Nicolas Sarkozy a décidé le Lundi 1e octobre 2007 de devenir le premier président français à participer à l’Iftar, la rupture du jeune du ramadan. Après avoir été accueilli par Dalil Boubakeur, recteur de la Grande mosquée de Paris et président du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM), le président Sarkozy se félicita que « l’islam de France avance ».
Pour illustrer cette formule il déclara que « l’islam c’est aussi la France », y compris jusqu’au sommet de l’Etat puisque « même au gouvernement, certains s'obligent à ce jeûne » du Ramadan et que par conséquent il sera aux cotés des musulmans pour défendre leurs droits. Remarque qu’il compléta toutefois en déclarant à Dalil Boubakeur, « Je vous demande d'être à mes côtés pour exercer vos devoirs ».
Si le président de la république n’a pas précisé quels devoirs le président du CFCM devait exercer, il n’en a pas moins insisté sur le fait que cette institution ne devait pas perdre sa légitimité et que la situation de paix que vit notre pays doit perdurer. Et histoire d’enfoncer le clou, le chef de l’Etat a précisé que "Ceux qui veulent la violence au nom de l'islam, la détestation de l'autre au nom de l'islam, n'ont rien à faire sur le sol de la République Française".
Voici pour le résumé de cette visite. Un résumé qui me laisse face à deux hypothèses.
1- Soit Nicolas croit vraiment dans son Gallicanisme islamique, espérant ainsi faire plier à ses désirs tout français ce très combattant universalisme religieux. Auquel cas j’hésite entre rigoler grassement d’une telle naïveté et flipper de voir un Nicolas Sarkozy cherchant à troquer notre laïcité, où le religieux est séparé de l’Etat, pour une laïcité à la Turque où le religieux serait sous l’emprise de l’Etat. Avouez qu’il y a de quoi flipper, au moment où Niklal Atatürk, oups, où Nicolas Sarkozy semble revenir sur sa promesse de maintenir la Turquie à l’extérieur de la sublime porte européenne.
2- Soit Nicolas met subtilement l’islam au pied du mur français. Tout donner, en menaçant de tout reprendre au premier casus belli venu. À vrai dire, je pencherai plutôt pour cette dernière hypothèse car c’est ce qu’il me semble lire entre les lignes du discours présidentiel. Et dans ce cas, j’applaudis. La balle est dans le camp de l’islam. Ou bien il calme ses ardeurs, nous foutant la paix faute de la vouloir, ou alors il se cassera les dents.
Toutefois, quelle que soit l’hypothèse, était-il obligé de poser ce marché sur une table de cérémonie religieuse. Car le voilà dorénavant obligé de participer aux Yom Kippour, de se déguiser en Saint-Nicolas pour chaque Noël, de taquiner la croupe de Ganesha, les crânes lisses des témoins de Bouddha et les crânes creux des témoins de Jéhovah…
Sans oublier que j’attends de lui qu’il respecte aussi ma religion. Le Druidisme galicien. L’une des religions les plus anciennes d’Europe. Aussi je l’attends pour Samhain, le nouvel an celtique, qui intervient chaque 31 octobre. Je l’attends déguisé en Korrigan, réclamant des bonbons de porte à porte…
SIL arrière petit-fils d’Amerghin
PS : Petite précision : si jusqu’à présent je majusculait l’islam, ce n’était nullement pour viser les peuples soumis mais par cette habitude que j’ai de majusculer les institutions politiques ou religieuses. Si certains l’ont bien compris, d’autres non. Du coup, promis dorénavant je minisculerai l’islam. On va éviter de trop bousculer les neurones. Je ne voudrais pas me voir accusé de provoquer des ruptures d’anévrisme. Sans compter que je ne vois pas, après tout, pourquoi je leur donnerai l’importance orthographique qu’ils veulent s’arroger dans nos vies politiques. Allez hop, miniscules pour toutes les religions !
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