dimanche 31 août 2008

MEFAITS DIVERS ET JEUX D’ÉTÉ


Si jamais vous rentrez ces jours-ci de vos congés bonifiés, passés à l’autre bout du domaine français, vous avez sans doute raté le festival des mouvements de troupes pacifistes et leurs sublimes chorégraphies, qui a eu lieu cet été. Je vous comprends. Quand on retourne chez les siens aux Antilles, à la Réunion ou dans d’autres DOM et TOM, on estime que c’est suffisamment rare pour ne pas perdre de temps avec tous ces défilés de frocs baissés du côté de la métropole. Aussi ce résumé de la trêve olympique est pour vous. Allons trêve de plaisanteries. Quoi que non après tout. Continuons.

Car avouez que si les victimes humaines de cette comédie dramatique n’étaient pas bien réelles, il y aurait de quoi rire à gorges déployées. Rions au moins par dépit, en mémoire des victimes. Action!

Sérieux, rien à redire, le rythme du film est bon. Ça démarre même sur les chapeaux de roues, avec notre président qui invite à notre fête de la Liberté, tout ce que le pourtour méditerranéen compte de tyrans. La touche d’humour résidant dans la lecture de la déclaration des droits de l’Homme par Kad Merad, l’acteur « beurichon » des « Ch’tis » mais surtout l’un des plus grands spécialistes de l’humour non-sens à la française. Il fut un temps où la communauté européenne ouvrait ses bras aux pays européens qui embrassaient la démocratie. La Grèce, le Portugal, l’Espagne puis les pays de l’Est. Voici le temps où l’Union se fait autour de la compromission avec les tyrannies. Beau projet !

Histoire de démontrer l’efficacité de notre générosité diplomatique, on a pu voir, dès le mercredi 16 juillet, le Liban s’illustrer dans l’horreur en accueillant avec les honneurs dus aux plus grands bienfaiteurs de l’humanité, les terroristes qu’Israël avait libérés contre deux dépouilles de soldats israéliens.

Parmi ces assassins figurait ce psychopathe de Samir Al-Kuntar qui, lors d’une attaque menée dans le nord d’Israël en 1979, avait tué deux policiers puis un père et sa petite fille Einat, âgée de 4 ans, en lui défonçant le crâne contre un rocher avant de s’acharner sur son petit corps agonisant à coup de crosse de fusil. Sublime image que celle du tout récent président Sleimane lui donnant l’accolade. Mes chers amis Libanais, à l’évidence, vous avez vendu votre âme au diable et je peux vous assurer que vous n’avez pas fini d’en payer le prix !

Enfer toujours. Moins de deux semaines plus tard, la Ligue Criminelle Arabe manifestait comme un seul homme son soutien total et entier au président soudanais Omar Hassan Al Bachir, sous le coup d’une inculpation pour crimes contre l’humanité au Darfour. Rien de bien étonnant comme je l’indiquais dans l’un de mes premiers billets sur le Darfour. Arabes über alles !

Puis vint l’ouverture des jeux du cirque de Pékin. Notre président à qui l’on n’impose pas son calendrier diplomatique se rendit, grand-prince, dans l’empire du milieu en expliquant à notre presse, qu’il était préférable de parler aux Chinois plutôt que l’inverse, espérant ainsi les amener vers nos valeurs, celles du pays des droits de l’Homme.

Vraiment excellent ce discours paternaliste adressé à une civilisation multimillénaire avec Poutine en arrière plan de l’image. Un peu comme dans un Eastern spaghetti où notre président jouerait « le bon » et Poutmedev ou Medvedin, deux en un, jouerait « la brute et le truand ». Si vous saviez, Monsieur le Président, où les Chinois seraient susceptibles de vous inviter à carrer votre déclaration des droits de l’Homme, vous seriez surpris. Moi pas. Incroyable !

Le seul qui tint un discours de circonstance, à portée universelle et non-paternaliste, fut Georges Bush qui lors du dîner de Gala, et avec son paternel en arrière-fond, expliqua sans se démonter que chacun fait ce qu’il veut chez lui mais qu’enfin tout de même, « les pays où existe la liberté d’expression se portent mieux que les autres ». Tu l’as dit Bushy !

Tiens en parlant de notre président, du russe et du nord-américain à Pékin, le théâtre géorgien nous offrit dès que ces messieurs remontèrent dans leurs avions respectifs un magnifique spectacle d’ombres chinoises. Vraiment magnifique !

Don Poutini campa son rôle de mafieux radioactif à la perfection pendant que le sergent Georges, toutes sirènes hurlantes, ne perça pas trop l’écran dans son rôle de shérif. Ça m’a rappelé le dernier Batman, où le vilain semble mieux jouer sa partie que ce héros devenu un tantinet neurasthénique. La palme d’or allant toutefois à notre président, particulièrement remarquable dans son interprétation d’avocat de Don Poutini, le parrain du syndicat du Krimilein. « Eh petit, viens donc par ici ! »

Pour tout vous dire, je dois vous avouer qu’un doute m’a traversé l’esprit. J’ai cru un moment que notre président avait pris à l’OMC sa carte de représentant placier en vaseline, tant on le vit tendre avec insistance au président Saakashvili un tube de la main droite, tout en lui montrant le verre pilé qu’il tenait au creux de sa main gauche. Genre, « voici ce avec quoi les Russes avaient prévu de régler ton affaire. Voici ce que je t’ai obtenu ».

Il est vrai qu’étant donné le mépris racial que ressentent ces Russes pour les caucasiens, le pilonnage des Géorgiens était probable. Le président Medvedev ayant parlé des Georgiens, lors d’une conférence de presse commune avec le président Sarkozy, comme d’une « racaille incontrôlable dés qu’elle sent l’odeur du sang ». Et dire que ces caucasiens d’Abkhazes ou d’Ossètes accueillent ces racistes de russistes comme des libérateurs. Spasiba !

Reconnaissons tout de même, histoire d’être juste avec notre président, qu’il a sans doute évité la chute de la capitale géorgienne et le triste symbole d’un président géorgien en fuite. C’est déjà ça !

S’agissant des autres acteurs, on peut dire que nos analystes sont restés fidèles à leur lamentable réputation. Nous avions-là de très mauvais figurants. J’ai adoré quand je ne sais plus quelle urbaine sommité nous expliqua que les « Russes savent bien jusqu’à quel point ne pas aller ». Et moi de m’esclaffer « mais les Russcof, ce sont des gros pécores, redevenus des satanés rustauds depuis l’effondrement de leur surmoi marxiste. Et moi je m’y connais en pécores. Une fois déchaînés, les payouzes sont capables de tout. Bien qu’il m’en coûte de le dire, en attendant qu’une démocratie libérale s’installe, seule la bourgeoisie d’affaires peut sauver la Russie en cherchant à maintenir les liens qu'elle a établis avec l'occident. Da tovaritch ! »

Plus récemment d’autres analystes aux talents de pétomanes nous ont fait le coup du complot americano-sionniste. Voyez-vous ma petite dame, les neo-conservateurs nord-americains auraient besoin d’une Russie flippante afin de remporter les élections présidentielles et de mobiliser l’Occident. Visiblement l’islamisme ne suffit plus. Israël ayant de son côté besoin de retrouver le rôle incontournable qu’il avait pendant la guerre froide.

S’il est indéniable que les Israéliens et les nord-américains soutiennent la Georgie, j’aimerais toutefois que l’on m’explique où serait l’intérêt des nord-américains et des Israéliens à fâcher tout rouge-brun nos cousins Russes, les poussant ainsi un peu plus dans les bras de la Chine, de l’Iran et d’autres organisations islamiques. Des tentations russes qui s’expriment depuis quelques temps et dont le passage à l’acte serait à terme désastreux aussi bien pour les Russes que pour tout le camp occidental. Nân, que les conspirationnistes me proposent un meilleur scénario. Celui-là sent le pet foireux !

Last but not least, nos journaleux présents sur la scène géorgienne sont allés quant à eux au-delà de toutes mes espérances.

Alors qu’une bonne partie de notre presse a été l’une des rares au monde à ne pas avoir trouvé la moindre justification valable dans l’intervention nord-américaine en Irak, à avoir souhaité la défaite américaine, à continuer d’ignorer sa victoire, d’ignorer que le pouvoir a été remis entre les mains des Irakiens et la situation sécuritaire largement améliorée, jouissant du moindre attentat à Bagdad pour se donner raison, la voici qui trouve toutes les excuses possibles à l’intervention russe. Les Géorgiens et leur Saakashvilain de président auraient bien cherché celle-ci. De toute façon ils n’avaient qu’à pas taquiner l’ours russe.

Excusez-moi mais il faut que j’aille vomir…

Me revoilà car je ne pouvais pas conclure cette trêve olympique sans parler du Tibet. C’est moi ou l’on nous avais promis que ces jeux seraient peut-être une chance pour les tibétains de se faire entendre. Euh…

Une chance pour le dalaï-lama alors ? Oui car si on n’entend pas trop la souffrance du peuple tibétain, on entend largement s’exprimer l’incarnation de ce qui a fait souffrir le Tibet quand il était au pouvoir, s’exprimer l’un des rares à ne pas souffrir de cette occupation puisque le pouvoir de parler au nom du Tibet, cette tête de gong de Dalaï-Lama l’a gardé tout comme un tas d’autres prérogatives.

Ce parasite intestinal du peuple tibétain n’a sûrement pas à être reçu, les deux mains jointes et la tête baissée, par nos représentants, que ce soit pour des considérations laïques ou bien politiques. Ce guignol en tongs, je le prends au mot. Puisqu’il est la réincarnation de tous les dalaï-lamas précédents, je me permets de lui rappeler son bilan.

Le combat mené contre le Bön, la religion qui précédait la sienne au Tibet ; la réduction à l’état de servage de la population tibétaine ; le justification karmique de la souffrance au lieu de la recherche des solutions qui l’atténue ; « il n’y a pas de souffrances injustes, mais le résultat d’un mauvais karma » disait-il en parlant du tsunami de noël 2004 ; la xénophobie qui a longtemps prévalu au Tibet ainsi que la misogynie et l’ homophobie qui prévalent encore dans sa pensée ; un système judiciaire digne de la charia…

Il paraîtrait que son titre signifie « océan de sagesse ». Tu parles d’un océan. Une rigole, oui !

