vendredi 15 juin 2007

BIDIBULLES FINANCIERES : LA LUTTE DES CASTES


Le suicide, vendredi 8 juin, de Pierre Jallate (paix à son âme), 88 ans, fondateur de la société Jallate, celle qui fabrique mes chaussures de sécurité, au nom du principe d’honneur qu’un père ne doit pas survivre à son enfant, aura au moins, faute d’empêcher, sans doute, la délocalisation des usines et la mise au chômage des salariés… aura au moins, disais-je, réussi à démontrer que la lutte des classes est en bonne partie une vue de l’esprit.

Qu’il n’y ait pas conjonction d’intérêts ente le patronat et le salariat, soit. Chacun défend son bifteck, gros ou petit, c’est ainsi. Mais force est de constater que ces deux classes ou plutôt catégories d’agents économiques bossent toutes les deux, se rejoignant même dans la volonté de vivre de leur travail. Et oui, chers marxistes, un patron, ça travaille, ça en vit et ça en meurt.

Cette mort tragique aura réussi à démontrer qu’il y a bien un lutte, une lutte des castes opposant la caste des travailleurs, patrons comme salariés, à la caste des Intouchables.

Les Intouchables. La caste de ceux qui naissent avec toute une vie dorée déjà offerte, qui vit de la rente, ne se lève pas tôt mais se couche bien tard en revenant repue de ses mondanités. Une caste qui hérite sans mérite, bénéficie du travail de tous, parasite l’effort collectif.

Oui, une caste qui refuse de toucher l’outil de travail mais qui adore palper le fruit du travail des autres. Une caste que rien ne touche. Ni la Solidarité, ni les Lois, ni le Fisc puisque cette caste aime à vivre dans ses paradis fiscaux, sexuels ou autres. Elle vit en Duty-free. Une caste que rien ne touche si ce n’est la baisse de ses bénéfices escomptés.

Une nouvelle aristocratie, qui hérite sans mérite, d’une richesse, innée et non acquise, adepte de la loi du sang, le nôtre, poussant le vice du jeu jusqu’à jouer nos vies en bourse. Une caste jalouse de son droit de vie et de mort sur nos économies. Je pousse peut-être le bouchon un peu loin mais cette mort comme celle de la vague de suicides en entreprise n’en sont-elle pas des preuves.

Les Intouchables, une caste de salopards. « Qu’un sang impur (celui de la tyrannie y compris financière) abreuve nos sillons ». Toutefois, sans exagérations, je me contenterai volontiers du fait qu’ils paient enfin l’impôt de bonne grâce.

Concluons sur ces paroles de Jean-François Anton, délégué CGT de l’une des Usines du groupe. « Ce geste, il l’a fait pour nous sauver car il ne supportait pas l’idée que le Fric puisse gâcher des vies humaines ». Paix à son âme.

SILLon énervé par les coups de cornes du Veau d’Or.

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