jeudi 7 juin 2007

6 JOURS POUR UNE ETERNITE ( AU 3e JOUR )


Mon glorieux Pays, le pas assez grand Empire français (2e pays par la surface de sa zone économique exclusive, grâce à son outre-mer, tout de même) possède, entre autres bijoux de famille, le sublime archipel de Nouvelle-Calédonie. Un véritable chapelet d’îles superbes, de récifs magnifiques, de lagons merveilleux et d’une multitude d’autres richesses, en veux-tu, en voilà (à la différence d’Israël).

Le problème c’est que nous avons pris possession de ces perles du Pacifique dans la seconde moitié du XIXe siècle ( tiens, à la même époque que les prémices d’Israël) sans autre droit historique (pas comme Israël) que celui que nous octroyait le bon vieil Universalisme français.
Sans discuter, négocier, acheter des terres à qui que ce soit (au contraire d’Israël) nous prenons possession de ces terres par les armes et par la grâce du Nouveau Testament que les pères maristes agitaient devant les kanaks qui se faisaient alors massacrer ou expulser.
Rien à redire puisque après tout c’était tout de même pour la bonne cause. La nôtre. Nous apportions dans ces contrées sauvages la lumière de la civilisation en y installant aussi bien nos bagnards que les révoltés de la Commune de Paris ou d’une Kabylie française depuis peu.

Je vous rassure tout de suite. Je ne fais ni dans la repentance, ni dans la bien pensance. M’en fous !
1- parce que je ne crois pas au mythe du bon sauvage par nature. Ce qui me pousse par conséquent à ne pas pleurer outre mesure sur le sort de ces anthropophages.
2- parce que je suis persuadé que ces mélanésiens-là, n’avaient rien à nous envier question sauvagerie. Et s’ils tenaient tant que ça à s’opposer efficacement à notre gloire, ces sauvages primitifs n’avaient qu’à faire comme les sauvages développés que nous étions. S’armer de fusils au lieu de cailloux. Faute de quoi ils n’ont plus qu’à s’armer de patience le temps que nous finissions d’exploiter leurs ressources naturelles.
3- Car l’expansionnisme était la pensée politique dominante à l’époque. Quoique à bien y réfléchir là aussi, dés cette époque il me faut noter une différence entre la pensée politique de la France d’alors et celle des sionistes de l’époque. L’expansionnisme caractérisait l’une, alors que l’ « existentialisme », « l’être-là », définissait l’autre. Le massacre, la confiscation unilatérale de terres pour l’une et l’achat, la négociation (accords Fayçal-Weizmann de 1919 par exemple) pour l’autre.

Non je ne fais pas dans la repentance mais plutôt dans l’étonnement. Je suis très étonné que nous fassions la leçon aux juifs, qui depuis des millénaires ne démontrent pour toute ambition galactique que leur attachement viscéral aux 20 000 km2 de sable constituant leur berceau, alors que nous tenons mordicus à garder 20 000 km2 de délices tropicaux, au mépris des droits des autochtones et que niveau berceau, résidence principale, secondaire, tertiaire, quaternaire, nous ne savons plus où donner de la tête. Etonnant non ?!?

Non, en fait puisque je sais très bien pourquoi nous gardons encore, l’une des multiples cerises sur notre gâteau. Nous garderons la Nouvelle-Calédonie jusqu’à l’épuisement quasi-complet des mines de Nickel, Chrome et cobalt que nous exploitons là-bas. C’est exactement ce que l’on appelle « sucer un cailloux ». « Le cailloux » étant le surnom que les calédoniens ont donné à leur île.

Tiens puisqu’on parle de nos conceptions géopolitiques pas très Nickel, saviez-vous que géologiquement parlant, le Nickel est indissociable de l’amiante et que grâce à l’exploitation minière, l’île principale est devenue une décharge, amiante, géante. Saviez-vous que l’administration coloniale conseillait aux populations locales, les kanaks, de blanchir leur cases avec des badigeons d’amiante histoire que ça fasse plus blanc, plus propre. Du coup, alors que les Européens habitent des zones beaucoup moins contaminées, les populations mélanésiennes se retrouvent elles avec 13 fois plus de chances de choper un cancer des poumons.
Au moins quand on rendra l’île aux autochtones, on pourra dire que l’on aura réussi à y apporter le progrès. Le cancer. On aura transformer par alchimie « Le caillou » en métastase et l’autochtone pourra même en faire un proverbe. « La colonisation, c’est vraiment un cancer ». Mais que les autochtones se rassurent. Je suis sur qu’une fois partis, nous trouverons le moyen de régler leurs problèmes. Nous leur prendrons ce qu’il leur restera de ressources en désamiantant leur île à prix d’or. Nous avons en effet dans notre beau pays tout plein d’entreprises spécialisées dans le désamiantage.

Tant que l’on est dans le cancer, je viens de penser qu’il serait d’à propos que je corrige une petite erreur. Il se trouve en effet dans les pays arabes tout plein de gens pour voir en Israël un cancer. Ah les charlatans. C’est quand même rigolo que ce soient les tenants d’une idéologie mortifère en continuelle expansion depuis 14 siècles et dont l’expansion, la colonisation, la conquête restent au programme, qui prétendent cela. Pourtant ils devraient savoir que les seuls juifs à avoir vraiment voulu se partager le monde étaient les Chrétiens et les seuls juifs à vouloir encore le faire, sont les musulmans. Cela dit, tout compte fait, j’accepte qu’Israël leur apparaisse comme un cancer. Un cancer des testicules de toute évidence.

Mais revenons, histoire de conclure, aux brindilles qu’on scrute dans l’œil d’Israël au lieu de retirer les poutres enfoncées dans les notres. Revenons-y pour dire qu’on a bien raison de le faire. Pourquoi nous priverions-nous de nous défouler sur ces petites nations sans autre ambition que celle de garder leur petit pays tout moisi. En plus si le fait de taper sur leur existentialisme nous permet de mieux dissimuler nos turpitudes impérialistes, ça fait d’un caillou deux coups. Avouez qu’on serait vraiment cons de s’en priver.

Et ouais, je suis vraiment tout étonné. Je serais toujours étonné que le droit au « trop » apparaisse comme plus évident que le droit au « tout juste ». "Tout juste". CQFD. Quand on est vraiment de Gauche, on est sioniste. ça tombe bien. Je suis les deux!

SIL docteur en politiconcologie. En cancérologie politique quoi !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour Monsieur SIL,
Pourriez-vous me donner la source de l'image jointe à ce texte?
C'est pour ma culture personnelle...;-)))

SIL a dit…

Bonjour, chère Mlle E

Il s’agit d’une statue romaine du Musée du Louvre représentant un Hydrocèle, une affection des testicules souvent bénigne mais pouvant des fois être le symptôme d’un cancer des testicules