jeudi 19 mars 2009

« WANTED » : THE FRENCH REMAKE « LE CORBEAU DE L’HERAULT »


Et bien non, messieurs les Américains, vous ne serez pas les seuls à pouvoir vous vanter de tuer vos présidents avec des « magic bullet », de celles qui entrent par l’épaule et sortent par le coude opposé. Vous ne serez pas les seuls à produire des films où les héros savent donner de l’effet à leurs balles de pistolet semi-automatique, un peu comme au billard ou lorsque Zidane vous place un tir improbable en pleine lucarne. Non !

Nous aussi, nous savons faire. Grâce à un fleuron de la « french technology », La Poste, nos activistes d’extrême-groite ou d’extrême-drauche, conformément à une tradition impotente transmise de père en fils, dans la lignée de ceux qui en 1941 savaient déjà où adresser leurs courriers, peuvent être certains que les balles qui accompagnent leurs menaçantes missives à tête chercheuse (celle du facteur) sauront immanquablement atteindre leur cible, qualité du service public oblige.

Oui, je parle du désormais célèbre corbeaux, ou mieux corbeille à papier, qui pour n’avoir rien de mieux à faire de ses journées, a décidé d’envoyer des lettres de menaces, accompagnées d’une balle, à des personnalités politiques ou autres marquées à droite. Pas beaucoup de pages mais déjà un succès scénaristique. C’est qu’il sait y faire, le bougre. Tous les ingrédients du nanar à la française sont là.

Des méchants, très méchants, la droite ; des gentils, très gentils, l’extrême gauche, armés mais pas méchants, et réclamant aux vilains méchants des trucs très gentils, comme « l'arrêt des reconduites à la frontière, la remise en liberté de Jean-Marc Rouillan (cofondateur du groupe terroriste Action Directe), de Julien Coupat (soupçonné de sabotages contre des lignes SNCF), l'arrêt de la parodie de justice contre Yvan Colonna ».

Mais aussi, du suspense, du mystère, des rebondissements et du soleil, notre corbeille à courriers nichant semble-t-il du côté de Montpellier. On attend avec impatience la fin du film car c’est en général la seule valeur ajoutée du cinéma français par rapport au nord-américain, où les fins sont souvent bâclées et sans surprise. Une fin qui donnera une suite logique à un nanar 2 ; où Maître Collard, abonné aux séries B judiciaires, jouera le rôle de l’avocat. J’ai hâte de rigoler…

Les cahiers du SILnema

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