiples puissances émergentes contrairement à 1929, les fonds ne s’évanouissent plus dans des Terra Incognita, restent bien à la surface du Globe et que par conséquent il nous faut établir des alliances financières afin que nos économies ne tombent pas dans des mains inamicales. Ce qui explique peut-être aussi son voyage en Inde.

En tout cas « vas-y mon Nico, je te soutiens, moi ! »

Cela dit comme il ne faudrait pas qu’il nous pète une durite à cause de cette vilaine affaire, j’ai tout de même envie de le rassurer. En moins de dix ans on nous a déjà annoncé la mort du capitalisme galactique à trois reprises, une avec la bulle Internet, deux avec The Bug de l’an 2000, trois avec un pétrole à plus de 100 dollars. Or force est de constater qu’il est toujours là. Peut-être qu’une multitude de couilles en or, cela rend solide les reins du capitalisme mondialisé. À peine besoin d’une petite dialyse de temps à autre.

« Vous voyez docteur, après moult introspections, toujours pas de jubilation particulière ».

De toute façon, je dois avouer que l’idée de partager celle affichée par nos cassandres gaugauches me file des plaques de psoriasis sur tout le torse. Or je refuse de somatiser à cause de tous ces dépressifs malthusiens. C'est que ces gens-là me font décidément penser à des témoins de Jéhovah. Après tout le Marx des premiers et le fondateur Charles Russell des seconds sont plus ou moins contemporains. Alors que le gourou biblique annonçait la fin du monde pour bientôt, le gourou du communisme annonçait que le capitalisme connaîtrait sous peu son apocalypse, selon la formule « à la fin, Profit = 0 ».

C'est ainsi que ces pigeons de mauvais augure annoncent fréquemment l'apocalypse sans jamais nous expliquer quels dangers bien réels nous guettent. Pour illustration, à part nous seriner que le système financier allait dans le mur, aucun n'avait prévu la crise des subprimes. Seuls quelques économistes très classiques y sont parvenus. Normal après tout. Les anticapitalistes ne sont que des loosers, des météorologues du lendemain de la veille, des découvreurs d’eau bouillante. « Si vous laissez faire le capitalisme, il nous mènera tous à notre perte ». Ben oui, si vous laissez faire la vie, elle vous mènera à la mort. La voilà, la grande découverte de Marx-le-morbide. Il était juste incapable de comprendre que le capitalisme à l’instar de l’humain adore contrarier la mort en cherchant des remèdes aux maladies de la vie.

Se caressant sa barbe de trois jours, mon psy jette son diagnostic. « En effet, pas l’ombre d’une tendance morbide ». « Mais dites-moi », poursuit-il dubitatif, « absolument rien ne vous inquiète dans cette histoire ? »

Pour tout dire, si! En marge de cette histoire, deux trois trucs me font perler quelques goûtes de sueur le long de ma colonne vertébrale. « Lesquels ? » me demande-t-il.

1- Les réactions lamentables dans mon camp politique. Entre Delanoë qui manifeste son soutien aux nord-américains en allant faire ses emplettes à New York du côté de Macy’s et notre espèce de gourou attalien sorti d’un ashram poitevin qui fait dans le Ségolène comédie club, sans Jamel ni Fabrice Eboué, se ramassant à l’écrit comme à l’oral dans cette tentative d’intégrer l’Ecole Nationale du Rire, on peut dire que l’on n’est pas sortis de notre auberge espagnole sise au 0 bis rue de l’impasse socialiste. Même mon Maître DSK est décevant dans cette affaire. Alors qu’il se retrouve avec une occasion « en or » de jouer les Boss au niveau mondial et d’escompter un bénéfice politique à terme, on ne le voit quasiment pas à l’oeuvre. Même si ses marges de manœuvre sont faibles, ça n’empêche pas d’en faire des tonnes, à l’instar de notre président qui sortira gagnant de cette histoire lorsque tout repartira à la hausse. Et oui, ça sert toujours de mouiller le maillot.

2- Les emplois et les maisons bien réelles dont pas mal de gens vous se retrouver privés pendant un certain temps.

3- Lorsque je rattache tout cela à la montée des extrêmes bons-à-rien de gauche et bon-aryens de droite, notamment en Autriche. Au passage vous pouvez lire à ce sujet l’excellente chronique de mon bon maître Adler qui pour une fois met en plein dans le mille ;-)

« Vous me rassurez », conclut mon psy. « Je peux vous laisser partir au lieu de vous interner d’office comme je le prévoyais au début de cet entretien ».

« Merci docteur, cela fera combien ? » « 100 euros » me dit-il en baissant les yeux. « Ben, c’est pas 50 d’habitude »… « Si mais comme je suis beaucoup plus inquiet que vous, vous comprendrez que… »

Finalement, je sens que les « Game Over » et autres symptômes dépressifs de nos Otaku de l’économie vont finir par me coûter fort cher en psych-analyses économiques.

SILacan

Addendum du 08-10-08 : Mon bon Maitre DokhoSK, s’est visiblement réveillé. Une très bonne chose.

Addendum du 09-10-08 : Dans le mille Mimile ou plutot SiSil. Quand je parlais de rachats possibles de nos économies nationales par des fonds souverains et autres bas-fonds inamicaux, je ne pensais pas si vite dire. J’apprends que la Russie rachète l’économie islandaise, ou pour ainsi dire, rachète l’Islande (!) Heureusement que la Russie est notre amie ;-)

dimanche 28 septembre 2008

DECOUVERTE EXCEPTIONNELLE : UN PORNO SIGNÉ AUDIARD (!)

Réplique culte du cinéma pour adultes
Vidéo envoyée par jeekay

Dans la même veine (du cul) que le billet d’hier, et afin que cette folle jeunesse en toge, en jupe-plissée ou à keffieh comprenne enfin dans quel pays elle vit, je vous narrerai ma petite excursion pornographique du week-end passé.

Je me suis rendu les 20 et 21 septembre derniers au parc des expositions du Bourget, où se tenait le salon de la video-X. Un endroit plaisant où j’ai mes petites habitudes. Un vieil ami, Jean-Luc Grosdard y tient un stand très particulier, celui de « queutard et essai », un peu désert il est vrai, la foule d’amateurs de porno goûtant fort peu les dialogues de qualité. En effet, ma bonne couille de Jean-Luc ne fait que dans le X engagé et verbeux. Point d’ejac’facial dans ses films mais plutôt quelques bonne jutes, et non joutes, verbales. Un cinéma grâce auquel j’ai découvert les langues nordiques et asiatiques, tant ces gens-là aiment jacasser pendant l’acte copulatoire.

Bref, alors que je fouillais avec une minutie appliquée le rayon que la femme de ma couille avait apprêté à mon intention, je suis tombé sur une pépite. Un porno signé Audiard et daté de 1958.

1958, c’est l’époque de ses premiers films et notamment l’un des premiers avec son complice Jean Gabin. « Les grandes familles » qui traite des intrigues entrepreneuriales au sein d’une grande tribu bourgeoise. Or il se trouverait qu’apparemment, Audiard, à l’époque sans le sous, faisait en parallèle des tournages officiels une deuxième version de ses films destinée au marché nordique. Des bobines où jouait son complice Gabin encore suffisamment athlétique et également dans la gêne, financière. C’est ainsi qu’en même temps que le film « les grandes familles » était en tournage, « les bijoux de famille » se tournait le soir venu.

Bien évidemment je vous avouerai que j’ai eu beaucoup de mal à avaler cette histoire. J’avale peu en général. Toutefois comme les répliques de ce film sèment le doute, pourquoi pas. Goûtez- moi ça : « En ce moment j’parierais qu’tu t’imagines déjà qu’tu suces ma bite au rythme des coups de fouet d’mes couilles sur ta gueule ». Si ce n’est pas du Audiard, c’est du quoi, nom d’une pipe ? Que l’on me donne le nom de ce poète afin d’honorer sa mémoire…

Rocco SILfredi

samedi 27 septembre 2008

FAUT PAS CHARRIER : LES TIMBRÉS DE CAHORS


Visiblement nous sommes de plus en plus nombreux à nous demander si nous vivons toujours en France. À commencer par Monsieur Philippe Pissier qui en bon Gaulois ne comprend pas pourquoi le ciel lui tombe ainsi sur la tête, alors qu’il est plutôt du genre à l’avoir dans les nuages. En effet, cet artiste castelnaudais, spécialisé dans le « mail art », c’est-à-dire la personnalisation artistique de cartes postales, a subi dans le cadre d’une enquête préliminaire diligentée par madame Ardeef, substitut du procureur de la République de Cahors, une perquisition le 3 juillet dernier, jour également de sa convocation à la gendarmerie. L’objet du délit ?

Avoir envoyé, dans le cadre de sa participation à un salon allemand dédié au thème de l’érotisme, quatre carte postales reproduisant une poitrine de femme. Ce qui n’a pas plu à certains agents du centre de tri de la poste puisqu’ils ont saisi les autorités, choqués qu’ils semblaient être par tant de pornographie. Une appréciation suivie par le Parquet. Non, ce n’est pas une blague mais bel et bien un cauchemar.