Pour ce qui touche au présent, ce « souverain très précieux » se serait converti à la démocratie laïque et aux droits de l’Homme. Comme quoi notre sagesse politique semble suffisamment belle pour séduire le plus grand des bouddhas vivants. Ceci expliquerait la lente démocratisation du gouvernement tibétain en exil avec depuis 1990 l’élection de celui-ci au suffrage universel par la diaspora tibétaine et non plus sa désignation par l’autre « joyaux accompli ». Bien, bien, très bien !

Par contre si je ne reproche pas trop à cet océan de vérité, multi-réincarné, de ne pas avoir pensé tout seul à la démocratie, je m’étonne quand même qu’il ne vive pas à fond comme tous les nouveaux convertis sa nouvelle religion occidentale. Pourquoi ne demande-t-il pas aux représentants du peuple tibétain en exil, et notamment au « Kalon Tripa », le premier ministre, de nous montrer leur fraise. Personnellement ce sont ces gens-là que j’aimerais entendre nous parler du peuple tibétain. Mais après tout, peut-être que la démocratie est une spiritualité trop exigeante pour que le dalaï-lama l’observe de son vivant. Sa démocratie n’est peut-être pas de ce monde ?

Et dire qu’il y a chez nous suffisamment de péquins de base, d’artistes, d’hommes et de femmes politiques pour se pâmer d’admiration devant ce moulin à prières, cette ombre mongole de la spiritualité. Les Occidentaux sont décidemment de grands enfants. Comme tous les gosses, ils adorent les ombres chinoises. Surtout nos bobodhistes.

Finalement, cette trêve olympique n’était qu’un jeu d’ombres chinoises, un jeu de mains, deux doigts d’honneur qui vous font une colombe olympique. Or comme le dit un proverbe non pas chinois mais bien de chez nous, « jeu de mains, jeu de vilains ».

SILddharta, océan de sagesse et petite mare à vilains crapauds.

samedi 30 août 2008

GEOMETRIE VARIABLE ET THEORIE DES 3NSEMBLES


L’autre TOC des antisémitionnistes (antisémite-antisioniste) s’appelle Israël. À chaque fois que vous critiquez l’impérialisme arabo-islamique, chinois ou autre, l’antisémitionniste vous rétorquera que votre critique est à géométrie variable vu qu’elle n’intègre pas la critique de l’impérialisme sioniste. En général c’est le moment où je pouffe de rire. Impérialisme sioniste. Impérialisme, impérialisme, non mais est-ce qu’Israël a la gueule d’un empire. Israël représentant les deux tiers de la Belgique ou la moitié de la Kabylie. Bonjour l’empire.

De toute façon même le grand Israël fantasmé par les antisionistes, celui du Nil à l’Euphrate, alors que le grand Israël de certains sionistes se contente d’aller de la Méditerranée jusqu’au Jourdain, ne serait pas grand-chose au regard du grand califat dont les panarabistes rêvent le retour. Alors impérialisme sioniste ? Il faut vraiment ne pas être de Gauche pour un sou, tout en étant 100% gauche, pour croire des âneries pareilles.

Voyez-vous, en mathématiques, depuis la définition de l’égalité donnée par Leibniz, on considère que deux ensembles ne sont égaux que s’ils disposent des mêmes propriétés. Dans ce cas ils ne se distinguent plus l’un de l’autre.

Considérant cet énoncé puis les éléments des ensembles A (arabo-islamique) et B (sioniste) qui vont suivre, dites moi si d’après vous A=B.

Voici 22 Etats arabes face à un seul Etat hébreu ; installés sur 12 000 000 de km2 dans un cas et 20 000 dans le deuxième ; peuplés de 300 millions d’habitants chez A et 7 millions chez B ; gouvernés par une démocratie A et une vingtaine de « démocraties » (LOL) arabo-islamiques dans l’ensemble B ; Une démocratie B donnant pour mission à son armée de protéger ses civils et des « démocraties » A se servant des civils comme boucliers de leurs régimes armés.

Voici des projets d’empire (Califat) bien réels chez A, on ne peut plus clairement inscrits dans le livre mal-saint qui lui sert de constitution, et des velléités d’empire totalement fantasmées chez B puisque l’objectif n’est qu’Israël et rien d’autre que le petit Israël ; un ensemble A mu par une idéologie établissant A comme supérieur à tous les autres ensembles, ayant pour but de guider toutes les nations du monde, et un ensemble B dont l’élection est limitée à sa nation d’origine.

Un A en perpétuelle expansion depuis 14 siècles et un B en quête d’existence depuis 3000 ans ; Un ensemble A secrétant des excroissances qui se revendiquent comme indépendantes quand ça les arrangent tout en se réclamant de l’ensemble A ; un ensemble B cherchant à s’implanter sur son seul sol national.

Etc, etc…

À l’évidence les ensembles A et B n’ont aucun élément en commun. Par conséquent, on dira que l’intersection est vide ce qui s’écrit en langage mathématique A ∩ B = Ø.

Par ailleurs toujours dans la même veine, histoire d’élargir cette analyse, que l’on ne vienne pas me parler d’impérialisme berbère, darfouri, kurde, arménien, géorgien, tibétain, face à l’impérialisme arabo-islamique, turc-islamique, pan-islamique, russe ou chinois, par exemple, faute de quoi je me verrais dans l’obligation de vous faire conjuguer ce petit exercice à tous les temps de l’indicatif géopolitique…

Si après cet exercice éprouvant, vous souhaitez un petit jeu relaxant, cliquez là-dessus. Si vous souhaitez d’autres raisonnements déraisonnables, cliquez ici, , par ou encore ici. À moins que vous ne souhaitiez me rédiger une petite rédaction expliquant à notre cher public la différence qu’il y a entre une croisade de libération par reconquête et un djihad d’expansion par conquêtes…

SIL Eppes

vendredi 29 août 2008

SILS OLAV : FAMOUS A LA PLAYA (1/5)


Grâce aux relations amicales que nous entretenons avec les pilotes de la base militaire nord-américaine de Thulé, l’accès nous est offert dans notre université groenlandaise de Qaanaaq aux plus récentes productions scientifiques en matière météorologique. Toutefois parmi celles-ci nous devons reconnaître une prédilection toute particulière pour les travaux de Claude Allègre. Notamment ses travaux sur les « changements climatiques locaux » qui contrarient si bien ceux sur le réchauffement climatique global.

Nous étudions également les productions traitant du « global cooling ». Il s’agit de l’hypothèse d’un refroidissement climatique global susceptible d’intervenir à partir de 2012 et qui par conséquent nous laisse entrevoir, à nous pingouins eXcentristes et autres manchots royaux, de très riches perspectives.

En effet nous constatons d’ores et déjà que l’un de nos cousins manchot vient d’être anobli et fait colonel par le régiment royal norvégien, au nom du rapprochement entre tous les peuples nordiques. Une alliance militaire entre manchots et norvégiens étant à l’étude. À quand un marché commun ? Le caractère fâcheux de cette affaire résidant dans le fait que notre cousin nous demande de l’appeler depuis sa montée en grade, Sir Nils Olav. Rien d’étonnant, après tout. Le manchot royal a toujours été du genre prétentieux.

Pour revenir aux algorithmes allégriens, nous avons pu prévoir que l’été 2008 serait en France des plus pourris. Cela tombait aussi bien que dru. Pour avoir envie de visiter ce beau pays depuis trop longtemps, j’ai plongé sur l’occasion. « Vamos à la playa ».

C’est ainsi que vous me voyez-là, sur la plage de La Baule, profitant du mauvais temps, même si j’avoue que l’on n’était pas toujours à l’abri d’une éclaircie. En tous cas, pas de quoi me plaindre. Avec 20 degrés de moyenne, je trouvais même qu’il faisait un peu frisquet. Et oui, on ne se refait pas quand on joue les touristes. Nous cherchons tous un peu d’exotisme, y compris climatique…

SILs Olav, pingouin Jedi

jeudi 28 août 2008

MORRO NUM PAIS TROPICAL (2/5)


…Un exotisme auquel j’ai goûté par le plus grand des hasards, non loin de la plage, derrière la mairie de La Baule. Á l’ombre du bâtiment municipal, les services de la ville ont aménagé une sorte de petit jardin tropical avec palmiers, bananiers et tutti quanti.

En fredonnant « morro num pais tropical », « j’habite un pays tropical », ce vieux classique brésilien de Jorge Ben Jor, faute de chaleur, j’ai pu au moins en avoir l’illusion. J’adresse ainsi mes plus chaleureux remerciements, si j’ose dire, à la mairie de La Baule.

SILs Olav, pingouin Jedi

mercredi 27 août 2008

UN PINGOUIN Á PARIS PLAGE (3/5)


La Baule c’est bien joli mais je ne pouvais tout de même pas mourir sans voir Paris. Et oui, je viens d’avoir 18 ans. Etant donné que l’espérance de vie de mon espèce avoisine les 20, je n’allais pas attendre le « global cooling » de 2012 pour commencer à faire du tourisme. Par conséquent tout comme vos sexagénaires et grâce aux analyses de Claude Allègre, je voyage tant que je le peux encore.

Donc, il me fallait voir Paris mais pour cela je devais emprunter la Seine et ses eaux à la réputation mal famée. J’hésitais jusqu’à ce qu’un article du Figaro en date du 31 juillet m’informe qu’on venait de péché une truite de mer à Paris. « Youpi, la voie est libre », ais-je ainsi jaboté. La truite est réputée sensible et exigeante au niveau de la qualité de l'eau. Sa présence ne pouvait donc que confirmer « la santé florissante de la Seine ». Une information que je confirme. Le long de mon périple j’ai pu déguster les sushi des 32 espèces différentes recensées dans ce fleuve, contre trois seulement dans les années 70.

