vendredi 17 octobre 2008

AGS DANS L'AGENCE TOUT RISQUES, SAISON 2


Mon cher Alain Gérard Slama n’en démord pas. S’agissant de la crise actuelle, il est comme Ayrton Senna après un accrochage à 200 km/h. Il demande une nouvelle caisse pour terminer la course. Mieux encore, il me rappelle ce feuilleton culte qu’est l’Agence tous risques, à la différence qu’ici il interpréterait tous les rôles à lui tout seul. Hannibal, Looping, Futé et Barracuda. Alain Gérard Barracuda. Une idée pour une saison 2.

C’est vrai quoi. Et vas-y que je ferraille contre « l’état préservatif » (très bonne vanne cela dit), contre le principe de précaution, contre la régulation et j’en passe. Rien ne vaut la prise de risques et la seule responsabilité individuelle pour progresser et créer de la richesse. Une vraie tête brûlée.

Mon cher AGS, si vous continuez ainsi, je sens que vous allez vous retrouver inscrit, par décision de justice, à un stage de prévention routière. Ce n’est pas que je ne vous comprenne pas mais enfin tout de même. J’ai beau moi aussi détester les préservatifs, quand on ne sait pas où on met les pieds, pour ne pas dire autre chose, on prend un minimum de précautions, histoire au moins de ne pas ramener la chtouille à la maison. Et oui, tout est lié. On prend rarement des risques que pour soi. C’est ainsi que je reviens à Ayrton Senna, mon cher Alain Gérard Senna.

Lorsque les coureurs automobiles enfourchent leurs bolides, ils savent qu’ils vont rouler avec des gens de leur niveau, totalement conscients des risques et qui les assument, rémunérés à la hauteur du risque, et sachant qu’en cas d’accident, les dommages collatéraux seront quasiment inexistants. Evidences qui ont permis sans doute à Ayrton Senna de partir la conscience un peu légère lorsque le mur mit lourdement fin à sa course. Sa mortelle passion n’aura endeuillé que sa famille.

Il n’en va pas de même dans nos sociétés, que ce soit d’un point de vue politique ou économique. Tout le monde roule sur la même autoroute. Aurait-on idée de lâcher sur la A4 des voitures de formule 1, avec carte blanche pour tout permis de conduire ?

Si encore les banques d’investissements à hauts risques jouaient sur leur propre circuit, tels des pilotes de course, en assumant seules l’intégralité des risques, on pourrait l’admettre et même l’applaudir comme lors d’un grand prix. Or ce n’est pas le cas. Le circuit est tout sauf étanche. Tout un tas d’acteurs beaucoup plus pépères y roulent. Beaucoup s’en contentent. D’autres prennent des participations dans ces banques, histoire d’accroître leurs performances. Nos investisseurs étant quant à eux heureux de partager les risques. Aussi lorsqu’il y a carambolage, c’est tout le monde qui trinque, y compris ceux qui roulaient tranquillement sur la voie de droite.

Et oui, en ces matières, tant que tout sera lié, tant que le conducteur du dimanche risquera de se retrouver dans le même merdier que ceux qui rouleront à tombeau ouvert, un minimum de précautions par le biais de règles communes sera toujours indispensable. Ne pas comprendre cela n’est rien d’autre que de l’inconscience pure et simple, voire l’expression de cette irresponsabilité puérile qui aime faire peser sur les autres l’addition de ses âneries. Papa paye, maman pardonne et on recommence…

Après tout, peut-être que mon Alain Gérard Slama se réveille parfois avec des poussées d’acné juvénile, ce qui expliquerait certaines de ses prises de position. Enfin, c’est ainsi qu’on l’aime. Avec quelques boutons. Attention quand même aux ruptures de colonnes de direction…

Silberto SILama

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