Un cauchemar qui en application de l’article 227-24 du code pénal peut valoir à Monsieur Pissier, comme cela lui a été expliqué par nos gendarmes, trois ans d’emprisonnement et jusqu’à 175.000 euros d’amende. « Motif : trouble à l’ordre public et mise en danger du psychisme des enfants par une oeuvre pornographique ».

Il va sans dire que Monsieur Pissier s’indigne devant une telle aberration : « Je suis majeur, les employés du centre de tri postal sont majeurs, le facteur est majeur et le destinataire est majeur. Je ne vois pas où est le problème ».

Il n’est pas le seul.

Le 11 septembre, un journal local « L’Echo » titre ironiquement : « Un dangereux artiste démasqué dans le Lot » (…) « Si une telle image mobilise à ce point les forces de l’ordre, à quoi doivent s’attendre les maisons de la presse, kiosques à journaux, galeries de peinture et musées, où la nudité dépasse souvent abondamment la mise en image d’une paire de seins. »

Dans la « Dépêche du Midi », Florian Moutafian, s’interroge de la même façon : « Va-t-on fermer les musées, les maisons de la presse et arrêter les pubs pour le gel douche (avec poitrines apparentes bien plus accessibles aux mineurs)? ».

Maître Baduel, l’avocat de Monsieur Pissier, se demande quant à lui « si la charia est applicable à Cahors. Je peux comprendre qu’à Dubai on conseille aux touristes d’éviter le monokini, mais en France ? Sommes-nous donc maintenant en terre d’islam ? »

Je ne suis pas certain qu’il faille absolument rechercher de ce coté-là car moi aussi, turlupiné par l’outrage que l’on fait subir à cet honnête citoyen, j’en ai cherché des explications plausibles.

A commencer par supputer que Madame le substitut du procureur avait un problème avec les gros seins. Il est vrai que dans une vie antérieure, j’ai rencontré quelques représentantes du Parquet qui faisaient du 12 ans en guise de taille culottes « petit bateau » et un petit 85B. De ceux que j’adore croquer à pleines dents. Des princesses Tam-Tam de prétoire que l’on rêvait à quatre pattes sur le parquet, lorsqu’on les retrouvait le soir venu à l’hôtel, après nos séminaires de formation de la fonction publique. Certaines comprenaient seulement alors le sens du mot « pornographie ».

Que voulez, il était évident que pas mal de ces gamines fraîchement sorties de l’Ecole Nationale de la Magistrature (ENM) avaient tout à apprendre. Au point que des fois, me venait l’impression qu’elles allaient jouer encore quelques années à « Barbie plaidoirie ». Un lot disponible chez ToysRus incluant une Barbie-procureur, un Ken-juge d’instruction et la maison de justice toute équipée.

Cependant, ne connaissant en rien madame Ardeef, j’ai vite abandonné cette voie pour celle de la compétence. Très important que les questions de compétence chez les tribunaux. Une porte ouverte que j’ai enfoncé quand j’ai appris « qu’au tribunal de Cahors, ni le président ni le procureur de la République ne semblent au courant de l’affaire ». « Officiellement, l’enquête suit son cours. » Franchement avoir besoin de poursuivre l’enquête, alors qu’au premier coup d’œil sur ce dossier, on se rend compte qu’il est bon à classer, n’est-ce pas un élément susceptible de poser la question de la compétence ? Non car je suis certain que madame le substitut du procureur bien que totalement irresponsable demeure parfaitement compétente. Le recrutement comme le suivi de nos magistrats aussi bien « debout » que « du siège » est sans faille. On a pu le voir avec le jeune juge Burgaud.

Et puis de toute façon la coupable de cette bavure, je ne la connais que trop bien. Elle se nomme la culture LOLFienne actuellement à l’œuvre à tous les échelons de notre Etat. La LOLF n’est autre que ce nouveau dogme étatique, inspiré par les délires managériaux qui font tant de mal dans le secteur privé, mise en place sous Lionel Jospin, et qui aurait pour objectif une gestion plus performante de notre Etat. Pour simplifier, les ministères reçoivent depuis 2006 des budgets non pas pour fonctionner mais en fonction d’objectifs à atteindre, des objectifs élaborés par des ronds de cuir et dont la réalisation repose sur les fonctionnaires désormais chargés de faire rentrer dans des petites cases, des petits désirs bureaucratiques bien souvent coupés des réalités.

Ce n’est qu’une pure conjecture, mais imaginez que ce Parquet qui l’année dernière n’avait pas atteint ses objectifs en matière de traitement de la délinquance sexuelle, comme si on pouvait décréter des crimes et des délits, se soit fait taper sur les doigts. Et bien cette année, ne serait-il pas tenté de faire rentrer tout et n’importe quoi dans cette catégorie de crimes et délits, y compris quatre malheureuses cartes postales avec une paire de seins. « Ah ben, puisque le citoyen veut du résultat, on va lui en donner du résultat, c’est moi qui vous le dis. »

À moins que l’explication ne soit tout simplement celle du malentendu. Avez-vous déjà vu le nombre myriadesque de dossiers que les services d’un procureur doit gérer, avec des moyens dérisoires, le tout dans un lapse de temps de plus en plus ténu. Faits qui ouvrent la voie à un scénario plausible.

En ce mois de juin 2008, le secrétariat du procureur reçoit un coup de fil du centre de tri de Cahors. Cet agent postal pourvu d’un fort accent qui brouille son propos parle de cartes postales pornographiques ayant choqué sa fille mineure qui effectuait un stage d’été à la poste. Interprétant mal le propos de notre puritain de service, le secrétariat du procureur consigne des faits mettant en scène une mineure sur une carte postale pornographique, puis applique le code NATINF, codification des procédures interne au ministère de la justice, prévu pour les affaires pédopornographiques, et dépose le dossier sur le haut de la pile des procédures en cours. Patatras, l’implacable machine est lancée ( !)

Plus sérieusement (si l’on veut) je ne sais pas s’il s’agit de maladresse ou pas, de jeunesse, d’incompétence, de bêtise, de charia, de pudibonderie, de complexe mammaires ou tout autre chose. Je laisserai la future commission d’enquête parlementaire qui se penchera sur cette affaire, déterminer les causes de ce nouveau dysfonctionnement judiciaire. J’ai juste envie de rappeler une phrase pas assez étudiée à mon goût dans les écoles de la fonction publique ;-)

Il s’agit d’un extrait du film « Starship troopers » de Paul Verhoeven. Au début du film, l’officier instructeur dit ceci aux futurs cadres de l’armée. « tout pouvoir est une violence qui impose de lourdes responsabilités ». À peu de chose près ce que dit oncle Ben à son neveu dans le film spider-man « à grand pouvoir, grandes responsabilités ».

Si je taquine ainsi nos magistrats, c’est parce que si un tribunal peut finir par apparaître comme un banal lieu de travail à ceux qui y officient, il ne le sera jamais pour ceux qui y sont convoqués. Pour nous, comme pour la victime de cette farce judiciaire, Monsieur Philippe Pissier, cela sera toujours vécu comme un traumatisme.

Par conséquent et pour conclure, histoire de faire plaisir à mes e-potes proactifs, je vous propose l’action suggérée par Agnès Giard, ma petite camarade bonobo, sur son excellent Blog « Les 400 culs ».

« Si vous aussi vous voulez participer de cette grande oeuvre de restauration morale, je vous suggère d’encourager les autorités à combattre les seins nus. Envoyez vos encouragements au TGI de Cahors sous la forme d’une carte postale. Une suggestion au hasard : envoyez la reproduction de ce chef d’oeuvre de l’école de Fontainebleau - Gabrielle d’Estrées - montrant la belle Gaby se faire pincer un téton par sa soeur. Ce tableau est en libre accès au Louvre où tous les enfants peuvent le voir. La Poste portera-t-elle plainte contre vous ? Les gendarmes viendront-ils perquisitionner à votre domicile ? L’enquête prendra-t-elle un an ? ou deux ? Récupérerez-vous votre ordinateur en état de marche après avoir purgé votre peine ? Cela peut sembler ahurissant - de la science fiction - et pourtant… Cela se passe en France en ce moment. »

Madame le substitut Isabelle ARDEEF

T.G.I. De Cahors

Boulevard Gambetta

46000 CAHORS

La Poste (Centre de tri)
80, Rue Hautesserre

46000 Cahors

Maître SIL, le plus grand e-avocat (aïvocat) de la blogosphère et tout premier e-academicen (aïcademicien). (Merci DG)

CHARRIER : v. i. avoir à cœur de faire appliquer la Charia // Pop. Faut pas charrier ! signifiant : Il est exagéré de tenter un tant soit peu l’application d’une loi à ce point étrangère à toute Raison. Par extension. Exagérer.

vendredi 26 septembre 2008

UNE POINTE D’IRONIE


Melle E, e-directrice du CLR, le Comité des Lecteurs du Republicoin, me transmet une demande émanant de mes très chers et exigeants lecteurs :

«Monsieur SIL, au fond nous vous savons gré d’honorer notre intelligence en ne soulignant pas les passages sarcastiques ou ironiques, nous laissant ainsi la surprise de tomber à pieds joints sur les passages second-degré ou encore ceux totalement décalés servant à caler deux passages plus sérieux, mais voilà. D’une part les plus jeunes d’entre nous ont décidemment beaucoup de mal à faire la part entre le rire et le réfléchir. D’autre part quelques-uns d’entre nous signalent qu’ils en sont déjà à plusieurs milliers d’euros de dégâts à cause de vos petites bêtises.