Le voyage s’est bien passé. Paris plage m’a par contre un peu déçu. Il n’y avait pas la moindre poulette d’eau douce à l’horizon. Je me suis donc décidé à piquer une petite sieste dans un hamac mis à disposition par la mairie de Paris, avant d’aller faire du tourisme culturel faute de tourisme sexuel.

mardi 26 août 2008

LE PINGOUIN DE NOTRE-DAME (4/5)


Me voici à Notre-Dame en train de jouer des coudes avec tous ces manchots de touristes italiens, histoire de faire une jolie photo. Dieu que c’est beau. Encore plus depuis qu’on l’a ravalée à coup d’eau bénite pressurisée.

La cathédrale de Notre-Dame me fait subitement penser à l’hypothèse de Dan Brown dans son « Da Vinci Code » s’agissant du tombeau de Marie Madeleine, qui aurait le Louvre pour pyramide éternelle. Ainsi, plouf !

lundi 25 août 2008

PAS DE TARIF PINGOUIN AU LOUVRE (5/5)


Quelques brassées plus loin, je ressors de l’eau afin d’aller admirer le sourire de la Joconde. C’est un scandale, moi qui avais pensé à emmener ma carte d’enseignant avec moi, espérant ainsi bénéficier d’un tarif réduit, je constate que le Louvre n’offre plus ce petit avantage en nature, l’un des rares dont disposaient tous ces profs privés de Comité d’Entreprise.

Comble du comble, venant d’avoir 18 ans, je n’ai pas accès aux tarifs « mineur », ni « étudiant » vu que je suis prof. Même pas de tarif pingouin. J’ai payé en jabotant

dimanche 24 août 2008

METHODE ASSILMIL : DIASPORA, DIASPORA PAS


Souvent sous-tendant l’antisionisme comme l’antisémitisme latent ou déclaré, on trouve l’obsession du Juif. « Mais le chuif ceci ». « Et le chuif cela ». Parlez avec un antisémitionniste de n’importe quoi, de la propulsion subluminique ou de la parthénogenèse du poulpe et il ne pourra pas s’empêcher du fait de son cerveau crochu de faire un crochet par le « chuif ». L’esprit crochu, la marque distinctive de l’antisémitionniste (fusion d'antisémite et antisioniste).

C’est ainsi que suite à mes billets du mois de juin sur l’immigration et le devoir d’intégration pour les immigrés et d’assimilation pour leurs rejetons, sous peine de retour au pays, je me suis vu rétorquer péremptoirement que « les chuifs ont aussi un pays ; ils n’ont qu’à retourner chez eux s’ils ne sont pas contents ». Une turgescence linguale un peu molle que j’ai dégonflé d’un « c’est pas faux mais pas vrai pour autant». Devant l’air circonspect de mon interlocuteur non-circoncis, qui frisait le hagard voir la rupture d’anévrisme, je me suis senti obligé de développer.

« C’est pas faux » car, depuis la re-création de l’état d’Israël, s’il venait l’idée à des Français juifs de vouloir bâtir Israël en France, il ne serait pas incongru de leur rappeler, que la France est la France et rien d’autre que la France. De leur rappeler également que depuis la Révolution française nous sommes tombés d’accord, égalité oblige, sur le fait de « tout refuser aux Juifs comme nation mais de tout leur accorder comme individus ; il faut qu'ils soient citoyens » selon la formule de Stanislas de Clermont-Tonnerre lancée en 1789 à la tribune de l’assemblée constituante.

C’est ainsi que les Français juifs comme les autres Français, qu’ils soient catholiques, protestants, agnostiques, athées, bretons, occitans, flamands ou alsaciens ont intégré le nouveau modèle français, celui de la citoyenneté, s’assimilant tous ainsi à la France. Par conséquent, assimilation oblige, d’égaux en droits et en devoirs, ils le sont également, tout comme les autres Français, égaux en matière de récriminations. Il ne me parait donc en rien anormal qu’un Français juif peste autant qu’un autre Français. Le contraire m’inquiéterait.

« Ce n’est pas vrai pour autant » car on oublie la composante « diaspora ». Celle d’une vieille nation privée d'état.

Et oui, si les Juifs sont présents chez nous (chez eux) depuis deux mille ans, ont bâti ce continent et ses nations, au même titre que d’autres communautés ethniques, sociales ou spirituelles, si les Juifs se sont adaptés, spirituellement comme conceptuellement, aux conditions d’un peuple vivant en diaspora, conjuguant ainsi le particulier et l’universel, le fait du peuple juif n’en disparaît pas pour autant. Tout comme ne pouvait pas disparaître totalement l’envie de redevenir une nation à part entière.

Alors certes, je n’en veux pas à la République d’alors de ne pas avoir réfléchi à la donnée « diaspora », afin que la nation juive soit préservée. Les priorités étaient autres. J’estime par contre qu’il est temps que nos démocraties intègrent ce concept, dans le cadre de la préservation de nations en diaspora comme dans celui des politiques d’immigration.

Je distingue en effet dans ce propos, deux types d’immigration. Je distingue celle de refuge de celle plus classiquement économique.

Dans le deuxième cas, le deal est clair. Le pays d’accueil offre à des chômeurs étrangers la possibilité de travailler et d’y construire une vie bien meilleure que dans leur pays d’origine mais exige que les immigrés intègrent ou du moins respectent sans chipoter les valeurs et les lois du pays d’accueil. Libre à eux si nos lois, notre langue, notre culture ne leur conviennent pas, de faire comme deux de mes oncles.

Le premier a laissé femme et enfants au pays. Il leur envoyait le fruit de son labeur jusqu’au jour où satisfait de sa récolte, il s’en est retourné chez lui. Le second a fondé sa famille ici mais après vingt-cinq ans « de France », comme disent les Portugais, est retourné lui aussi au pays, avec mon cousin, né, élevé et formé en France mais bien plus attaché à la nation de ses parents qu’à la sienne de naissance.

Ce sont là des démarches parfaitement cohérentes et respectables que j’opposerai toujours aux Portugais, pour ne parler que de cette immigration parmi les mieux intégrées, dont certains éléments semblent chercher à bâtir une excroissance portugaise en France. Tous ce drapeaux portugais aux fenêtres parisiennes pendant les compétitions internationales de football m'ont particulièrement gonflé. Or que nenni les amis ! Le Portugal existe en tant que nation. Si vous y êtes attachés au point de vouloir bâtir des pans de Portugal, retournez donc chez vous.

Dans le cadre d’une immigration de refuge, il en va tout autrement. Demander l’assimilation à de réfugiés, aux membres d’un peuple en fuite, privé de sa terre ou persécuté, c’est comme si vous finissiez le travail de l’oppresseur. L’effacement d’une nation et de sa mémoire.

En ce sens, s'il nous venait un jour le courage de chercher à sauver des Darfouris ou des Chrétiens d’Orient persécutés, des Tibétains dans la mesure où le pire se déchaînerait, et que sais-je encore, il conviendrait de leur offrir les outils qui leur permettraient de préserver leur mémoire et les racines de leurs nations saccagées, en attendant qu’ils puissent un jour les replanter dans leurs terres promises d’origine. Il va sans dire qu’il ne s’agit pas d’empêcher leur descendance de s’assimiler à la nation de refuge. Chacun est libre. Il s’agit juste de ne pas empêcher la préservation.

Alors pour revenir à la diaspora juive, la re-création de l’état d’Israël simplifie bien des choses, s’agissant notamment de choisir entre assimilation totale aux nations où leur présence est de toute façon pluri-centenaire, l’héritage juif ne devenant plus que religieux ou spirituel, comme pour tout autre religion, ou de partir bâtir la nation d’Israël, restée deux millénaires en friche.

De même pour parler d’une autre diaspora historique, l’existence d’une république arménienne indépendante pose la même alternative aux réfugiés arméniens et leurs descendants. Se revendiquer Arménien n’a de sens qu’en Arménie. Manifester des exigences au bénéfice de la communauté arménienne n’a aucun sens en France. Ils auront beau me rétorquer que l’Arménie actuelle n’est pas vraiment celle dont ils ont été chassés, la nation arménienne avec sa langue, son héritage spirituel et historique existe bel et bien.

Personnellement si d’aventure, histoire de rigoler un peu, la France se faisait envahir par l’Italie jusqu’aux berges de la Somme, j’irai continuer ma France à Lille. Il est vrai que mes ancêtres celtibériques ont dû me transmettre la manie du réduit de résistance. Les Asturies ayant été le refuge de mes ancêtres face à l’invasion islamique. Un refuge à partir duquel ils s’en sont allés récupérer tout ce qui était à eux.

Mais je conclurai sur une dernière nation dispersée, souvent persécutée, dont presque tout le monde se fiche, exception faite des journalistes de « Courrier International » qui leur ont consacré un numéro spécial cet été. Les Roms.

Il est vrai qu’ils sont initialement un groupe social plutôt qu’ethnique, qu’ils ne semblent pas avoir été chassés, il y a dix siècles, du nord de l’Inde dont ils sont originaires, et que la route pour nation semble provenir d’un choix. Cependant pour faire partie intégrante de notre continent depuis plus de 700 ans, et même de « son âme » puisque ces nomades ont longtemps servi de vecteur culturel, cette nation qui semble avoir les routes de l’Europe pour terre promise doit être préservée et non assimilée. Il va sans dire, là aussi, qu’il leur revient de choisir mais également, histoire d’éviter une certaine condescendance symétriquement opposée au mépris dont ils sont victimes, de leur rappeler qu’ils ont des devoirs envers les collectivités nationales au sein desquelles ils vivent ou passent. Nous en reparlerons.

