BLOG RADICALEMENT DEMOCRATE, POLITIQUE, COSMIQUE, SARDONIQUE, VOYAGEUR ET VULGAIRE, PARAISSANT TRÈS SOUVENT ET S'INSPIRANT DE L'ESPRIT D'UN TEMPS OÙ LE REPUBLICAIN SAVAIT ENCORE JOUER DE SES TUBES SEMINIFERES...
lundi 18 juin 2007
LES ASSOCIAUX DE LA TVA
Bon maintenant que la campagne des législatives est passée et que j’ai laissé mon camp utiliser, par pure discipline partisane, la seule cartouche en sa possession, je peux enfin émettre les doutes qui me taraudaient depuis une semaine sur cette question de la TVA sociale. Car il me semble qu’à bien y réfléchir, c’est mon Borloo qui a raison quand il pose le problème plus ou moins de la façon suivante.
Dans un pays où nous sommes tous passés du statut de citoyen à celui de consommateur, où le patriotisme fiscal n’existe pas plus que l’économique, où tout le monde veut bénéficier d’un système où c’est le voisin qui doit payer, comment fait-on pour maintenir ce système. Maintenir ce système tout en tenant compte des données de la mondialisation, avec son cortège de transferts de capitaux, de désertions fiscales, de délocalisations et d’importations venues de pays où y règne le dumping social.
J’ai beau avoir tourné le problème dans tous les sens, avoir lu des articles en veux-tu en voilà, le seul truc qui m’apparut clair fut l’ampleur de la prise de tête. À vrai dire, je n’ai lu aucun article qui ne soit pas empreint d’idéologie et qui ne me rappelle mes cours à l’université de Paris 1. Ceux d’histoire-économique.
J’avais à l’époque Jacques Marseille comme professeur. D’une façon très docte, avec tout plein d’arguments d’autorité, de mots magiques du genre « Macro-économique » et de chiffres aux vertus hypnotiques, il nous démontra en DEUG que la France produisait suffisamment de richesses pour offrir un revenu à chaque citoyen tout en restant chez lui. Une Rente. Puis le vent tournant, il nous expliqua, en Maîtrise, tout aussi doctement qu’il y avait une fracture entre la France qui travaille et celle des fonctionnaires qui vivraient d’une Rente, celle de l’impôt. J’ai tiqué. Il me semblait moi plutôt que le fonctionnaire, s’il tirait bien son salaire de l’impôt, vivait de son travail, tout de même. L’impôt n’est-il pas aussi le prix payé pour un service, public. Aurait-on idée de dire à un salarié du privé qu’il vit d’une rente, celle tirée de la vente du service privé qu’il produit. Bof ! Je me suis surtout rendu compte que le concept de Rente fascinait ce bon professeur Marseille à la pensée type savonnette.
Ouais, quand j’ai l’impression qu’on cherche à m’embrouiller la tête, je tends à revenir aux fondamentaux. Je raisonne en bon bouseux, en termes de quantités, proportions, solutions, séparant les navets des carottes, la rente du travail. Et que me dit mon sillon intrapariétal, le siège cérébral de ma pensée bouseuse. Mon sillon intrapariétal me dit trois trucs.
1- Qu’il est tout énervé que dans ce beau pays, la solidarité soit devenue une affaire de consommation et non de citoyenneté. Avec des Pauvres, juste bon à geindre, qui veulent que ce soient « les autres », Moyens et Riches, qui paient pour leurs allocations diverses et variées. Des Riches, tout sauf à plaindre, qui préfèrent se faire vomir dans des chiottes suisses que de cracher au bassinet du bien commun. Et une classe Moyenne qui en a marre de payer, tiraillée qu’elle est entre la déclassification sociale et les réflexes richards de l’égoïsme. Bande de consommateurs prêts à vendre l’âme de la République Indivisible, Laïque et SOCIALE, au mieux offrant fiscal, va !
2- Qu’il n’a jamais compris en quoi la TVA était un impôt injuste. En quoi est-ce injuste que tout le monde participe d’une façon indolore à ce trésor public qu’est notre système social. On a beau me lancer cette jérémiade aux oreilles, ce n’est pas pour autant que je l’entends comme une évidence. Car pour le voir sur mes factures de grande surface, force est de constater deux taux de TVA sur ces factures. Un taux réduit à 5,5% pour les biens de première nécessité et un autre à 19,6% pour les bien industriels. En ça la progressivité me parait garantie. Sans oublier que je consomme bien plus maintenant que je gagne deux fois le SMIC que lorsque je gagnais le SMIC et que factures à l’appui je participe bien plus au budget de notre Etat quand je me fais plaisir au Bon Marché (PUB) que quand j’achète le nécessaire chez E.D. (PUB). Attendez voir que je gagne trois fois le SMIC. Yahouuuuuuu !!!!
Alors on me répondra comme d’habitude que mon niveau de salaire me permet d’épargner plus, que c’est dégueulasse et qu’en gros, il faudrait m’enlever ce que je mets de côté pour me mettre au même niveau que le smicard. Non mais c’est quoi ce délire égalitariste de type soviètoïde, voulant mettre tout le monde dans le même panier ménager. Désolé mais si je paie mes impôts de bonne grâce et même avec fierté, je ne vois pas pourquoi je me dépossèderai de tous les fruits de mes efforts alors que j’ai étudié et travaillé plus que la moyenne. N’importe quoi cette manie de mélanger les carottes et les navets !
3- Que force est de constater, enfin, que là où le système de TVA sociale a été mis en place, au Danemark dés 1987 et en Allemagne en janvier 2007, on n’a pas vu d’explosion de l’inflation. On y a même plutôt vu la santé économique du pays se revitaliser, le chômage baisser et les systèmes sociaux se maintenir. En gros, ça fonctionne.
La preuve de tout ça, au-delà des blabla, résidant d’ailleurs dans le virage post-campagne que mes grands-camarades de parti amorcent en expliquant, que leur opposition est surtout une opposition sur la méthode, sur la forme plus que sur le fond. Que si cette mesure avait été appliquée par un gouvernement de Gauche, elle aurait été forcement sociale alors que si c’est la Droite qui la met en place, cette TVA devient forcément antisociale. Enfin tant que ce genre de tactiques brillantes nous permettent d’avoir 200 députés PS à l’Assemblée, ce qui n’est pas si mal, mon sillon intrapariétal applaudit. C’est aussi ça la politique. Le sens tactique.
Sinon, j’avoue avoir la tête encore un peu embrouillée et ne suis pas forcément certain de l’orthodoxie économique de ce qui a éclos de mon sillon intraparietal. Que voulez-vous, on n’est pas toujours au top. Je reste donc ouvert à des cours particuliers si l’économiste est plutôt jolie et pas trop dogmatique.
SILLon Intrapariétal.
P.S. : Spéciale dédicace à mon bon maître Jacques Rougerie, l’historien de la Commune, qui bien que d’inspiration marxiste, m’a bien plus appris à penser avec rigueur que mon bon social-narcissique de Jacques Marseille.
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