Souvent, avant de se plonger dans la lecture de vos billets, notamment des plus conceptuels, ils prennent un café ou un thé bien chaud afin de stimuler leurs neurones. Or comme vous ne pouvez pas vous empêcher de caser des horreurs entre deux réflexions pertinentes, il arrive que le résultat des pulvérisations buccales ainsi provoquées atterrisse bien chaudement sur les écrans LCD de nos ordinateurs. Cela suffit. Aussi nous vous prions de signaler désormais vos débordements ironiques ou drolatiques par les caractères d’imprimerie prévus à cet effet. Soit le point d’interrogation inversé, soit le ( !). Bien évidemment dans la mesure où tout le texte serait à lire avec précaution, afin de ne pas en alourdir chaque ligne, un point d’ironie à la fin du titre suffira amplement. Affectueusement vôtres. Vos lecteurs
. »

C’est bon, j’accepte. Toutefois comme je suis taquin et afin de maintenir en vie l’industrie informatique, je ne signalerai pas toutes mes horreurs, juste histoire de vous imaginer maculer votre écran avec un bon café bien noir ou encore du thé bien rouge. Ce sera mon petit attentat anar.

MarSIL Bernhardt

jeudi 25 septembre 2008

BARACKIM JONG-IL EST NOTRE LEADER CHARISMATIQUE ( !)


« Qui est le plus grand juriste d’Amérique ? BaracKim ! Le plus grand économiste ? BaracKim ! Le plus grand Tycoon ? BaracKim ! Aussi, nul besoin de participer à l’élaboration d’un plan de relance de l’économie. BaracKim se suffit à lui-même ! Une fois investi, il touchera l’économie et les emplois se multiplieront tels des petits pains tout chauds ! Il dira une seule parole et la Finance sera guérie de la lèpre ! »

« Mais ce n’est pas tout car BaracKim est aussi le plus grand autobiographe, le plus grand joueur de basket-ball et le plus grand des cyclistes. De quoi redonner dans le monde toute sa place à l’Amarack, oups, à l’Amérique. »



« Haut les cœurs, suivons BaracKim Jong-il notre bien aimé et charismatique Leader ! Que nos enfants chantent ses louanges ! Que nos choeurs chantent sa gloire ! Le changement, c’est bien lui et rien que lui ! Tout c’est lui qu’on vous dit ! Sans lui, le déluge ! Longue vie au camarade BaracKim ! God bless USSA ! »


Kim Jong-SIL

mercredi 24 septembre 2008

MES « 3P » OU L’OBJET DE LA DEMOCRATIE


Paix, Progrès, Prospérité, voici l’objet de nos démocraties.
Un objet, un projet, aux réalisations malgré tout
bien plus abouties qu’embouties. Merci qui ? La démocratie.


Silon

mardi 23 septembre 2008

PRO-VIE : PUTAIN, LES HOMOS AUSSI !


Et oui, les homosexuels aussi sont pro-vie. De quoi remplir de joie le cœur de nos bonnes âmes catholiques. Comment ça « non ». Qu’elles daignent alors ouvrir leur poitrine à mon message défibrillateur, tout plein de charité, d’amour et autres électrochocs amoureux.

Lorsque j’ai débuté la lecture du « choc amoureux » écrit par le sociologue italien Francesco Alberoni, j’ai commencé par froncer les sourcils. Je me suis dit, encore un gauchiste qui n’aime pas le compromis, le vivre ensemble, la démocratie et qui applique la grille marxiste à tout y compris le coup de foudre. Alberoni compare en effet le processus de « l’innamoramento », d’énamoration à un mouvement collectif vécu à deux et de type révolutionnaire.

Deux êtres aux vies institutionnalisées soit dans la solitude soit dans une vie de couple, détruisent lors du « choc amoureux » ces institutions existentielles afin de fusionner dans quelque chose de nouveau, d’initialement indéfini, de passionné, de violent, qui chamboule leur vie comme celle de leur entourage, avant de bâtir une nouvelle institution relationnelle à l’aide de mythes fondateurs, de rituels culturels ou de nouvelles règles de vie. Processus qui pour Alberoni conduit à la mort de la passion amoureuse, l’amour se figeant alors de nouveau dans l’institutionnel.

Bien qu’aimant la démocratie, le compromis et l’amour institutionnalisé, sans doute pour vivre la démocratie passionnément, j’ai fini quand même par passer outre mes froncements de sourcils initiaux un peu hors sujet. Non seulement toutes les révolutions ne sont pas marxistes, mais surtout je me devais d’avouer que sa théorie n’était pas bête du tout. Bref je finissais par m’attacher à la thèse albéronienne.

D’autant plus quand vers la fin de son bouquin, il émet l’hypothèse que si les couples homosexuels connaissent une plus grande instabilité, une sorte de révolution affective permanente, c’est peut-être parce que nos cultures leur interdisent les moyens d’institutionnaliser leurs relations, que ce soit par la reconnaissance de leurs unions ou les moyens de les rendre fécondes. Pas bête mais alors pas bête du tout me redis-je.

Conclusions qui à l’époque finissaient de me convaincre quant à la nécessité d’accorder aux homosexuels une union civile de type PACS, tout comme de leur permettre de rendre leurs unions fécondes.

Aïe, ouille, stop, arrêtez donc de me jeter les pierres si peu chrétiennes de votre opprobre, car je n’ai pas fini.

Si pour considérer que l’instinct parental est potentiellement là, y compris chez les homosexuels qui après tout ne sont que des primates lubriques comme tous les autres sapiens-sapiens, et que par conséquent je ne vois pas de quel droit je brimerai chez eux la puissance d’un tel instinct, ce n’est pas une raison pour que cela devienne pour autant la fête du slip marsupial.

Très clairement, tout comme je m’oppose à l’adoption par des célibataires, je suis résolument contre l’adoption par des couples homosexuels, non pas que je les estime d’office incapables d’être de bons parents mais pour une raison beaucoup plus simple. Seul l’intérêt supérieur de l’enfant adoptable devrait compter. L’enfant adoptable a déjà sa propre histoire, une histoire suffisamment « anormale » à vivre pour qu’on lui rajoute la gestion d’une autre « anormalité », celle de ses parents adoptifs. Tant que l’homosexualité sera perçue comme « anormale » par nos cultures, l’enfant adoptable devra être protégé des conséquences de ce fait culturel, point barre. Sans compter qu’il n’est sûrement pas là pour servir de caution de normalité ou d’arme dans l’action légitime visant à la normalisation du fait homosexuel.

À l’inverse, l’accès à la procréation assistée me paraît on ne peut plus logique. Que ce soit des pédés qui aient accès à des mères porteuses ou des lesbiennes à l’insémination artificielle, l’enfant ainsi conçu sera toujours le fruit d’une volonté, de l’amour, d’une histoire, d’une histoire d’amour. Même si ses parents ne se situent pas dans la norme actuelle, ce qui a sous-tendu sa conception est du même ordre que celle ayant sous-tendu la venue au monde des autres enfants. Le désir de lui donner une existence. Quoi de plus normal. Quoi de plus humain.

Quoi de plus justifiable également, d’autant plus quand nos techniques médicales permettent de mettre fin à l’hypocrisie des relations de circonstances dans le but d’enfanter. Des relations où le cocu de l’histoire finit par souffrir et les enfants avec, et les enfants surtout.

Vous me direz alors, point barre pour point barre, qu’un enfant est le résultat de la rencontre d’un homme et d’une femme, et que de ce fait ces deux piliers de notre construction biologique se doivent d’être présents dans le cadre de notre construction psychologique.

C’est pas faux ! Mais il est vrai également que nos lesbiennes ou nos pédés ne vivent pas exclusivement entre eux, comme des amazones, isolés du monde « normal ». Aussi l’enfant d’un couple de pédés, par exemple, se verra forcément proposer pour modèle féminin et familial, une tante, une grand-mère ou que sais-je encore. De toute façon il n’est pas rare chez des couples hétérosexuels que les enfants s’appuient pour se construire sur l’image féminine ou masculine que leur offriraient des grands-parents, des oncles et tantes, plutôt que sur celle de leurs parents lorsqu’ils sont loin d’être des top modèles.