AsSILmil

Illustration : « la destruction du temple », marquant le début de l’exil du peuple juif, vue par Francesco Hayez.

samedi 23 août 2008

LE SIL, CONSULTANT EN SUPER-HEROS


Allez, tant pis, quitte à ce que les gens découvrent que je suis vraiment un super-héros, je ne peux pas conserver ainsi mon devoir de réserve alors que nom d’une kryptonite, je n’arrête pas de voir n’importe quoi dans les films de super-héros. Or moi répondant ainsi à l’adage « quand les bornes sont franchies, il n’y a plus de limites », sans pour autant me montrer limité, je dois reconnaître mon côté borné, s’agissant notamment de tout ce qui touche à un minimum de cohérence…

C’est vrai quoi ! Et vas-y que j’t'envoie dans les airs, à la Hancock, un petit Michel « ce qui n’est pas un prénom de fille mais de Français », comme le précise avec malice le super-héros noird-americain ( mix entre nord et noir américain ; on en reparlera un de ces jours), le récupérant d’un bras après une chute de plusieurs centaines de mètres. Et v’la-t’y pas ailleurs que je chope in extremis une gamine qui s’apprête à se faire écraser par un bus, le tout à mach 5 quand ce n’est pas à la vitesse de la lumière. N’importe quoi !

Je me rappelle encore l’une de mes premières bavures. C’était dans les années 30. J’apprenais mon métier de jeune super-héros en lisant des Comics lorsque vint ce jour où un abruti alcoolisé traînait sur les voies de chemin de fer alors qu’un train lui fonçait dessus. Voyant ça, ni une, ni deux, je file à mach 5 ou 6, je ne sais plus trop, afin d’attraper cet ahuri. Alors que j’arrive à sa hauteur, je tends le bras et là, la vitesse conjuguée à ma puissance musculaire cisaille en deux notre gaillard, en même temps que le haut du corps en percutant mon épaule explose littéralement. Une abominable boucherie. Un peu comme lorsque Sebastien Chabal exécute un placage. Pourtant j’aurais dû le savoir, tant j’aimais déjà le Rugby.

Alors je sais bien qu’il n’y a presque plus de super-héros en vie pouvant vendre leur expertise, suite à deux funestes épisodes contre les forces du mal, mais enfin tout de même.

Et oui, la moitié d’entre nous est morte en combattant les super-vilains nazis, des sortes de SS génétiquement modifiés, qui s’apprêtaient à envahir le monde depuis leur repère du château de Wolfstein, épisode top Secret à l’origine du jeu vidéo éponyme. L’autre moitié s’étant sacrifiée en faisant imploser les sous-marins nucléaires soviétiques qu’un général russe devenu fou voulait envoyer à l’assaut du monde libre et dont les carcasses radioactives jonchent encore les côtes de la presqu’île de Kola, du côté de la mer de Barents.

Je suis l’un des rares survivants. Alors, la prochaine fois que vous nous pondez une histoire de super-héros, adressez-moi le script si vous ne voulez pas passé encore une fois pour des super-Charlots…

SIL : Super I-heros League.

vendredi 22 août 2008

UN CHOUÏA À L’EST D’EDEN BEACH


Toujours au rayon souvenirs de mes dernières vacances bauloises, signalons que d’ordinaire, lorsque je me rends à la plage avec ma tribu arc-en-ciel, après avoir quitté l’artère de mon Georges Clemenceau nous descendons celle du Général De Gaulle menant au remblais. Le long de la De Gaulle, Il nous arrive de faire escale chez Ar Poul Gwen, la meilleure crêperie de ce côté-ci de la Galaxie, à « la Fraiseraie » pour ses glaces succulentes ou encore chez MANUEL pour ses célèbres gaufres au Caramanuel. Une fois le sang chargé d’endorphines, nous allons nous poser sur le sable du côté du Punch’in Baule. Le Bar de plage préféré des petites frappes libéralistes mais pas seulement. A vrai dire, un endroit paradisiaque.

Sur les transats du Bar, les gamines se montrent superbes, leurs mères se font sublimes, les gamins, tout à leurs parades amoureuses de jean-Kevins à portable tactile, sont ridicules pendant que leurs pères ont quelque chose d’attendrissant.

Sur la plage, des nymphes blondes, brunes ou rousses exhibent leur fière poitrine de femelles occidentales n’acceptant pour seule soumission que celle à leur propre plaisir de félidé jamais vraiment domestiqué. Pendant ce temps-là, les autres femelles commentent les taux de cellulite alentours. Quant aux mâles en short, ils jouent au tennis de plage avec leurs compères, faisant parfois semblant de rater la balle histoire de reluquer innocemment, derrière leurs lunettes de soleil, quelque étoile filante dont son compère lui aura indiqué la direction par ce jet maladroit.

C’est ainsi, alors que nous étions ce jour-là tout à notre bonheur, un chouia à l’est de l’Eden Beach Bar, qu’un démon faisait une intrusion dans ce paradis...

Remarquant que nous sommes en pleine observation d’étoiles filantes et autres brillantes constellations, ma cousine Taos vient vers nous et nous annonce qu’une « aberration astronomique vient subitement de faire son apparition dans le continuum espace-temps ». Interrogatif je lui demande « de quelle aberration astronomique veux-tu parler mon joli petit lu ».

Je précise que Taos, ma cousine berbère, craquante et croquante, à la peau dorée tel un petit Lu, n’a jamais accepté l’appellation « petit beurre ». Elle préfère celle de "petit lu", 100% pure margarine de Constantine. Lulu, c’est elle.

« Celle d’un boudin hallal et de son salafiste-fucker » précise mon petit lu. Puis en nous les désignant d’un geste fier du menton, si caractéristiques des filles de Kahina, elle poursuit. « Vous ne les voyez pas, les deux suppôts de Baphomet qui viennent souiller notre petit coin de paradis avec leur turban intégral et leur kamiz ? Quand il voit ça, mon slip brésilien a comme une envie de se barrer ». Il s’agit en fait de deux couples arborant l’uniforme mahométan.

Je vous prie de bien vouloir lui excuser cette réaction empreinte d’une certaine véhémence mais cette crypto-berbere de Constantine, ayant Saint Augustin pour Icône, vit toute intrusion mahométane comme une menace du même serpent à sornettes qui aurait mené au péché originel.

« T’as raison, il y a comme un Bug dans la Matrice » lui répondons-nous, en cœur.

Une fois mis face à l’aberration susvisée, nous décidons de réunir conclave. Il s’agit de déterminer si pour une mahométane, le fait de parader, y compris en uniforme mahométan, dans une plage où la chair s’expose, où nos faces de chiens d’infidèles s’offrent aux rayons caressants du dieu Belenos et où nos lards de cochons grillent au soleil, ne manquant pas de rependre dans l’air ambiant des effluves porcines, est là un comportement bien hallal.

Alors que nous nous apprêtons à passer au vote délibératif, ma cousine Taos coupe court à toutes ces considérations théologiques un peu byzantine d’un « ne cherchez pas ! ces intègres là font juste du tourisme sexuel. Pendant que leur moitié, oups, leur quart, que dis-je leur centième se cache, eux matent à s’en cramer les rétines ce qu’ils ne soumettront jamais. »

Et Taos d’aller se jeter dans les bras de l’océan, poitrine à l’air, en rigolant et en chantonnant un petit air berbère, de moi inconnu.

SILim Ait Dar-al-Sulh

lundi 18 août 2008

L’AGENCE SILINTERIM


Ce mois de juillet, alors que j’étais tranquillement installé devant le Bar du Punch’in Baule, tout occupé à mater ces jolis petits culs qui passaient devant ma revue de presse, je fus subrepticement dérangé par un fort fâcheux appel. Afin de ne pas perdre un chantier important pour cette rentrée, j’ai dû revenir en catastrophe sur Paris histoire d’étudier la faisabilité des dernières idées à la con qui avaient traversé le lobe préfrontal de la greluche appartenant à mon riche client.

Ah les femmes et leur génie malfaisant de la décoration intérieure. On devrait leur offrir à toutes, des logiciels d’aménagement intérieur ou mieux, Sim Meyers, le créateur de SIMCITY et des SIMS devrait penser à faire un jeu du genre SIMSA, où il s’agirait de reloquer son intérieur. Je suis sûr qu’il y a un marché. Enfin, j’ai dû abandonner ma tribu et faire le saut sur Paris.

En chemin, je me disais que les vacances en famille c’est tout de même sacré et que je n’avais toujours pas pris l’habitude de ce genre de désagréments. Décidément, me disais-je, il n’y a que la fonction publique pour cultiver les fondements sacrés de notre société. L’égalité de recrutement par un concours ouvert à tous. La non-discrimination salariale par le biais de la grille indiciaire. La stricte égalité Hommes-femmes. Des salaires de merde avec pour contrepartie, le droit à des vacances en famille sans être dérangé…

En conclusion, je me dis que la condition de petit patron, en dehors du salaire, ce n’est pas toujours ça. Lourdes responsabilités, incompréhension de la part des salariés comme du reste de la société, caprice des clients et vie de famille relevant des lois de la physique quantique.

C’est alors, au niveau du péage d’Angers, lorsque mon esprit fut libéré soudainement de toutes mes pensées parasites par l’aspiration survenue dans ce court instant où mon regard croisa l’ampleur du vide exprimé par celui de la préposée au péage routier, que me vint l’idée suivante. Celle de créer une boîte d’intérim pour patrons. Bein ouais ! Pourquoi les patrons ne pourraient-ils pas se faire remplacer par des CDD. Une idée géniale qui aurait les avantages suivants.

1- de nous permettre de passer des vacances tranquilles en famille.
2- de réconcilier les Français avec l’entreprise et le patronat, en goûtant à toutes les emmerdes journalières capables de venir frapper aux portes de nos bureaux.
3- de permettre une forme de redistribution des richesses.

En effet, si d’assurer l’intérim de petits patrons comme moi n’est pas forcément ce qu’il y a de plus intéressant imaginez-vous, par contre, assurant l’intérim de Martin Bouygues ou de Patrick Ricard (Pernod-Ricard) à 200 mille euros le mois pour l’un et 400 mille euros pour l’autre. En un mois, vous gagneriez de quoi vivre toute l’année, voir plusieurs années.

Elle est pas mortelle celle-là ?!?

