mardi 20 février 2007

POUR UN PATRIOTISME POPULISTE


Mon cher petit Philippe, mon Philippounet ; Enfin quand je dis « petit » c’est pour oublier que t’es grand quand même. Parce que ça aussi, ton coté grand, cela aurait pu faire partie de tes avantages. Et oui, il se trouve que t’en as :

1- Ben, comme je viens de le dire, t’es plutôt grand. Je t’ai vu une fois aux cotés de Fanfan la tulipe (les tulipes c’est bien en Hollande ?) Lors d’un rassemblement du 24 avril en mémoire des victimes du génocide arménien. Des deux, celui qui avait le plus l’allure d’un chef d’Etat, c’était toi.
2- Il semblerait que t’as un bilan départemental à présenter, bilan qui ne serait pas trop mauvais. On vérifiera.
3- T’es sans doute l’un des seuls à droite, comme à gauche, à ne pas être atteint de racisme franc ou diffus, de cette bien-pensance qui plonge ses racines dans une ambiguïté chelou. A ce jour, t’es en effet le seul à avoir eu cette phrase qui marque une pensée claire et aboutie sur cette question, « je m’attaque aux idées et non aux hommes ». Tout comme t’es le seul à t’attaquer franchement au communautarisme et au danger totalitaire vert-désert qui nous enserre peu à peu.

Mais voila mon Philippounet, il y a quand même 2, 3 problèmes dans ton package :
1- t’es certes grand mais t’as une voix ridicule. Ce ne serait pas grave si elle ne m’énervait pas. Or elle m’énerve. Je t’assure, fais quelque chose au lieu de me répondre que s’est du délit de cordes vocales ou que Charlemagne était également un géant à la voix de crécelle. Fais comme Bayrou, vas donc voir un orthophoniste. Moi je dis ça c’est pour ton bien.
2- c’est comme les costards. Change donc de costards.
3- Mais abordons le fond pour mieux le saborder. Il y a quand même un problème mon Philippounet. Il paraîtrait que tu prônes un patriotisme populaire. A priori ça me va comme concept : ça s’adresserait au peuple, à la Nation et en plus il s’agit d’un patriotisme et non d’un nationalisme. Preuve de nouveau faite que tu réfléchis, que tu as travaillé sur ces concepts. Cependant, il y a un gros bug dans ton programme.

Le mot « populaire ». Philippe voyons, tu ne pourras jamais être populaire et en même temps anti-syndicats. Que tu ais voulu libérer la représentation salariale du joug marxiste, que tu ais souhaité voir les travailleurs libres de leurs séquestreurs staliniens, cela aurait été cohérent, compréhensible voir même populaire. Mais de nier tout court, comme tu sembles le dire, aux travailleurs le droit de se regrouper afin de défendre leurs intérêts, ça ne fait pas du tout populaire. Premièrement parce que ça fait plutôt ennemi du peuple. deuxièmement parce que ça sent fortement ce paternalisme de droite où les patrons, tels les aristos d’antan, seraient nés chefs, et donc faits pour diriger les travailleurs, travailleurs qui n’auraient pour seul choix que d’exécuter, servir et suivre leurs chefs y compris jusqu’au naufrage, le tout en fermant leurs gueules. Non merci !

Pour finir, il y a un autre truc qui me gêne Philippe. Je me rappelle d’un débat ou tu étais opposé à mon Strauss-Kahn à moi. Comme tu ne maîtrisais pas trop les sujets économiques, il s’est senti obligé de te donner une petite leçon. Ce à quoi t’as répondu d’une façon très nulle. Tu t’es contenté de le traiter de « Monsieur le Professeur ». Vois-tu Philippe. Ça non plus, ça ne fait pas populaire. Ça fait plutôt populiste. Ça fera toujours très populiste d’opposer un soi-disant bon sens, inné, à la connaissance des dossier et aux savoirs, forcement acquis. Ce n’est pas que je n’aime pas le bon sens mais j’aime surtout le mien. Il est là le problème avec le bon sens, Philippe. Chacun le voit à sa porte et personne n’en indique le sens. Mais il est vrai que les gars comme toi préféreront toujours l’inné à l’acquis, l’hérité au mérité. Ce sont ce genre de détails qui vous trahissent. Et moi, fils du peuple, n’ayant rien hérité d’autre que ma force de travail, sans nier l’inné, je bâtis ma route avec de l’acquis.

Je conclurai en disant aux gens d’une certaine droite qui se considèrent comme les chefs naturels du peuple et aux gens d’une certaine gauche qui rêvent ce peuple et le retiennent en otage de leurs promesses révolutionnaires ; « foutez nous donc la paix ! » On n’en veut pas de vos baisers populistes. Vos promesses ne sont que l’outil de vos désirs de pouvoir. Nous savons très bien que ce ne sont aucune de vos rêveries révolutionnaires qui nous bâtiront un destin. Au lieu de nous jeter les uns contre les autres, contentez vous de mettre à la disposition de ceux, du peuple, qui veulent les saisir, les outils (l’Ecole) et les moyens (le Travail) pour que les fils du peuple puissent se construire un destin.

SIL favorable à ce qu’on lâche la grappe, au peuple.