Aussi pour conclure s’il n’y a bien évidemment pas, comme le dirait mon Zemmour d’amour, « de droit à l’enfant », je ne vois cependant pas pourquoi les homosexuels devraient subir une prohibition d’enfants !

Une conclusion qui m’a permis de dire à ma progéniture, « vous baisez qui vous voulez et comme vous voulez tant que vous me ramenez un jour des petits-enfants à la maison ». Qui m’a même permis de pousser le vice jusqu’à indiquer à mes adolescentes que personnellement, si elles pouvaient connaître un petit passage lesbien entre leurs 15 et 25 ans, tant les garçons peuvent être cons à cet âge-là, m’épargnant ainsi quelque grossesse malvenue, cela me rendrait fort aise.

Avouez en effet que le drame que vivent certaines familles quand un enfant annonce son homosexualité est fortement lié à l’angoisse d’une rupture de la filiation. Quand je vous dis que l’instinct procréatif est puissant, il l’est au point de viser au loin ses intérêts ! J’y reviendrai bientôt.

AnSILme de Cantorbery

lundi 22 septembre 2008

APHREURISME CONSPIRATIONNISTE




Pour Bigard et ses pairs, la vérité est ailleurs.
Mais où diable « is the truth » ?
Élémentaire mes pépères. In their truth du cul !


Agent Silder

samedi 20 septembre 2008

LE PRINCIPE DE LA LAICITE POUSSIVE


Que peut bien signifier le concept de « laïcité positive »? C’est très simple. Comme assez souvent avec notre président, pour régler un problème, il en crée dix de plus. On oubliera ainsi à terme le problème initial. Malin non ?

Plus sérieusement cela part d’un constat. Les Français musulmans n’ayant pas de mosquées, au lieu de leur dire que l’on va faire admettre aux Français de plus longue souche que la construction de mosquées en une chose légitime mais que pour les construire ils devront se débrouiller comme le font désormais tous les autres Français avec leurs lieux de culte, on décrète qu’il faut aider l’islam en finançant la construction de mosquées, renonçant ainsi à la loi de 1905 présentée comme injuste. Ben oui, l’histoire c’est trop injuste.

Si encore aprés 1905, on avait rasé les églises, tout le monde serait parti de zéro, mais comme ce n’est pas le cas, il faut visiblement que la république, devenue religieusement égalitaire, construise autant de mosquées qu’il y a d’églises. Logique, non ?!?

Comme l’opinion n’est pas prête à avaler un tel anaconda égalitaire, on se dit qu’on va rappeler aux Français de plus longue souche comme aux Français de plus fraîche date que ceux qui étaient-là avant étaient bien là avant. D’où la réaffirmation des racines chrétiennes de la France. Une stricte réalité qui, dans le cadre républicain insistant sur le projet commun, était devenue un peu désuète. Mais puisque l’archaïsme est redevenu réforme, allons-y.

Devant cela l’Eglise en parfait poisson pilote se frotte les mains et se lèche les babines pour tout ce qu’elle arrache à la république dans le sillage du requin islamique. Elle ignore juste qu’à la fin de ce film le poisson pilote se fait bouffer par le requin.

Car c’est là que ça se complique. L’islam qui ne souhaite ni justesse, ni égalité, mais bien la prééminence en attendant l’exclusivité, maugrée déjà, voire muezzine (du verbe muezziner) à l’injustice en rappelant par la bouche de Dalil Boubakeur, recteur de la mosquée de Paris, que « La culture musulmane aussi a été suffisamment présente en France au Moyen Age. On ne peut exclure l’apport de la civilisation musulmane à la société française ». Ben tiens. Quand je vous disais que l’histoire c’est trop injuste pour qu’on l’accepte.

Quoiqu’il a peut-être raison ce bon Dalil. Après tout, selon le calendrier islamique, la France est toujours en plein XVe siècle, soit au bas Moyen Age. Or force est de constater qu’en ce XVe siècle, l’islam s’est particulièrement bien incrusté en France.

Enfin, de toute évidence, on n’est pas sorti de la casbah. D’autant moins que moi aussi je m’engouffre dans la brèche et exige, en digne héritier du grand druide Amorguim, que l’on rebâtisse un peu partout dans ce pays des lieux de culte druidiques. Mes statistiques secrètes font apparaître un nombre considérable de crypto-druidiques dans ce pays. Au nom des racines celtiques de cette nation j’exige de plein droit que l’on rase la cathédrale de Notre-Dame pour y construire en lieu et place une réplique de Stonehenge.

N’étant pas sectaire, j’appelle par ailleurs mes petits camarades adorateurs de Zeus, d’Apollon ou d’Odin, les zoroastriens, les témoins de Jéhovah, comme tout autres illuminés, à exiger la même chose. On va se marrer c’est moi qui vous le dit.

Bref cette conception toute poussive de la laïcité, au sens étouffé, ne me pousse pas vraiment au respect.

Sur le fond, existe-t-il une laïcité positive ? Comme je l’indiquais à ma chère Melle E, juive de son état (histoire de ne pas oublier cette souche française également), dans l’idéal républicain du vivre ensemble il n’y a pas d’intégrisme laïc. Il s’agit-là d’une vue de l’esprit malsain propre à tous nos sophistes utilisant la confusion pour arme.

En effet, l'intégrisme laïc existe surtout dans la bouche des religieux qui veulent retrouver leurs prérogatives et dans les intentions des athéistes qui aimeraient faire des Etats un outil de destruction des religions. Je rappelle que l’opinion anti-religieuse, si elle est parfaitement légitime ne doit être que l’œuvre des intellectuels, et sûrement pas celle de nos gouvernants.

S’il n’y a pas de « laïcité positive » c’est tout bonnement parce que la laïcité est intrinsèquement positive. Elle est un parfait juste milieu, ni pouvoir de la religion, ni destruction de celle-ci, une stricte séparation de la sphère religieuse de la sphère politique.

Je parle toutefois de notre version de la laïcité puisqu'il existe une version dramatiquement drôle. La laïcité à la turque qui n'est pas la séparation des églises et de l'état mais le contrôle de l'église ou plutôt de la mosquée par l'état, l'état décidant quelle religion doit vivre et lesquelles doivent disparaître. Un état laïc qui a pour emblème un drapeau frappé des deux symboles de l'islam. L’étoile et la croissant. Rien à voir avec la notre donc.

Pour conclure, je ferai un bisou à l’un des seuls qui semble actuellement comprendre tout cela, le seul qui semble savoir en quoi il est croyant et en quoi il est laïc. Il s’appelle François Bayrou. Les autres sont totalement à la rue sur ces questions. Viens donc par ici mon Fanfan que je te fasse un bisou.

SILaïc

vendredi 19 septembre 2008

CRISE SYSTEMIQUE GLOBALE : CERTAINS L’AVAIENT VU VENIR


« DSK, Lagarde, Greenspan… Krach : ils ne l’ont pas vu venir » titrait le Libération de ce mardi. C’est pour partie vrai. Pas mal de ceux qui sont chargés de prévoir se sont fourrés le doigt dans l’œil jusqu’à l’os occipital. Pas tous toutefois.

Comme je l’indiquais le 13 avril dernier, les petits gars du Think Tank « Europe 2020 » avaient dés 2006 prévu cette crise étape par étape. J’avais lu fin 2006 sur leur site cette crise décrite dans le détail. « Europe 2020 » des petits gars qui voient loin…

Un SIL dans l’œil

jeudi 18 septembre 2008

BREAKING NEWS : GENIAL, BIENTOT UNE PREPA-BACPRO !


Alors que je m’apprêtais à continuer sur la lancée du billet d’hier, j’apprends un fait hallucinant qui me fait revenir au thème de l’éducation nationale traité la semaine passée. Figurez-vous que dans un collège des Hauts-de-Seine, des élèves qui passaient en seconde professionnelle vont devoir revenir à la case collège par manque de place, soit un redoublement par manque de moyens. « Truc de ouf » comme le diraient certains élèves.

En effet, fin juin, rien que dans ce collège, une trentaine d’élèves demeuraient sans affectation. Deux mois plus tard, après diverses convocations et réunions visant sans doute à décourager des vocations, une quinzaine d’entre eux reste à la rue, scolairement parlant. Ils seront convoqués le 22 septembre prochain (pourquoi pas à la Toussaint) pour un « nouvel entretien de situation ». Qu’en de jolis termes ces choses-là sont dites. Or on sait d’ores et déjà que certains de ces gamins vont devoir redoubler leur troisième par manque de place en lycée. Quel putain de scandale !

Après la consigne ayant prévalu ces dernières années, voulant que les cancres ne doivent pas redoubler car ils coûtent trop cher et qu’il vaut mieux les envoyer le plus vite possible vers l’enseignement professionnel, voici venu le temps de la rupture. Voici venu celui du numerus clausus en BacPro, un peu comme pour les études de médecine. La classe !