Comment ça « cela vous fait un peu peur ». Mais non voyons. Rassurez-vous, avec un programme de formation adapté dans le cadre d’un BTS prévu à cet effet, offert pas des agences ANPE, voir par le biais des Droits individuels à la Formation, c’est tout à fait possible. De toute façon comme le dirait mon assistante de frangine, dans les petites entreprises ce sont les secrétaires qui font tout le boulot et dans les grandes, c’est le Conseil d’Administration qui décide de tout, alors… En un mois, vous aurez moins de chances de provoquer une catastrophe que si vous y restiez toute l’année.

Il faut absolument que j’en parle au MEDEF et au Ministre du Travail. Avec une idée pareille, on va relancer immanquablement la confiance des français dans l’économie de marché et l’économie tout court. "With SILinterim, enjoy capitalism".

Agence SIL

dimanche 17 août 2008

E-VANGILE SELON SAINT SIL : « QU'AS-TU FAIT DE TON HERITAGE ? »


Aujourd'hui c'est jour d'office. Or mes précédents billets ayant fortement stimulé mon lobe temporal droit, siège cérébral du sentiment religieux selon certains neurobiologistes, comme quoi c’est dieu qui siège à la droite du cortex et non l’inverse, posons nos baluchons républicains et parlons religion.

En des temps fort reculés, voir carrément arriérés, y compris pour votre divinité, Loth, un petit gars tout sauf du genre à se démonter essaya de raisonner son dieu. Celui-ci qui ne pouvait plus voir Sodome en pâture voulut la détruire. Loth en bon marchand de tapis, après avoir reproché au bon dieu de ne pas laisser sa chance au produit, lui fit remarquer très judicieusement que tous les habitants de Sodome n’en étaient pas forcément et que d’aucuns préféraient de loin une posture plus missionnaire. Son dieu lui dit « chiche, trouve m’en cinq et j'épargnerai la ville ».

Et bien il en va de même avec la cité vaticane. S'il venait un jour l'idée au dieu romain de détruire cette cité de perdition où s'entremêlent les serpents de l'orgueil, de la luxure-péderaste comme de tous les autres péchés capitaux, je dirai à ce dieu que tous les curés ne sont pas mauvais. J'en connaissais au moins un qui dans ses prêches me réconciliait un peu avec la curie. Le père Gabriel de la paroisse Saint Jacques le Majeur, dont j'appréciais certains sermons, ces samedis de messe où je daignais accompagner ma mère du temps d’une adolescence moins rebelle.

C'était le genre de curé à prier contre l'antisémitisme mais pas seulement puisqu’il appelait clairement les fidèles « à respecter nos frères aînés dans la foi ». Une sacrée marque de respect. Dans la même veine, son goût de la fraternité le fit commencer un jour son homélie par la question que j'ai placée en titre, avant d’enchaîner sur la parabole de l'enfant prodigue.

Rappelez-vous, il s’agit de l’histoire d’un homme qui a deux fils et dont le plus jeune demande un beau matin la part d’héritage qui lui revient de droit. Avec celle-ci, il part faire la fête à Ibossim, une colonie phénicienne sur l’actuelle Ibiza, connue pour ses vins et son ambiance festive. Immanquablement, ce qui devait arriver arriva. Ses ressources se tarissent, en même temps que s’abat sur Ibiza les fléaux de la sécheresse, du phylloxera, de la chtouille et de la famine. Il tente bien de travailler y compris dans un élevage de porcins mais cela ne suffit pas à le sustenter.

Ce faisant, travaillé par la faim comme par les remords, il nourrit le projet de retourner chez son père. C’est ainsi qu’il repart et rejoint la terre d’Israël en proposant ses services à un capitaine de galère phénicienne qui passait par là. Lorsqu’il franchit enfin et en loques les limites du domaine de son père, celui-ci l’aperçoit au loin. Il le reconnaît immédiatement. Le vieil homme court vers son fils et se jette à son cou. Son enfant amaigri et gêné lui dit alors « Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre toi, et je ne suis plus digne d'être appelé ton fils ; traite-moi comme l'un de tes domestiques ».

Que nenni ! Ce père fou de joie d’avoir pu retrouver son fils le fait habiller de la plus belle tenue qui soit et donne une fête en son honneur. Le fils aîné rentre de sa longue journée de labeur alors que la fête bat son plein. Entendant des chants en provenance de la maison et croisant un serviteur qui en revient, il lui demande les raisons de ce tumulte. Le serviteur lui dit : « Ton frère est de retour et ton père a tué un veau gras, parce qu'il l'a recouvré en bonne santé ». L’incompréhension et la colère le saisissent. Tout en refusant de rentrer dans la maison, il fait appeler son père.

Celui-ci sort et demande à son fils aîné l’objet de sa colère. « Voici, il y a tant d'années que je te sers, sans avoir jamais contrevenu à ton commandement, et tu ne m'as jamais donné un chevreau pour me réjouir avec mes amis. Mais quand ton fils que voici, qui a mangé tout son bien avec des femmes débauchées, est revenu, tu as fait tuer un veau gras pour lui ». Et son père lui dit : « Mon fils, tu es toujours avec moi, et tout ce que j'ai est à toi. Mais il fallait bien faire un festin et se réjouir, parce que ton frère que voilà, était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu , et il est retrouvé ».

« Qu’as-tu fait de ton héritage » fut la question qu’utilisa le père Gabriel aussi bien pour conclure cette parabole que pour introduire son sermon. Un sermon que je n’ai pas vraiment écouté tant cette question me raisonnait dans la tête. Un son de cloche qui finit par me faire entendre cette parabole d’une autre façon.

Jésus n'est pas celui qui condamne une vie de bohème ou qui la justifie. Jésus est tout simplement le frère sans colère, celui qui ne se satisfait pas de la chute de son frère dans le dessein de prendre toute la place dans le cœur du père. Jésus est celui qui accueille avec bonheur son frère prodigue et qui l’aide à se relever quand celui-ci comprend enfin qu'il a chuté. Car Jésus est en effet « le digne fils de son père », l'héritier qui honore son héritage en respectant non seulement les commandements du père, mais surtout son amour. Jésus est donc l’homme de l’héritage. Il ne peut pas être celui de la rupture avec ses frères. « Que fait-il de son héritage ? » Il le partage avec ses frères.

En ça il pourrait rejoindre les républicains. Il ne se sert pas de son héritage afin d'établir un pouvoir sur ses frères, comme marque de distinction, d'élection ou de séparation. Son héritage est le fruit du travail et non de la rente, du respect des lois et surtout d'une spiritualité qui pousse au partage fraternel, à la réjouissance en commun, sûrement pas à l'exclusion.

Et vous religieux juifs, chrétiens, musulmans ou autres, qui tous vous revendiquez du même père, qu’avez-vous fait de votre part d’héritage ? Vous qui vous querellez sur le fait de savoir lequel d’entre vous serait le digne fils du père, n’avez-vous pas l’impression d’agir en enfants capricieux, souhaitant pour eux seuls la maison de leur père ? Un comportement très loin du respect et de l’amour entre enfants de la même maison, que prônait Jésus, l’un des enfants de votre père.

« Qu’as-tu fait de ton héritage ? » Une question qui m’en rappelle une autre. Celle que ce dieu posa à Caïn après qu’il a tué son frère. « Qu’as-tu fait de ton frère ? ».

Saint SILpice

samedi 16 août 2008

L’ISLAM DES LUMIERES, UNE VULGAIRE ECLIPSE LUNAIRE


Éteignez les lumières du salon et mettez-vous au balcon, cette nuit c’est la Lune qui sera la star. À partir de 22 heures, vous pourrez assister à une éclipse partielle de Lune. Il y a éclipse de Lune quand le Soleil, la Terre et la Lune sont alignés.

Cependant contrairement à une éclipse de Soleil, La Lune en traversant le cône d’ombre projeté par la Terre ne devient invisible que très rarement. La plupart du temps, elle se pare de magnifiques teintes orangées, du fait de la réfraction d’une partie de la lumière du soleil par l’atmosphère terrestre.

Un magnifique spectacle qui me fit dire la dernière fois que j’ai assisté à un tel phénomène, que finalement pour ce culte lunaire qu’est l’islam, son fameux age d’or ou des lumières n’est que le fait d’une vulgaire éclipse lunaire. Un événement aussi beau qu’éphémère. En tout cas, tout sauf intrinsèque à cette vieille lune parfaitement prévisible qu’est l’islam.

Je vous fournirai de plus amples explications lors de la prochaine éclipse lunaire, soit le neuf février 2009.

SIL sélénien.

vendredi 15 août 2008

GPA : LA VIERGE MARIE EST FAVORABLE


L’annonciation tout comme l’immaculée conception, qui se fêtent d’après le calendrier ecclésiastique le 25 mars et le 8 décembre, n’étant pas reconnus comme jours fériés par notre république encore un peu laïque, je profite du jour de l’assomption pour faire descendre la parole de la Vierge Marie sur vos fronts avec ma langue de feu.

C’est ainsi que le Saint Sil vous informe à genoux mais pas bourré, depuis le confessionnal de l’église Catherine Labourée, où la vierge apparaît fréquemment aux psychotiques et autre simples d’esprits, et où les ondes wifi du Bon-Marché peuvent être captées, que votre très sainte mère est favorable à la gestation pour autrui (GPA).

Je confesserai par ailleurs qu’elle est sacrement courroucée, étant donné qu’elle ne devrait pas avoir à me parler tant sa position est évidente sur ce sujet. Il est vrai que de raconter ses états d’âme à un vil mécréant tel que le Sil, cela lui en coûte énormément. Mais que voulez-vous, je semble être le seul en cette journée mariale, à ne pas l’assourdir de mes prières, et capable de l’écouté. Mais revenons à nos moutons et autres brebis égarées.

Car bande de mauvais chrétiens, la conception virginale cela signifie encore quelque chose pour vous ou plus du tout.

Vous savez cette histoire où votre Dieu devenu trop vieux pour avoir un gosse, demande à son intermédiaire préféré, l’archange Gabriel, de lui dégoter une jolie jeune fille qui accepterait de porter son enfant. Ce qu'il fait. Après moult recherches, Gabriel s’arrête sur Marie, bonne fille, et Joseph, bon con. S'ensuivent d'interminables marchandages propres aux orientaux, à la suite desquels Marie accepte d’offrir un ovule et de prêter son ventre à cette affaire.

