lundi 23 juillet 2007

LES SLAMS D’ALAIN GERARD


Mon bon Alain-Gérard Slama a un tic. Ce brillant intellectuel de Droite, dont je goûte la chronique tous les matins « de France Culture » à 7h55, a un petit défaut. Il conclut toujours ses analyses comme son défaut d’analyse, ses conclusions comme son absence de conclusion, ses solutions comme son manque de solutions, par la formule « Universalisme français ».

À l’entendre, face au multiculturalisme réaffirmons l’Universalisme français; controns les réactionnaires avec l’Universalisme français ; torpillons les conservatismes avec de l’Universalisme français; « et avec votre café-cannelle, je vous sers quoi, mon bon monsieur ? » un peu d’Universalisme français !

Mais avant d’aller plus en avant, rectifions tout de suite ce qui pourrait devenir un malentendu universel. Je sais très bien que dans la bouche d’Alain Gérard, l’Universalisme est synonyme d’Humanisme, qu’il se définit par « les vertus responsabilisatrices des philosophies des lumières », vertus, responsabilité individuelle et lumières auxquelles j’adhère bien évidemment. Néanmoins, il y a quand même deux trucs qui me gênent dans cet « Universalisme français».

1- la façon incantatoire qu’a mon bon Alain Gérard, comme d’autres, de scander ce mot, me rappelle beaucoup trop d’autres incantations rhétoriques, pour mériter mon « total respect ». Ça me rappelle le Paradis-enfer, la Main-invisible ou l’Inconscient qu’utilisent curés, économistes et psys, quand ils se trouvent à court d’arguments.

2- La prétention de ce mot, de par sa définition première. L’Universalisme français désignant toutes ces valeurs lumineuses que la Révolution Française décréta applicables à tous les Français mais aussi à tous les autres Hommes. Or il y a un petit souci tout de même. C’est que question Universalisme, prétendument applicable à tous les hommes, il n’y en a pas qu’un seul. Il y en a même tout plein des Universalismes.

Le Christianisme, l’Islam et le Marxisme ont un Universalisme à proposer. Les Américains ont le leur. Les Chinois après s’être occupés de leur « perfection intérieure », entre 1433 et maintenant, se mettent à s’occuper sérieusement de l’extérieur.
Du coup, ça fait beaucoup d’universalismes non ? Sans oublier que les Extraterrestres sont parfaitement en droit de nous dire ce qu’ils en pensent de l’Universalisme.

Mouais, à bien y réfléchir, tout ça sent la bonne grosse excuse pour imposer ses propres valeurs aux autres, prendre pied partout dans ce monde, déjà bien occupé, comme tous les Universalistes ont toujours su si bien le faire. Tout ça sent beaucoup trop les Universal wars, une guerre d’universels toujours particuliers.

C’est ainsi que je préfère l’Humanisme. Un humanisme exempt de désir hégémonique, attaché à l’Humain dans son individualité et capable de voir dans chaque culture ce qu’elle a de particulier comme d’universel, d’honorable comme de condamnable. Un humanisme où chaque peuple définit ses propres valeurs, qu’elles soient le fruit de leur propre génie ou bien inspirées par d’autres, comme c’est souvent le cas. Un humanisme où tous les peuples définissent continuellement, ensemble, réunis en assemblée, ce qui les rapproche et ce qu’il convient de faire pour que leurs différences soient source d’enrichissements mutuels plus que de conflits.

Aussi, que l’Universalisme français soit déjà un phare pour la France avant de vouloir l’être pour la Galaxie. Que la France défende ses valeurs, avant tout, chez elle au lieu de vouloir les exporter.

Que la France, au lieu de se rêver en Phare figé sur un rocher, dispensatrice de Lumières qui tournent en rond, devienne plutôt une magnifique Muse, une belle inspiratrice, lorsque parée de ses plus beaux bijoux, de sa plus belle toilette, elle fait preuve d’une intelligence et d’une éloquence féconde…

Et ce même si, tout comme mon bon Alain-Gérard Slama, je suis persuadé que les valeurs occidentales en général, et françaises en particulier, sont bien évidemment les plus belles de l’Univers. Lol !

Sinon, cela dit, permettez-moi d’anticiper dans ce qui suit, les remarques à venir de la part de mes fidèles lecteurs, auditeurs par ailleurs de l’émission « les matins de France culture ». Comment cela se fait-il que parmi les trois chroniqueurs de l’émission, j’ai déjà parlé d'Alexandre Adler et d’Alain-Gérard Slama, les deux chroniqueurs de Droite et toujours pas du seul chroniqueur de Gauche, Olivier Duhamel. Serait-ce afin de garder le meilleur pour la fin ? Que nenni. Au fait, la perpétuelle rhétorique pépèrenaliste d’Olivier Duhamel me casse tout bonnement les couilles. Il n’y a pas d’autre mot.

Il n’y a pas à dire, je préfère la mauvaise foi de Droite. Elle m’offre au moins le goût de l’exotisme. Vive les Slamers de Droite et vive Alain-Gérard Slama.

MC SILar

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