C’est certain que de devoir se battre pour une place en BacPro cela va revaloriser d’un coup net et mortel toute cette filière. Une filière à valoriser, toute blague mise à part. Pour revenir aux blagues, je sens même que la prochaine étape sera l’organisation d’un petit « battle royal » dans la cour de recréation, juste après les conseils de classe du mois de juin. Les survivants de l’empoignade générale pourront aller en lycée professionnel. Sauf bien sur à orienter tous nos élèves privés de ces filières d’excellence vers cette voie de garage que sont devenues, il est vrai, les études générales.

Le passage soumis aux conditions de moyens plutôt qu’aux moyennes des élèves, il fallait vraiment l’inventer. C’est moi où l’on galope sur la tête…

SILalutte des salles de classe

mercredi 17 septembre 2008

GPA : LE REPUBLICOIN EST PRO-VIE


Après vous avoir révélé l’avis de la Vierge sur la Grossesse Pour Autrui (GPA), voici celui du Republicoin. Tout d’abord, que mes petits camarades républicains se rassurent. Même si j’aime chrétiennement ces brebis galeuses, je ne suis pas passé avec armes et bagages chez la Droite catholique. Il s’agit juste d’un peu de provoc, amusé que je suis de voir certains cathooligans développer des arguties de pharisien contre la GPA alors qu’ils sont censés être pro-vie. La Grossesse Pour Autrui n’est-elle pas on ne peut plus pro-vie ?

Quittant la provoc, je suis bien sur disposé à entendre certains de leurs arguments. De toute façon ils sont loin d’être les seuls à craindre la marchandisation du corps et d’éventuels dégâts psychologiques chez les acteurs d’une GPA, enfant y compris. Nous craignons tous, les dérives qu’expliquent aussi bien Sylviane Agacinski que le docteur René Frydman, notamment en matière de marchandisation du corps humain.

Mais voilà, je partage bien plus encore les avis de la ministre Nadine Morano et du professeur Israël Nisand. La marchandisation du corps humain n’est pas à craindre. Elle est déjà là ! Ceux qui ont les moyens d’avoir recours à une mère porteuse s’en vont en Californie, où les GPA sont autorisées, et depuis peu en Inde où les coûts de production sont bien moindres et la marge pour les productrices locales plus importantes. Manie du commerce équitable, quand tu nous tiens.

De plus et surtout, la marchandisation au-delà des faits est avant tout une façon de voir les choses, voire de les vouloir. Une vision dans laquelle Sylviane Agacinski s’enferre en invoquant ce looser de Marx et en hurlant à l’aveuglement. Ah l’éternelle lunette à borgnes marxiste et au verre brisé. Quelle absence d’imagination et surtout quelle myopie. Car une autre vision des choses est possible. Celle du don comme lien social.

Pourquoi empêcher des femmes ayant déjà satisfait leur désir de parentalité et souhaitant aider celles dont « le ventre serait cassé », de le faire à l’intérieur des gardes fous prévus par la loi ?

Qu’y a t il de plus beau que de sacrifier sa vie pour en sauver d’autres mais mieux encore de donner un peu de soi pour en permettre d’autres ? Faire don de ses organes, de son sang, de son sperme, de ses ovules, de son sein du temps des nourrices, de son ventre maintenant. La GPA n'est-elle pas que le principe de nourrice poussé au bout de sa logique ?

En effet, si l’on met de côté le lien affectif indéniable qui se crée lorsqu’une femme porte un bébé, étant donné qu’il ne s’agit ni de son ovule, ni du sperme de son mari, comment peut-on voir autrement ce don que comme celui que ferait une nourrice de son lait. Il ne s’agit après tout, très basiquement, que de nourrir de son sang un foetus puis un bébé.

Le fait de donner son sperme ou un ovule pose bien plus de questions, suppose d’être bien plus au clair avec soi-même, d’avoir tranché entre le désir instinctif de voir, à partir de notre semence, des bouts de nous un peu partout, et l’acceptation totale des conséquences du don, à savoir le renoncement définitif à ce bout de soi au bénéfice des futurs parents et surtout de l’enfant. « Tu es le fruit de ma chair mais tu n’est pas mon enfant. Tes parents sont ceux qui t’ont aimé avant même que tu sois conçu ».

Dans le cas d’une GPA, pour parler brutalement, il n’y a rien à trancher sinon un cordon ombilical. En quoi l’enfant pourrait appartenir à sa nourrice utérine ? En rien ! Tout comme les mères nourricières d’antan n’avaient aucun droit sur les enfants qu’elles allaitaient et ce même si des liens affectifs forts se créaient avec la nourrice ou les frères de lait. Rien ne justifie donc la possibilité pour la nourrice utérine de pouvoir garder l’enfant.

Voilà pour les droits des parents et de l’enfant. S’agissant de ceux de la nourrice utérine à ne pas devenir une marchandise, si chacun reste toutefois libre de disposer de son corps comme il l’entend, il y a une façon très simple d’éviter cette marchandisation.

En reconnaissant le rôle social de cette nourrice, en reconnaissant son don, en le valorisant par le biais d’une prise en charge et d’une rétribution assurée par notre société à travers la sécurité sociale. Et oui ! Simple et symboliquement fécond, non ?!?

Pour les rapiats qui froncent les sourcils en lisant ces lignes, ce n’est pas le faible nombre de cas annuels qui plomberont les comptes. Et puis à cadeau exceptionnel, reconnaissance exceptionnelle.

Les médailles étant à la mode, on devrait même décerner celle de la famille, voir la légion d’honneur, à ces nourrices d’exception.

SCHILtigheim

mardi 16 septembre 2008

LA POLICE ALGERIENNE TISSE SA TOILE


Spéciale dédicace aux potes d’origine algérienne qui souvent prétendent « qu’au bled, en tout domaines, ils ne sont pas près de sortir de la casbah ». La Police, en tous cas, semble pouvoir déjà naviguer en dehors des murs des commissariats… Avec quelques ratés toutefois, selon Dilem…

SILim (merci DG)

lundi 15 septembre 2008

LA SAINTE-MILF-ÉGLISE


« L'argent, la soif de l'avoir, du pouvoir et même du savoir n'ont-ils pas détourné l'Homme de sa Fin véritable, de sa propre Vérité ? » Voici l’une des questions posées par Benoît XVI lors de l’homélie prononcée pendant la messe donnée aux Invalides ce samedi 13 septembre. Oser placer la soif de savoir parmi les formes de culte des idoles, j’avoue qu’il fallait le faire. Le culte de l’obscurantisme, un vrai miracle de la mauvaise foi, déclamé ainsi devant notre ministre de l’éducation, qui entre autres représentants de l’Etat, assistait à ce sermon. Soit un véritable casus belli.

Un casus belli qui venait s’ajouter à celui commis la veille lors de son discours à l’Elysée, lorsqu’il chercha à redéfinir notre laïcité dans un sens forcement vrai, c’est à dire dans un sens lui étant plus favorable : « je suis profondément convaincu qu’une nouvelle réflexion sur le vrai sens et sur l’importance de la laïcité est devenu nécessaire. Il est en effet fondamental, d’une part, d’insister sur la distinction entre le politique et le religieux, afin de garantir aussi bien la liberté religieuse des citoyens que la responsabilité de l’État envers eux, et d’autre part, de prendre une conscience plus claire de la fonction irremplaçable de la religion pour la formation des consciences et de la contribution qu’elle peut apporter, avec d’autres instances, à la création d’un consensus éthique fondamental dans la société. » Ben tiens, encore le coup de la foi supérieure à la raison pour éclairer et guider aussi bien les consciences que les Etats. Encore un coup de porté à la laïcité.

Or on ne pourra pas dire que SIL l’e-vangeliste n’avait pas prévenu urbi et orbi qu’à chaque fois que la laïcité subirait une attaque, sa riposte ne se ferait pas attendre. La voici !

Elle me permettra également de mettre les choses au point avec ceux qui me demandent quelques explications s’agissant de mes billets bien trop au fait du fait religieux pour ne pas sembler suspects. Un goût de la mise au point qui semble tendance puisque selon le cardinal Jean Louis Tauran, le voyage du pape en France devait être l’occasion « de remettre les pendules à l’heure » avec la France, cette fille aînée de l’Eglise que d’aucuns jugent trop émancipée. Pas de problème, je remonterai aussi le Tauran.

Juste une mise au point donc. Confessons en effet à monsieur d’Aucun que je nourris quelques sympathies à l’endroit des explorateurs spirituels tels que le petit Jessy ou le bobo Bouddha. Il est en effet difficile de ne pas aimer ces gauchistes doux dingues comme ce Christ porté sur l’amour internationaliste ou bien ce petit prince Siddhârta renonçant à son pouvoir afin de rêver une vie de bohème. S’ils sont souvent à la rue donc politiquement dangereux, il n’en demeurent pas moins adorables.

Éléments qui vous permettront de comprendre pourquoi je tape dur sur cette tête de gong qu’est le dalaï-lama. Une diversion faite pour épargner mon petit Bouddha doré. D’autant plus facile que se prenant pour la réincarnation de tous ces prédécesseurs, je peux lui nouer autour du cou son bilan politique pas vraiment d’un blanc immaculé tout en ménageant ainsi l’initiateur de toutes ces mongoleries.