Elle s’interroge toutefois sur le donneur de sperme. Si Dieu a peur que sa semence soit périmée ou porteuse de dégénérescences liés à son grand âge, il est hors de question pour autant d’accepter celle de n’importe quel sous-fifre divin. C’est que Marie ne descend pas de la maison royale de David pour rien. Ce sera le Saint-Esprit précise Gabriel. Si c’est le Saint-Esprit, va pour jouer les mères porteuses pour le bon dieu, conclue Marie. Et voilà ! La suite, vous la connaissez.

Moralité de cette histoire pour l’Eglise, comment pouvez-vous prétendre faire preuve d’autorité sur ces questions de mères porteuses comme sur plein d’autres, quand les fondements même de votre autorité s’appuient à ce point sur des absurdités sans nom. Des dogmes absurdes qui s’ils possèdent l’avantage de pouvoir être tordus dans les sens qui vous arrangent, possèdent par conséquent celui de se plier tout autant à d’autres désirs. La suite du débat, à la rentrée car moi aussi j’ai des choses à dire…

Saint SILpice, auteur inspiré

jeudi 14 août 2008

FACE Á L’ANTISEMITISME AYEZ LE REFLEXE JEW-JITSU


Et une nouvelle affaire d’antisémitisme en France, une : celle des ticheurtes « Juden-verboten », vendus, devinez où, dans le 19e arrondissement parisien…

Aussi devant toutes ces pustules antisémites qui se mettent à pulluler sur le candide visage de nos sociétés, j’ai l’honneur de vous annoncer l’ouverture d’une 37e chambre dans le temple de Shaolin. La chambre Shalomin. Avec quelques amis, nous y enseigneront entre autres Jew-do, ninjewtsu le Jew-Jitsu.

Pour tout vous dire, cet été, en bordure des plages, au vu de tous ces jeunes crétins affublés de leur keffieh-cache-cou, hyper hype, je disais à ma femme qu’un jour, avec une jeunesse à ce point bête à manger du foin, il y aurait un marché pour un foulard de marque Genvichy aux couleurs du troisième Reich. « T’exagères » me dit ma femme. Pas vraiment apparemment :


INTERVIEW - Le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA) a porté plainte suite à la vente de T-shirts portant des inscriptions antisémites dans le XIXème arrondissement de Paris. Sammy Ghozlan, président du BNVCA réagit.

Comment avez-vous découvert ces tee-shirts ?

C’est une passante qui nous a alerté, après avoir découvert ces T-shirts dans une boutique dans le XIXème arrondissement de Paris. Elle nous a appelé pour savoir ce qu’il fallait faire face à ces ventes illicites. On lui a dit de prendre une photo, pour avoir des preuves et d’acheter un T-shirt, ce qu’elle a fait. Une fois ces preuves rassemblées, nous avons décidé de porter plainte. Il restait huit tee-shirts dimanche. Mardi matin, il n’en restait plus que trois, qui étaient tous réservés et qui ont été vendus.

Ces débardeurs portaient les inscriptions en allemand «Juden eintritt in die parkanlagen verboten» et en polonais «Zydom wstep do parku wzbronionyio», ce qui veut dire «Entrée du parc interdite aux juifs». Cela reproduit des panneaux d’interdiction visant les juifs du ghetto de Lodz, en Pologne en 1940.

Avez-vous déjà été confronté à cette forme d’antisémitisme ?

C’est la première fois que l’on voit un vêtement qui a été fabriqué intentionnellement avec un message antisémite. On a déjà vu des gens qui conservaient des objets antisémites de l’époque nazie, comme des pancartes anti-juives, mais c’est la première fois que l’on voit ainsi quelque chose de neuf.

Qui pourrait en être à l’origine ?

Nous n’en avons aucune idée. Cette vente de vêtement dans le XIX ème est d’autant plus troublante que dans cet arrondissement, des juifs se plaignent fréquemment d’être les victimes de bandes de délinquants antisémites. Mais nous ne savons pas si c’est lié.

Je pense que les vendeurs ne réalisaient pas la gravité du message imprimé sur les vêtements qu’ils vendaient. D’un autre côté, les termes de « Juden » et «verboten » sont maintenant connus dans le monde entier, ils ne pouvaient pas l’ignorer. On espère découvrir grâce à l’enquête policière l’ensemble de la chaîne de production. Fabricant, grossiste, importateur éventuel, mais aussi savoir qui a acheté ces tee-shirts.

Cette vente est-elle inquiétante à vos yeux ?

Oui, elle reflète le climat d’antisémitisme actuel. La parole anti-juive est libérée. On assiste à une banalisation des propos antisémites. Suite à cette vente de tee-shirts, on voit d’ailleurs déjà des réactions de gens sur des forums qui affirment qu’ils en auraient bien voulu un. En dépit de tout ce qui est fait par les pouvoirs publics pour contrer l’antisémitisme, il y en a de plus en plus.

On nous a d’ailleurs aussi alerté sur des tags antisémites présents la semaine dernière près du quartier St Paul, à Paris, marqués « Juif =voleur». Des tags similaires à ceux qui ont été retrouvé à Neuilly et pour lesquels Jean Sarkozy a porté plainte. Nous ne savons pas si ces différents tags sont liés. Nous allons également porter plainte.

mercredi 13 août 2008

BATMAN EST VRAIMENT TROP FORT


Batman est vraiment trop fort ! Á un point que vous n’imaginez même pas ! Rendez-vous compte. Nous avons là le seul héro de cinéma à avoir tué son vilain ennemi avant même la sortie du film.

Pour être exact c’est plutôt l’acteur en chair et en os qui est décédé. Heath Ledger qui interprète le Joker a succombé à une overdose médicamenteuse en janvier dernier. Cependant comme certaines rumeurs prétendent que ce jeune acteur, devenu célèbre en 2005 pour son rôle dans « Brokeback Mountain », n’aurait jamais réussi à se détacher de son furieux personnage, mon propos sur la puissance de Batman reste tout à fait valable.

Une force sur laquelle j’insiste car il paraîtrait, d’après les mêmes sources de rumeurs, que Siné se serait fait remarqué à Gotham City. Il se serait rué sur une pauvre mahométane en burqa, croyant qu’il s’agissait d’un célèbre loubavitch répondant au nom de Batman. Ceux qui auront lu sa chronique du 11 juin dernier comprendront pourquoi. Le fait est qu’après avoir roué de coups sa pauvre victime, il lui aurait dit « t’es vraiment décevant Batman, je te croyais beaucoup plus fort que ça. » Encore une bavure signée Siné.

SIL : Super I-heros League

mardi 12 août 2008

UN PEU D’HUMOURICAUD


Tabou numéro 2. « Peut-on rire de tout ? » Oui, on le devrait. « Et des Juifs ? » Je n’aime pas vos insinuations mais oui, on devrait pouvoir rire des Juifs autant qu’un humoriste juif devrait pouvoir dire sans se retrouver poursuivi comme l’a été Patrick Timsit, que les « trisomiques c’est comme les crevettes roses, tout est bon sauf la tête ».

On devrait pouvoir mais pour en rire, il faudrait au moins que les blagues éructées par des goys sur les Juifs soient drôles. Ce qui est rarement le cas. Prenez par exemple celles « du peuple déicide » et « dévoreur d’enfants chrétiens » qui ont rencontré un mortel succès pendant deux mille ans, au Vatican. Et bien elles ne m’ont jamais fait rire. Il en va d’ailleurs de même avec celle où François Mitterrand présente les Français juifs internés dans des camps comme des « juifs étrangers ». Ce n’est pas drôle.

De toute façon quand elles me font rire, c’est plutôt jaune. Notamment la bonne blague de Raymond Barre sur les « Français innocents » fauchés lors de l’attentat qui visait apparemment des Français beaucoup moins innocents. Ceux qui se rendaient à la synagogue de la rue Copernic. Où encore celle du général De Gaulle qui s’agissant d’Israël s’essaya au comique troupier en parlant d’un « peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur ». Une vanne aussi nulle que celle de Siné.

Cela dit, au-delà de la qualité, comme je n’arrive pas toujours à savoir si cette forme d’humour vise à rire des Juifs ou plutôt à les rendre risibles, faute de ne plus pouvoir les décrire comme nuisibles, un sentiment de malaise me saisit. Principalement quand je ne sais pas avec qui je ris des Juifs. « Une forme de paranoïa ». Si ça vous fait rire.

Vous pouvez tourner mon angoisse des poussées de fièvre antisémites en dérision mais outre les persécutions, pogroms et autres solutions finales décrites dans ces manuels d’histoire dont certains d’entre vous feraient bien un grand feu de joie, avouez tout de même, que vous avez donné suffisamment de visages à l’antisémitisme pour que je me méfie au moins un peu de votre humour.

Ma très catholique maman ne faisait-elle pas rire tout le monde, en nous traitant de « cara de Judeu » quand nous faisions des bêtises. « Cara de Judeu » signifie « face de Juif » en portugais, avec en plus du caractère judaïque un côté Juda on ne peut plus fourbe. Il est vrai qu’histoire de varier les plaisirs, pas mal de parents portugais portés sur la vanne éducative, étaient susceptibles d’adresser à leurs gosses un « cara de cigano ». « Face de Gitan ». Les Gitans, un autre peuple qui avec les Juifs a rarement rigolé de nos bonnes blagues.

Donc finalement, il ne s’agit pas tant de paranoïa que d'une stricte application de cette maxime de Pierre Desproges « on peut rire de tout mais pas avec tout le monde », sa maman y compris…

Une opportunité qui s’offrit à nous cet après-midi de 1994, dans la cour de la Sorbonne. Nous y étions entre gens de bonne compagnie, aux origines comme aux confessions diverses et variées. José, l’un de mes amis, alors disciple de Desproges, et travaillé tout comme moi à l’époque par la question de nos ancêtres marranes, nous refaisait en direct le sketch de son idole « on me dit que des Juifs se sont glissés dans la salle ». Ce qu’il n’avait pas prévu c’est que la saillie « et j’irai aux douches si je veux » fut l’occasion catharsique de nous lancer dans un concours d’humour concentrationnaire. Ce même humour qui circulait quasi-clandestinement, un peu comme on s’échange des revues pornographiques, dans les cours de recréation.

