mercredi 22 octobre 2008

LES PERSIFLAGES DU SINENTHROPE


Ce qu’il y a de bien avec le talent c’est d’être reconnaissable au premier coup d’œil, un peu entraîné, il est vrai. Prenez cette « une » du dernier « Sine Hebdo ». À première vue vous vous dites qu’il n’y a aucun talent dans cette facilité caricaturale. Et bien vous vous plantez par manque d’entraînement. Car nom d’un Plantu, étant donné que trois lectures de ce dessin sont possibles, le talent devient évident. L’ambiguïté est un art. « Comment ça ? » me demandez-vous.

C’est bien simple. À priori, d’emblée, on peut se dire que le dessinateur traite de singes soit ceux qui chantent la Marseillaise soit ceux qui la sifflent. Et bien vous voilà tombés dans le panneau. Mais oui, voyons. Traiter de singes ou accueillir avec des cris de singes, aussi bien des patriotes Français que des nationalistes Tunisiens, un peu comme le feraient certains dégénérés de supporters du PSG ou d’ailleurs, serait là un comportement haineux et raciste dans lequel ne saurait tomber la bande à Siné. C’est bien connu, ils ne sont pas comme ça chez Siné. C’est donc qu’une troisième lecture est possible.

C’est vrai quoi, regardez donc un peu plus attentivement ce dessin. Vous les voyez ces yeux voilés par la cataracte, ces dents rongées par l’alcool, cette raie grisonnante et ce fessier dégarni, ces grimaces de vieux singe à qui l’on n’apprend plus à faire la grimace ? Vous ne vous rendez toujours pas à l’évidence. Bon sang mais c’est pourtant évident. Il s’agit-là des convulsions d’un vulgaire Sinenthrope, une espèce cousine du sinanthrope, à l’écoute de la Marseillaise.

Détail à priori anodin mais extrêmement important, regardez la dernière vignette. Et oui, ce Sinenthrope présente son fessier or chez tous les hominidés inférieurs et autres singes supérieurs, ce comportement simiesque caractérise la soumission devant le nouveau mâle dominant, face au tyran. Un comportement logique chez l’antipatriote sinièsque capable de mépriser ce chant de mise à bas de la tyrannie qu'est la Marseillaise.

Une grimace rectale qui souligne d’un trait particulièrement drôle la supposée devise de ce fanzine. « Le monde ne sera sauvé, s’il peut l’être, que par des insoumis ». Et oui, pour devise, vous voilà avec une autre singerie, de l’insoumission passive, toutes fesses écartées.

Avouez que par conséquent, tout cela mérite d’être payé d’une monnaie adaptée. En monnaie de singe. Tenez mes macaques, voici trois cacahuètes. D’ailleurs puisque vos cages de Noisy-le-sec semblent être sujet aux mises à sac, je vous propose de vous installer au Zoo de Vincennes. C’est plus central et assez bien desservi. Que voulez-vous, moi dès que je peux aider les jeunes talents, je n’hésite jamais. J’y reviendrai.

SILanthrope

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