Pour le pape, c’est plus difficile. N’étant pas la réincarnation de tous ses infaillibles devanciers et ayant même présenté des excuses pour leurs crimes, même si je ne les accepte pas, il m’est malaisé de lui envoyer toute son argenterie vaticane au visage. D’autant plus difficilement que ma viscérale germanophilie, sang suève oblige, me porte à bien l’aimer ce Joe Ratzinger. Que l’on ne croit pas que ma position envers l’Eglise soit ambiguë pour autant. Non ! elle est juste logique.

Si de prier le pape de s’agenouiller devant moi ne m’excite pas vraiment, le demander à cette mature sainte mère qu’est l’Eglise me fait bander haut et fort comme le Mont Sinaï. Que voulez-vous, je kiffe les MILF, les Mother I'd Like to Fuck, ou plutôt une HMILF, « Holy Mother… »

Elle qui couvre les péchés capitaux d’ordre sexuel commis par ses serviteurs, ne m’en voudra pas de la soumettre à mon bon désir. Après tout, moi aussi, tout comme Pierre, on me surnomme « le roc », le roc sur lequel viendra s’empaler l’Eglise.

Une petite fellation pour commencer puisque son Christ n’était pas contre. Rappelez-vous : « Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche de l’Homme qui le rend impur mais ce qui en sort ». En bonne logique, elle se devrait même d’avaler.

Mais pas avant toutefois de m’avoir laissé lui explorer ses voies dites « impénétrables » aux organes maladroits. Le mien saura y faire selon une position qui m’est chère, très loin de la missionnaire. coitus more ferarum… Hum ! Hum ! Un coup dans le bénitier, un autre dans le tabernacle.

Alors toutes celles que cela intéresserait de participer au nom de l'Eglise à cette représentation théophanique, interdite au moins de 18 ans, sont priées de laisser leur coordonnées dans la partie commentaires. Les moins de 40 ans ne seront pas sélectionnées. Grands dieux ce que j’adore les plus de quarante ans. À tel point que je serais susceptible d’en suivre certaines jusqu’en Enfer…

SILF

dimanche 14 septembre 2008

LES INCONNUS ET LA PROLETARISATION DES ENSEIGNANTS

Voici un sketch des Inconnus vieux de vingt ans mais plus que jamais d’actualité. Tout est dedans. Les élèves qui se kévinisent, se keffiehisent, s’hijabisent, pendant que côté profs, le syndrome bisounours œuvre toujours aux côtés de l’éternel esprit gogôche qui avec ses vieilles lunes marxistes radote sans même comprendre que la prolétarisation du corps enseignant est en marche. Remarquez, après tout, la prolétarisation dictatoriale de la société n’est-ce pas là un rêve marxiste ?

Pas pour pas mal de profs puisque certains se rappellent encore que dans la grille d’analyse républicaine leur rôle est primordial et non accessoire. Un rôle qui sous le carcan actuel continue à se dénuer de sens et d’importance, ce qui rend tous les profs parfaitement interchangeables voire invisibles.

Pour utiliser la grille d’analyse prolétaire, je dirais que pendant longtemps l’enseignant fut comme un maître artisan, un amoureux de la qualité et de la haute technicité, reconnu comme tel par la société. La Gauche en a fait un ouvrier qualifié, un matricule NUMEN qui a suivi une formation professionnelle et que l’on envoie à l’usine de démontage des savoirs. La Droite en fera un ouvrier spécialisé chargé d’effectuer une tache déterminée nécessitant à peine une qualification professionnelle. Un journalier attaché à sa chaîne de démontage, payé à la pièce et parfaitement interchangeable. Pour sûr la Révolution est en marche.

SIL qui remercie sa NINA

samedi 13 septembre 2008

APHREURISME GRENOUILLE DE BENITIER



L’été fut cru.
Je l’ai maudit.
Il a beaucoup plu.
Un temps béni.
Les rainettes ont pondu.
Puis les têtards ont grandi,
Grossi la crue
et envahi la Seine jusqu’à Paris.

J’en ai chopé une à leur insu.
C'est déjà ça de pris.



L’image ci-jointe représente une sculpture de grenouille crucifiée de l'artiste allemand Martin Kippenberg, actuellement exposée au musée d'art moderne de Bolzano (nord de l'Italie) et qui se retrouve au centre d'une polémique.

Parmi les vives réactions soulignons celle de l’évêque de la ville, monsieur Wilhelm Egger, qui appelle au respect du sentiment religieux ; celle de Franz Pahl, un élu régional, qui a fait une grève de la faim de plus de huit jours pour protester contre cette œuvre ; ou encore celle du pape qui fin août déclarait que l’œuvre était « une offense à la religion ».

Un avis partagé par le ministre italien de la culture qui estime lui aussi qu'elle « blesse le sentiment religieux. » Mais pas seulement puisqu’il ajoute : « Je serais heureux que les institutions publiques ou financées par le public n'exaltent pas uniquement l'art désacralisé, les provocations inutiles ou le non-sens ». Sans doute une expression du vrai sens donné à laïcité par le pape, ici appliquée au domaine de l’art.

Personnellement, c’est la vue de toutes ces grenouilles de bénitier défilant aux Invalides ou de fontaine à ablutions sur les Champs-Elysées qui choquent mon sentiment religieux-tout-personnel. Aussi que dois-je faire ou qui dois-je saisir pour que ces expressions du mauvais goût religieux disparaissent de ma vue ?

Saint SILpeace

vendredi 12 septembre 2008

BIGARD ET LES REOPEN 911 : UN LÂCHER DE PIGEONS


L’autre jour, en me rendant dans ma résidence secondaire, la FNAC des Ternes, je suis tombé sur deux militants du « Reopen 911 » qui tractaient. Le Reopen 911 est ce groupuscule de joyeux zozos inspirés par le Thierry Meyssan du réseau Voltaire, prétendant que derrière les événements du 11 septembre se cacheraient des choses étranges, voir même bizarres. Le premier tracteur était accoutré tel un fils de pédagogiste nourrit au sein jusqu’à sa rentrée en 6e, par une mère post-soixante-huitarde qui travaillait ses montées de lait en fumant de la ganja. Le deuxième gugusse avait comme quelque chose de dépressif ou d’illuminé dans le regard. Désolé mais il n’est pas toujours aisé de faire la différence.

Après un bref examen de leur tract et m’être rendu compte qu’il s’agissait là des brillants sherlook-holmes conspirationnistes du Reopen 911, je leur rendis le tract en y glissant une carte d’une proche amie psy et en les encourageant vivement à consulter. Le premier tracteur me sourit avec une banane validant l’hypothèse cannabique. L’un de ces sourires caractéristiques des Jean-kevins fumant leurs trois biberons de skunk par jour.

Une fois rentré dans ma banlieue, j’ai eu pitié d’eux. Car finalement Thierry Meyssan et ses popotes conspirationnistes n’étaient pas si loin de la vérité. Vérité qu’il est temps de révéler, avec l’aimable autorisation de la NSA, de la CIA, du FBI, du NCIS, du secrétariat d’état à la Défense, de l’ATF, du NTSB, du SIAC, de la DARPA, de CNN, de CBS, de Fox News, de la mafia cubaine, sans oublier le gouvernement sioniste intergalactique.

Au fait, l’aile Ouest du Pentagone n’a été victime ni d’un crash d’avion, ni de celui d’un missile, ni d’un mutant capable de se transformer en bombe nucléaire mais de quelque chose de bien plus simple.

En fait le Pentagone abrite un spatioport secret. Ben ouais quoi, vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi un bâtiment aux proportions aussi massives ne disposait que d’une cour intérieure aussi ridiculement petite, bien à l’abri des regards extérieurs mais avec une forme aussi caractéristique.

Tout simplement parce que cette cour intérieure, bien au centre de ce gigantesque bâtiment, est calibrée pour recevoir des navettes spatiales extra-terrestres d’un type particulier. Celle de nos alliés aux nez crochus, de la planète « Konzpyra-Sion ».

Le protocole d’approche, conçu par les sages de Konzpyra-Sion, prévoit d’ordinaire que la navette se place bien à la verticale de la piste. Or ce jour-là, un malheureux concours de circonstances permit le drame. D’une part, le commandant de la navette avait confié les commandes à un élève stagiaire, Zyrglub L. D’autre part l’habituel aiguilleur au sol, John T, avait été réquisitionné pour aider à la gestion d’un trafic aérien en pleine panique, ce 11 septembre 2001. Il avait donc confié, lui aussi, son poste à un emploi-jeune. Il s’agissait de Johnny D, le fils d’un officier du Pentagone, qui rêvait de devenir aiguilleur du trafique inter-sideral.

Et ce qui devait arriver, arriva. Secondé par l’autre crétin de Johnny, l’autre con de Zyrglub, enclencha le protocole un chouïa à l’Ouest, ce qui provoqua la matérialisation du vaisseau dans l’aile en question.