Cela commença poussivement et en tournant plus ou moins autour du pot. Un peu comme lorsqu’on vous invite pour la première fois dans un camp de nudistes.

Les deux Ashkénazes de la bande finirent pas nous mettre à l’aise en se dessapant les premiers avec des classiques du genre « que fait un oiseau aux dessus d’un four crématoire ? cui-cui ! » ou « tiens, ça sent le caramel ? Normal c’est le jour des diabétiques »…

Mea culpa, mea maxima culpa, c’est moi qui ai décroché le pompon. Je remportais la palme d’or-dure avec un « je n’ai rien dit jusqu’à présent mais je vous demanderai de bien vouloir cesser ce genre d’humour car voyez-vous, mon grand-père est mort dans un camps de concentration ». Après avoir savouré le froid glacial que je venais de jeter, je déridais tout le monde avec un « il est tombé du mirador »…

Bizarrement sans l’avoir regretté, ce petit exercice catharsique ne m’a pas fait tant de bien que ça. En fait je me rendais compte que s’il y avait des blagues sur les Juifs ou sur les camps de concentration, ce qui après tout constitue une forme de victoire sur le négationnisme, il n’y en avait pas sur les antisémites. Étrange tabou. C’est dommage non. Pourtant ces gens-là ne sont-il pas aussi risibles que nuisibles. Oui, n’est-ce pas ?

Par conséquent, j’en ai conclu que si l’on pouvait rire de tout y compris des Juifs ou des camps de concentration, je ne m’adonnerai plus trop à cet exercice, le laissant aux Juifs tant que les non-juifs seront à ce point si peu nombreux à se foutre de la gueule des antisémites. Vous comprendrez que je préfère innover. Préparez-vous les gars, ça va être votre fête. N’est-ce pas Siné.

Tenez, voici une première pour la route: Quel point commun réunit un antisémite et un impuissant ? Le complot juif !

SILomon

lundi 11 août 2008

L’OURS RUSSE N’EST QU’UNE PINE D’HUITRE


Histoire de ne pas faire dans l’hypocrisie diplomatique, je vous avouerai que mon affection pour les Russes n’a pas encore connu ni dégel, ni glasnost. Elle est même proportionnellement inverse à celle que je nourris pour leurs femmes. Cela étant dit, une fois posé mon caractère peu enclin à embrasser un Russe à la russe, je ne vous cacherai pas non-plus que chaque fois que j’entends le mot Russie, les sonorités de la langue russe ou celles de leur musique, quelque chose vibre au plus profond de moi.

La Russie me parle. Elle me parle comme une déesse-mère, et ce au point d’avoir bravé mon professeur d’histoire des Relations internationales. Ce professeur dont le nom m’échappe se refusait à voir la Russie dans notre « maison commune européenne », selon l’expression de Mikhaïl Gorbatchev.

Lorsqu’il me demanda, lors d’une épreuve orale, si j’étais d’accord avec sa thèse excluant l’Oural, je lui répondis que non ! Car à mon avis la Russie fait non seulement partie de la Maison Europe, mais plus encore, pour partager les thèses de Marija Gimbutas, je vois la Russie comme le berceau de l’Europe ou plus précisément des peuples indo-européens. En effet, nos ancêtres indo-européens avant d’essaimer vers l’Ouest comme vers l’Est, ont été nourris au sein de la mer Noire, notre mère nourricière originelle. Or comme je ne suis pas du genre à mettre ma mère à la porte de ma maison, vous comprenez pourquoi je ne partage pas l’avis de cet ancien professeur.

Mais ce n'est pas tout car en ayant fait de l’héritage byzantin son fondement culturel, la Russie est devenue immanquablement l’aile orientale de l’aigle romain, tout comme l’Amérique s’avère être finalement la continuité de son aile occidentale.

Alors vous me répondrez que l’Europe tient désormais plus de l’albatros, aux lourds problèmes psychomoteurs, que de l’aigle romain. C'est vrai! Il n’en demeure pas moins qu’entre son aile orientale un peu autoritaire et son aile occidentale très libérale, avec une Union européenne mi-figue mi-raisin au beau milieu, il y a comme une continuité et une logique unificatrice qu'il serait bon d'assumer un jour.

Comment ça je suis un doux rêveur. Pas vraiment car quand je rêve, je me mets à rappeler cet héritage familial indo-européen aussi bien aux Iraniens qu’aux Indiens histoire que l’on puisse un jour tous se tapoter sur le ventre entre cousins. Aussi, éveillé, je me contente d’une maison Europe capable de réunir les pavillons qu’elle s’est bâtit à l’Est comme à l’Ouest de son domaine.

Mon prof n’a pas aimé le moins du monde européen mes petits arguments fédérateurs. Il m’a mis 8 sur 20. Encore un russophobe qui n’a pas compris que nous avons vocation à nous bâtir un destin commun depuis Washington jusqu’à Moscou.

En attendant que mes rêveries prennent forme, c’est tout de même avec tristesse que je constate le retour des démons qui saisissent périodiquement l’Ours russe. Cette capacité à la maladresse post-hibernation ainsi qu’à l’isolement bougon.

Car si on ne peut qu’être pour la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes et par conséquent favorables à ce que le peuple Ossète, descendant de l’antique peuple Scythe, tout comme à ce que le peuple Abkhaze, puissent s'autodéterminer, où est l’intérêt à long terme d’une mise au pas aussi brutale de la Géorgie. J’avoue que si je comprenais la nécessité de frapper la Tchétchénie, non pas que je leur nie le droit à l’autodétermination mais pour la seule raison que leur combat n’est pas uniquement celui de l’indépendance puisqu’il s’inscrit également dans celui du djihad, ce dont les dirigeants tchétchènes doivent assumer les conséquences, je ne comprends vraiment pas l’intérêt de frapper la Géorgie.

Qui menace-t-elle ? Personne, étant donné qu’elle n’est même pas en mesure de menacer sérieusement ses propres régions sécessionnistes. Sérieusement, sur ce coup-là, on a vraiment l’impression d’un ours russe qui pour avoir une si petite bite, en est réduit à sodomiser un lapin géorgien. À qui le tour ? C’est minable !

Au moins aussi navrant que l’absence de réaction de nos prétendus hérauts occidentaux de la démocratie et des droits de l’homme. Décidément, la « maison commune » a comme du plomb dans l’aile Est.

SILjenistsin

dimanche 10 août 2008

LES CONSEILS DU CONSEILLER NEMO : TRAVAILLER PLUS POUR BRONZER PLUS


Pour tout vous dire, je ne sais pas combien de temps les conventions collectives endigueront encore ce véritable forfait social, à savoir l’inflation des jours travaillés avec sous-paiement forfaitisé.

Toutefois ce n’est pas une raison pour sombrer dans la déprime. Aussi je vous propose de positiver. « Comment ? »

Grâce à un tout nouveau modèle de lampes UV que l’on peut brancher sur le port USB de son ordinateur, et dont l’acquisition a été arrachée de haute lutte, grâce à mes conseils, par vos représentants au Comité d’Entreprise, en même temps que l’octroi d’un quart d’heure syndical de bronzage quotidien. Ainsi vous pourrez non seulement dire que le travail c’est la santé mais qu’en plus il donne bonne mine.

SILure fumée

samedi 9 août 2008

L’ÉTÉ MEURTIER : UNE PIERRE, CINQ VICTIMES


Il va vraiment falloir mettre un terme à ce massacre. Je n’en peux plus. Depuis le début de l’été, il n’y a pas un seul jour sans que l’on retrouve soit une jeune fille dans un fossé breton, soit un enfant dissous dans une voiture ou encore poignardé à côté de son vélo. Et même quand on les retrouve vivants, il y a toujours une chaîne de désinformation pour annoncer qu’un petit Louis a été retrouvé mort. Encore bravo TF1 et ses cerveaux décidément indisponibles.

Bien que je sache que le pourcentage de détraqués tend à rester constant, ce qui ne fera qu’augmenter le nombre de victimes, la démographie aidant, si l’on peut parler d’une aide, il m’apparaît quand même vital de trouver des solutions pour faire baisser la courbe des températures du réchauffement psychotique global. C’est que j’en fais des cauchemars tous les soirs. Et quand ce n’est pas l’événement en lui-même qui m’empêche de dormir, ce sont les traumatismes d’enfance qu’ils ravivent, qui me travaillent toute la sainte journée.

Je pense notamment à cette histoire de bébé de huit mois décédé suite à un jet de pierre par deux gosses corses. Un tourment dantesque. Une pierre, cinq victimes. Le bébé, les deux malheureux parents et ces gamins dont les vies commencent bien mal avec un tel passif. Le fait d’une irresponsabilité meurtrière. Car bien que l’on prétende qu’à sept ans, on atteint l’âge de raison, je peux vous assurer que jusqu’à ce qu’enfance se passe, entre le maniement de nos lance-pierres et tous nos autres jeux compléments insensés, nous sommes tous capables du pire. Même les plus sages. Seule la chance nous sauve, le plus souvent.

Je ne lui en ai jamais parlé mais il me vient parfois en mémoire les images de ce jour où j’ai failli tuer mon petit frère. J’avais neuf ans. Il en avait six. Ce jour-là, nous faisions des courses de « carrinhos de mao ». Les « carrinhos de mao » sont des sortes de charrettes à bras métalliques d’un mètre cinquante de long, à deux roues, que presque toutes les familles de mon village galicien utilisent pour transporter ce qu’elles récoltent sur leurs lopins de terre. Bien que lourdes, elles se manient aisément et font de très bons chars de course.

Ce jour-là donc, avec les copains, copines, frangins, frangines, nous faisions des courses de charrettes. Mon petit frère à l’avant et moi qui poussait. Je ne sais pas ce qui m’a pris mais le fait est que j’ai lâché les brancards de la carriole. Peut-être histoire de voir qu’elle distance elle parcourrait toute seule. Au bout de quelques mètres, elle a basculé vers l’avant. Mon petit frère s’est retrouvé projeté ventre à terre. La charrette quant à elle, a continué son mouvement de bascule jusqu’à ce que le bord métallique de l’arrière retombe telle une guillotine sur la nuque de mon petit frère. J’entends encore le bruit.

Il n’a strictement rien eut, à peine un peu mal. Il ne s’en souvient apparemment même plus. Il m’a surtout insulté et moi j’ai accueilli ses insultes avec un bonheur indescriptible. Un bonheur dont je remercie le ciel au moins une fois par mois quand l’image de cette charrette s’abattant telle une guillotine sur le cou de mon petit frère chéri, me revient en mémoire à la moindre insignifiante imprudence.

Qu’elle aurait été ma vie si j’avais tué mon petit frère ? Je n’en sais rien. Je ne veux pas le savoir. Ce que je sais c’est que ce jour-là une bonne partie de mon enfance s’est envolée à tout jamais telle une nuée d’hirondelles dont on aurait détruit les nids.

Histoire de finir sur une note moins lourde, je demanderai bien aux parents du petit Louis de lui coller pour moi une petite tape de soulagement derrière le crâne. C’est qu’il nous a fichu l’une de ces frousses, ce petit gredin. Satanés gamins. Age de raison, n'importe quoi !

Un tout petit Sil

vendredi 8 août 2008

JUDAISMOPHOBIE ET ANTISEMITISME & ISLAMOPHOBIE ET MUSULMANOPHOBIE ETC .


Vous l’aurez compris, j’ai l’intention de me saisir de cette affaire Siné pour débroussailler tout un tas de tabous buissonneux en faisant fi des ronces. Aujourd’hui je m’occuperai des termes en titre. Ils font référence à la distinction faite par Laurent Joffrin dans son article à rebonds du vendredi 25 juillet, entre racisme et rejet y compris véhément d’une idéologie aussi bien religieuse que politique.
 
« Attaquer une religion n’est pas attaquer une communauté. Réprouver l’intégrisme musulman et dénoncer le pouvoir supposé des juifs ce n’est pas la même chose. (…) On choisit sa religion, on ne choisit pas son origine. L’islamisme est une religion devenue idéologie politique, soumise comme toutes les autres au feu de la critique et de la satire. Le fait d’être juif n’est pas un choix : attaquer les juifs en tant que juifs, comme le fait Siné, c’est la définition même du racisme. »

Cette déclaration avec laquelle je suis globalement d’accord a valu à Laurent Joffrin une sacrée volée de bois vert, non pas tant par la lacune qu’elle contient mais pour un autre motif. Dans la première mouture de l’article, son auteur avait utilisé le terme de « race » au lieu de « communauté » et « origine ». Sans de plus amples explications l’utilisation du terme de race pour désigner la communauté juive est bien sûr « mal choisie » comme il l’indiqua dans son erratum. Cependant dans le contexte lié à son texte, c’était le terme approprié.

Que l’on se rassure, je n’ai pas l’intention d’entériner la notion de race juive. La science ne reconnaît qu’une seule race humaine. Et même si la finesse des plus récentes analyses génétiques permet de distinguer sept sous-groupes biologiques, ces mêmes analyses notent « l’extraordinaire compacité » du génome humain, faisant de notre espèce la plus homogène parmi les mammifères. De toute façon s’agissant des Juifs, depuis la dispersion de cette nation, les communautés d’Europe, D’Afrique ou d’Asie démontrent que si des dénominateurs communs peuvent être retrouvés, la communauté juive transcende les barrières géographiques et donc celle des sous-groupes humains.

Cette notion de race reste toutefois intéressante parce qu’elle appartient avant tout au discours raciste. Regardez ce qu’il y a d’écrit sur ce certificat de non-appartenance à la race juive. « sur le vu des pièces produites (…) ne doit pas être regardé comme Juif ». C’est exactement ça. Le racisme est avant tout une affaire de regard accompagnée d’une construction verbale. Pour l’antisémite le Juif est vu comme une race.

Une « race » ou plus sérieusement une "origine" que l’on ne choisit pas en effet, alors qu’on choisirait sa religion. Pas si simple. D’où l’autre lacune de ce texte. Il ne clarifie pas vraiment la problématique « attaquer une religion n’est pas attaquer une communauté ». Une lacune dont il n’est pas responsable tant les termes utilisés dans ce débat sont peu précis et à ce point générateurs de confusion. Une confusion telle que je ne suis pas certain de réussir à démêler dans mon petit propos présent. Une confusion telle, qu’il nous va falloir être assez nombreux pour débroussailler tout ça. Essayons quand même.

S’il est vrai que l’on peut choisir de se convertir à une religion ou d’en sortir, l’islam faisant partie des exceptions, l’apostasie y étant passible de la peine de mort, ce qui vous rend dans ces cas entièrement responsables de vos choix, la plupart des êtres humains naissent dans une religion. En effet comme on naît Juif, de confession judaïque, le ciment de ce peuple en diaspora étant avant tout son héritage spirituel et sa religion, on naît également dans l'écrasante majorité des cas catholique, musulman, bouddhiste, shintoïste, hindouiste… Plus largement on naît noir, blanc, riche, pauvre, bourgeois, ouvrier.

Plus largement car au final on ne choisit pas ce que l’on « naît » alors que l’on choisi plus ou moins ce que l’on devient. Toutefois devenir n’est pas une obligation. Si je dis ça c’est parce que si l’on peut plus facilement s’extirper de notre condition sociale ou religieuse que biologique, ne pas vouloir renoncer à nos héritages, ne pas vouloir rejeter violemment la loi de nos pères, vouloir la vivre paisiblement me paraît difficilement condamnable.

C’est ainsi que l’antisémitisme rejoint l’Islamophobie ( Islam avec un "I" = les peuples de l’islam avec un "i") ou mieux la musulmanophobie (histoire de clarifier les choses), tout comme la chrétienophobie ( de chrétienté : peuples du christianisme). Car il s’agit de haïr des groupes humains, des communautés en soi, des communautés de naissance, en niant les individus qui les composent ainsi que leur libre-arbitre. Il s’agit de haines qui se fondent sur ce que l’on serait et non sur ce que l’on fait. Des haines où l’on retrouve souvent un discours classiquement raciste. Les chrétiens apparaissant souvent comme une sale race de croisés aux yeux de musulmans et les musulmans apparaissant comme une race uniforme aux yeux de chrétiens et ce bien qu’ils soient arabes, indo-européens, turcs ou autres. Des haines dont il m’apparaît superflu de souligner l’aspect condamnable.

Par contre si l’on ne choisit pas de naître musulman, chrétien ou Juif, on est responsable de ce que l’on fait de sa religion de naissance. Entre vivre culturellement son christianisme ou son islam et s’en faire un militant, un prosélyte voir un combattant, il y a une différence et un choix dont vous devrez assumer les conséquences aux yeux des autres humains auprès desquels vous vivez. D’où l’utilité et l’importance de la laïcité (Pub).

Cela étant dit, sans aller jusqu’à ce que les hommes feraient de leur religion, et même si toute phobie me paraît suspecte, préférant à toute phobie un jugement factuel, on est en droit de rejeter, y compris violemment, le judaïsme, le christianisme ou l’islam. La judaïsmophobie, la christianophobie et l’islamophobie sont difficilement condamnables. Les religions ne sont sacrées que pour ceux qui y croient.

J’insiste cependant sur les faits car je n’apprécie décidément pas ces phobies. Elles sentent la peur ou la haine, basées sur le ressentiment ou l’ignorance plutôt que sur la raison et la connaissance. Les faits permettent de sortir de la phobie irrationnelle. Ils favorisent des oppositions ou une absence d’opposition plus raisonnées. C’est ainsi que je trouve curieux que l’on mette souvent dans le même panier le rejet du judaïsme, du christianisme et de l’islam. Ce n’est pas parce que les deux suivantes ont repris des éléments du judaïsme pour en faire des religions prosélytes et impérialistes que le judaïsme est responsable de ces faits ou méfaits.

Le judaïsme s'apparente, en dehors de toute comparaison théologique, au shintoïsme, à l’hindouisme, au bouddhisme tibétain et aux autres religions ethniques ou nationales. Des religions certes toutes critiquables mais contrairement aux religions universalistes, liées à des peuples bien précis qui ne demandent souvent rien d’autre qu’à plaire ou être les élus de leurs divinités tutélaires sur leurs bouts de terres promises respectives. Je privilégie d’ailleurs la comparaison entre judaïsme et bouddhisme tibétain parce que cette dernière devient celle d’une diaspora, servira avant tout de ciment à cette diaspora tibétaine. Au passage elle séduira ou révulsera des populations où s’installera cette diaspora et nourrira bien des thèmes qui sont actuellement propres au judaïsme ou à d’autres religions de diaspora.

En conclusion, histoire de rester dans ces termes qui confondent plus qu’ils n’éclairent ce débat, j’indique préférer le terme introduit par Pierre-André Taguieff de "judéophobie" pour désigner la haine des Juifs. Celui-ci permet d’éviter des confusions ou de s’entendre dire par des judéophobes sémites qu’ils ne sont pas antisémites puisqu’ils sont Sémites. En effet les Juifs d’avant la dispersion intervenue il y a deux mille ans, qui n’a pas manqué de métisser ce qui à l’origine était un peuple strictement sémitique, ne sont pas les seuls représentants de cette famille de peuples. Les Arabes sont tout aussi Sémites que d’autres levantins comme les Chaldéens, les Araméens, les Syriaques, les descendants Libanais des Phéniciens qui pour être Sémites ne sont pas pour autant Arabes contrairement à ce qu’ils croient etc.

Moralité, entre les mots qui confondent et le manque de mots qui précisent, il y a encore du travail. Allons. Le travail continue…

SILomon