Voilà, voilà, voilà mon cher Thierry. Te voilà avec de la matière pour un nouveau bouquin ainsi que pour ton site neo-voltairien. Un nouveau succès en perspective, vu toute cette paranoïa ambiante qui permet à nos concitoyens de se draper dans un confortable déni des dangers qui factuellement menacent nos démocraties, alors qu'ils se donnent pourtant la peine de se faire exploser plusieurs fois par jour. Comment qu’il doit trop se retourner dans sa tombe notre bon Voltaire. Grave ! Enfin reconnaissons tout de même que Thierry Meyssan et sa clique pour cliniques y étaient presque. C’est balot n’est-ce pas ? Après tout dans Conspirationniste il y a… Mais vous en saurez plus en lisant un jour mon Roman « THE C.C., The Complet Complot » dont je vous servirai le pitch un de ces quatre.

En parlant de joyeux zozos, j’apprends que Bigard, l’ami du Président, victime sans doute d’une morsure de chauve-souris, a fait vendredi 5 septembre dans le lâcher de pigeons à l’antenne d’Europe 1 pendant l’émission de Laurent Ruquier. Alors que ce dernier devisait des élections nord-américaines avec la fine fleur de la pensée géopolitique française, et plus précisément de l’intention exprimée par John McCain de capturer enfin Ben Laden, notre bourré du Stade de France saisit le Ben Laden au vol pour nous lâcher un pet conspirationniste.

D’après lui « tous les spécialistes de la Terre » sont d’accord pour dire « que les deux avions (celui qui s'est écrasé sur le Pentagone et le vol 93, écrasé en Pennsylvanie) n'existent pas ! Il n'y a jamais eu d'avion. C'est un mensonge absolument énorme. »(…) « C'est un missile américain qui a frappé le Pentagone ! Ils ont tué eux-mêmes des Américains ! ». Ah ça on peut dire qu’il a « mis le paquet » avec cette nouvelle version de son célèbre sketch « Le parano ». Une forme de suicide, de pigeon. Dis-moi Jean-Marie, « ton psy va (vraiment) mieux ? »

Heureusement qu’il y avait l’excellent Fabrice Eboué pour réagir un chouïa à ce mauvais comique de situation. « Sinon, Jean-Marie, deux trois théories sur le père de l’enfant de Rachida Dati ? ». Les autres restèrent cois ou en rajoutèrent dans le burlesque tel titoff.

Décidemment certains de mes congénères occidentaux m’étonneront toujours par leur incapacité à savoir dans quels pays ils habitent.

Des pays démocratiques non exempts de petits comploteurs mais connaissant surtout l’alternance ce qui réduit la durée de vie des petits et grands secrets, dotés de partis politiques extrêmement divers, suffisamment opposés en leur sein comme entre eux pour ne pas se faire de cadeaux, avec des assemblées aux larges possibilités de contrôle et d’enquête, des institutions judiciaires plus ou moins indépendantes, des medias particulièrement curieux, des services d’enquêtes infestés de patriotes qui nourrissent la concurrence entre eux voir même la guerre des services…

Et ces jobards voudraient nous faire croire que dans un système politique aussi quantique, aussi pluriel que le nôtre, que tout ce petit monde serait de mèche, se couvrirait mutuellement, laisserait commettre un tel crime de haute trahison sans réagir ; qu’en dehors des conspirationnistes, il n’y aurait personne au sein du système pour hurler sa rage et faire tomber les coupables ; que tout cela pourrait échapper à la justice.

La preuve finale du complot résidant sans doute dans les ventes record des torchons conspirationnistes et dans la liberté d’expression laissée à ces petits génies. Pas si fort que ça finalement nos comploteurs. Mort de rire.

Sérieusement, quand on voit comment a fini un tout petit complot d’écoutes tel que celui du « watergate », celui de la cellule d’écoute de l’Elysée ou encore l’opération « rainbow warrior », permettez-moi de rire sous-cape de vos petits scénarios à la X-files. Moi aussi j’aime les fictions ainsi que les bonnes blagues de Jean-Marie Bigard…

Frère SILas

jeudi 11 septembre 2008

9/11 NEVER FORGET & NEVER SURRENDER


JE N’OUBLIERAI JAMAIS ! ET VOUS ?


AU FAIT, JE NE ME SOUMETTRAI JAMAIS NON PLUS ! ET VOUS ?

mercredi 10 septembre 2008

ON A FAIT SAUTER LE VERROU PSYCHOLOGIQUE DE LA VERRIERE


Le président Sarkozy affirmait début juillet devant le conseil national de L’UMP que depuis qu'il est là «désormais, quand il y a une grève en France, personne ne s’en aperçoit». Quelques mois auparavant il estimait «je sais que certains doutent, mais vous verrez : un jour, on dira que j'ai réformé autant que Margaret Thatcher !» Tout un programme.

Un programme jeune-droite qui contrairement à celui de cette vieille droite qui craint encore un peu de voir le peuple descendre dans la rue, parle de verrous psychologiques à faire sauter. En somme, une conception de la reforme à coup d’explosifs. Cette droite-impétueuse pense que la capacité civile de rebuffade face à sa déréglementation compulsive, au vandalisme social et à la privatisation de la République est très faible ou du moins surestimée. Et plus particulièrement la capacité d'opposition des fonctionnaires. Le fait étant que cette droite-godelureau a raison.

Par conséquent usant et abusant du « déficit de nos comptes publics », non seulement nos managers en herbe n'accordent presque plus rien aux salariés du public, ce qui peut s'entendre après tout, mais surtout exigent de ceux-ci toujours plus. Un raisonnement psychopatho-logique. Et oui, alors que tout individu sensé est prêt à entendre que par temps de disette budgétaire, il doit lui aussi se montrer raisonnable, à condition toutefois qu'en échange de rien on ne lui demande rien de plus, les spin-doctors du sarkozysme se disent qu'en échange de rien ou trois fois rien, on peut toujours obtenir beaucoup. Plus de productivité. Plus de services. Plus d'heures de travail. Plus de sourires.

Une poussée d’acné managériale dont on peut voir les pustules éclore sur tous les visages de la fonction publique. Partout y compris dans l'enseignement où cela s’y traduit par la tendance qui suit. Alors que personne n'est fichu de me produire la circulaire ou la note de service qui autorise cela, force est de constater que les petits chefs d'établissement scolaires se mettent à étaler sur toute la semaine l'emploi du temps des enseignants. En employant de surcroît des arguments hallucinants, faisant dans le mélange des genres. « Aurait-on idée d’avoir une direction à temps partiel ? » Comme si les profs travaillaient à temps partiel et que leurs contrats de travail ainsi que leurs rémunérations étaient les mêmes que ceux des personnels de direction. Chiche ?!?

Je rappelle qu'en général la vingtaine d'heures de cours est regroupée sur quatre jours, trois pour les plus chanceux, l'enseignant préparant ses cours et corrigeant ses copies à son domicile les jours restants. Des jours de travail également mais loin du bahut, ce qui offre, je vous assure, un temps de respiration fort appréciable.

Dorénavant, interdiction est faite de respirer. Le but étant d'avoir les profs sous la main, en permanence, toute la semaine. Des profs en retenue. Mais surtout une façon selon certains de préparer les profs aux 35 heures par semaine dans les établissements. 35 heures auxquelles s'ajouteront les heures d'avant passées en préparations et en corrections. Une mode qui séduit jusqu’à la Gauche comme l'indiquait Ségolène Royale dans sa vidéo polémique sur cette question pendant la campagne 2007.

En effet, puisque madame Royal connaît des profs âgés dans les bahuts de son centre ville huppé, où ceux-ci n'ont plus vraiment à préparer leurs cours, et qui histoire de mettre un peu de beurre sur les épinards font du soutien scolaire à domicile, il faut donc que tous les profs, indépendamment de leur niveau d'expérience et de la difficulté de l'établissement, restent 35 heures au collège ou au lycée pour faire du soutien scolaire gratuit. Travailler plus sans même pouvoir cette fois-ci mettre du beurre sur les épinards. En voila une idée géniale et de gauche. Portnawak !

Tout cela aboutit en tout cas, d'ores et déjà, à des emplois du temps parsemés de trous, où le professeur est à la disposition de tout le monde sans être payé en heures sup pour autant. Une sujétion supplémentaire que ces bonnes pâtes enseignantes acceptent sans même se dire une seule seconde qu'ils se font enfler. Un début. Certains se disent même que c'est génial, que la révolution scolaire va pouvoir se faire, qu'ils vont enfin pouvoir accorder une attention permanente à leurs crétins d’élèves. Et oui certains de ces masochistes en redemanderaient presque.

C'est en général le moment de la conversation où je demande à mes amis si cinq jours passés à supporter les gamins, les réunions qui ne servent à rien, les défilades et les pinailleries stériles de leur administration, les jérémiades des collègues, la vue de certaines têtes d’anxiolytiques, celle des chefs d'établissements transformés en sous-commandants de salles des profs, chargés tels des petits chefs de gare d'agiter le drapeau vert quand la cloche sonne, si de supporter tout ça, gratuitement, est là une chose bien raisonnable.

Si c'est bien raisonnable de ne pas avoir le moindre jour de respiration dans la semaine, et ce dans ce métier particulièrement pompant ; d'emporter du travail à la maison en plus de celui déjà fourni à temps plein, pour un salaire très loin de celui d'un cadre supérieur soumis à ce genre de sujétions ; de ne plus avoir la possibilité de s'organiser plus ou moins comme on le voulait, ce qui permettait de voir un peu plus ses gosses en journée puis de bosser en soirée…

Et ce alors que le ministère ne fera rien de sérieux pour eux en termes de salaire, ni pour leur simplifier la vie. Et oui, alors que l'on trouve des crèches dans des entreprises ou dans certains établissements et autres services publics, je me suis toujours demandé pourquoi dans ce ministère comportant une très forte proportion de femmes, on ne favorisait pas la création de mini crèches dans les établissement scolaires. Je peux vous dire que ce serait-là une chose bien pratique. À plus forte raison si les profs ont vocation à se voir collés à leurs établissements.

Enfin, c'est là une question inutile puisque ça fait longtemps que les salariés enseignants sont très loin d’être au centre des préoccupations de leurs patrons. Sauf quand il s’agit d’aller les voir pour leur demander plus d’efforts encore.

Que font les syndicats ? Ils sont en dessous de tout. Comme d’habitude ils se font fixer sur des points annexes et laissent passer l’essentiel. Ils menacent de grèves qui au final apeurent bien plus leurs troupes que les ministres.

Nos Syndicats Nationaux d'Empaffés à Sec, pinaillent sur les trois heures sup que l'on propose aux enseignants, et que pas mal d'entre eux ont toujours eu besoin de faire, vu le niveau de leurs salaires, en ne pensant pas une seule seconde aux possibles ravages des 35 heures passées dans les établissements.

Des possibles ravages dont j'en vois certains et mes potes profs aussi, une fois que je leur ai dit tout ça. Ils en blêmissent même. Ils se rendent compte qu'ils ne supporteront jamais l'enfermement scolaire. « Merde c'est vrai, ça va être un truc à nous rendre malades » concluent-ils en même temps qu'ils envisagent dès lors le recours aux arrêts maladie, que je vous promets on ne peut plus justifiés, surtout dans les établissements difficiles. Que le ministère s’attende très prochainement à une hécatombe et aux problèmes de remplacement qui iront avec.

Je pense même qu'il va falloir multiplier le nombre de places dans la maison de repos pour enseignants, connue sous le nom de « la Verrière » (en illustration).

D'autres profs envisageant déjà quant à eux de quitter un métier peu à peu dépouillé de tout intérêt, avec des profs de plus en plus privés du moindre respect. Il paraîtrait que la DGE, l'administration centrale de l’Education nationale reçoit des demandes d’information croissantes sur les conditions de reconversion. Chose qui semble les étonner. Pas moi !

Du coup ne resteront que ceux qui n'auront pas le choix ou alors les plus masochistes. Une sacrée motivation, non ?!? Un gage certain de qualité ! Des éléments dont tous ces corniauds de parents d'élèves se fichent éperdument eux aussi.

Alors avouons tout de même que les profs y sont pour quelque chose dans cette déliquescence de leurs conditions de travail. Ne serait-ce que par cette tendance qu’ils ont eu ces trente dernières années à se vouloir les initiateurs de toutes les ré(dé)formes pedago-marxo qui les ont peu à peu dépouillés de tous les attributs de leur « auctoritas » (le savoir comme source d’autorité).

Il est vrai qu'entre toutes ces gonzesses jamais rassasiées en matière de maternage, le semblant de mecs portés bien plus sur la jacasserie adolescente que sur la défense de leur apostolat, c’était plus ou moins couru d’avance. Et même que ça continue …

Décidemment le manque de fierté chez ces premiers de la classe m'épatera toujours. L’un des symptômes du syndrome « premier de la classe » d’ailleurs. Une sorte d'acception aveugle de l'autorité à deux balles comme des coups portés par les cancres du système. Sérieux si votre sens du dévouement tutoyant souvent celui du sacrifice ne vous rendait pas à ce point aimables, je ne vous défendrais pas comme je le fais parfois. J’aimerais d’ailleurs ne plus avoir à le faire.

Si seulement vous preniez conscience également de votre pouvoir de nuisance, à exercer dans un cadre honorable, c'est-à-dire républicain ;-) et de l'importance pour la République de votre mission, les choses se passeraient autrement.

Car pour finir, je rappelle aux profs comme aux syndicats que la grève n'impressionne que la gauche, étant donné que c'est son électorat qui défile dans la rue. Avec la droite, surtout celle qui ne craint plus les manifestations, c'est un autre type d'action qui serait susceptible de fonctionner. La grève du zèle. Une technique que l'on connaît bien dans la Police. C'est fou le merdier qu'on peut foutre en faisant juste son travail. Faites donc fonctionner votre imagination et vous verrez que vous pourrez bloquer pas mal de choses, installer un rapport de force à votre avantage sans perdre votre maigre salaire.

Allez camarades, on se réveille, on se réveille, histoire, au moins, qu’en échange de rien on cesse de vous demander toujours plus.

SILalutte des salles de classe

mardi 9 septembre 2008

EDUCATION NATIONALE : OBJECTIFS LUNE


Le 24 février dernier j’écrivais que Xavier Darcos était sans doute ce qui pouvait arriver de mieux à notre Education Nationale. Je maintiens s’agissant notamment du retour aux fondamentaux et au « nécessaire conservatisme de l’éducation » selon Hannah Arendt. De même je le remercie pour la petite prime de bienvenue qui sera octroyée aux enseignants débutants. C’est là trois fois rien, voire même deux cacahouètes, mais c’est déjà ça.

Là où je me montre moins dithyrambique c’est, à l’instar de mon vieux maître Antoine Prost dont j’appréciais sur les bancs de Tolbiac le bon sens pas toujours exempt de démagogie toutefois, lorsque ce retour aux fondamentaux semble inversement proportionnel aux moyens pour y parvenir, voire même semble n’avoir pour principal but que de justifier la baisse des moyens. Tout comme me turlupine la possibilité que la responsabilité de cette politique ne pèse pas sur ceux qui la conçoivent mais uniquement sur ceux qui à la base de la pyramide seront chargés de la mettre en oeuvre. Développons.

Si le raisonnement de Monsieur le Ministre consiste à dire que le pédagogisme expérimentaliste a lamentablement échoué et que par conséquent l’école de la république doit recentrer l’enseignement sur les fondamentaux, j’applaudis. D’autant plus si notre ministre assume pleinement la nouvelle orientation donnée à l’éducation nationale, la réussite de cette politique ou son échec. Les professeurs de l’école publique étant là pour mettre en oeuvre cette politique d’éducation déterminée par la nation dans le cadre des moyens qui leur seront donnés et du respect de leur contrat de travail. S’ils ne sont pas contents de cela, libre à eux de quitter l’école de la république pour l’enseignement libre, expérimental ou même bordélique...

Par contre s’il s’agit de dire que l’objectif est le retour aux savoirs fondamentaux mais que chaque professeur devra se débrouiller comme il veut ou peut pour y parvenir, faisant ainsi reposer sur l’enseignant en bout de chaîne l’échec éventuel de l’orientation décidée, le ministre ne récoltant que les bénéfices d’un possible succès, là je n’applaudis pas. Je ricane voire même je méprise.

En effet je ricane si le ministre n’assume pas sa politique via l’établissement des instructions claires qui sont le pendant de l’orientation souhaitée. Je ricane s’il se transforme en rond de cuir n’étant là que pour réclamer de la part du professeur des petites statistiques de réussite, s’il se permet d’exiger, selon la nouvelle vulgate managériale à la mode, que l’enseignant s’occupe de l’ingénierie, de l’usinage, de la vente et du service après-vente, le tout dans une sorte d’anarchie sous objectifs. Le rond de cuir n’étant là que pour déterminer à la louche l’enveloppe budgétaire allouée, les exigences finales et le bénéfice politique qu’il attend. Tout cela étant le comble de l’impuissance, de la lâcheté et au final de l’inutilité.

J’applaudis si le ministre assume et défend l’orientation visée, puis de strate en strate de la pyramide, met en place une étude de faisabilité, fait élaborer les outils de mise en œuvre de cette politique, donne des instructions claires, octroie les moyens adaptés aux exigences, assure l’accompagnement et l’encadrement pendant la mise en œuvre du projet, se donne des outils d’ajustement et assume avec ses cadres la réussite ou l’échec du choix initial. Là c’est la classe !

Voici pour ce qui est susceptible de me faire ricaner ou applaudir. Par contre il y a quelque chose qui m’agace à coup sûr. Vous le découvrirez dans le prochain billet.

SILalutte des salles de classe