dimanche 28 octobre 2007

LE SACRE DE L’HOMME OU BIEN CELUI DE COPPENS


Lors de la diffusion télévisée par France2 du documentaire néolithique « L’odyssée de l’espèce, le sacre de l’homme », sous la direction scientifique d’Yves Coppens, j’avoue avoir été tenté de le regarder. Tout historien de formation adore les vieux documents poussiéreux. C’était sans compter sur ma femme. Celle-ci me détourna du savoir en exhibant devant mes mirettes une délicieuse petite nuisette. Au petit écran, je préférais le petit écrin. Un choix qui s’avéra délicieux mais surtout judicieux.

En effet, l’autre soir, ma femme se retrouva avec un paquet de copies particulièrement difficile à corriger, ses élèves de seconde ayant cru qu’ils pourraient continuer d’écrire, une fois au lycée, dans un style SMS propre à rendre dépressif le plus brillant cryptographe de l’ex-KGB. Faute de femme, s’offrait alors à moi une seule alternative. Me polir le chinois devant un site pornographique californien ou bien me mater le DVD de l’émission visée en objet. DVD que j’ai trouvé l’autre jour dans une baignoire en faisant les encombrants. J’avais en effet besoin d’une baignoire acrylique histoire de construire un petit bassin dans le jardin d’un client. Si je vous dis ça, mes chers têtards, c’est parce qu’il ne sert à rien de claquer des mille et des cents dans des bassins plastiques hors de prix que l’on trouve dans les boutiques de jardinage alors qu’une vieille baignoire acrylique suffit pour faire des truc assez sympas.

Mais revenons à mon DVD puisque je me laissais tenter par le savoir. Grand mal me prit. J’aurais mieux fait de me faire malice plutôt que d’assister à cette fiction scientifique où l’équipe de Coppens se fait plaisir d’une façon publique. Or moi perso, j’ai toujours détesté regarder les autres se branler.

Dans son machin subventionné par un Etat trop urbain, Coppens nous explique en gros ce qui suit. Alors que l’Homme était beau, sauvage, nomade, connaissait l’amour, vivait en harmonie avec une nature où il ne prélevait que le stricte nécessaire, où tout était à tout le monde, et où sa femelle était belle, sauvage, à tout le monde et enceinte (si, si, il y a un lien), il finit par découvrir la vie urbaine. Inspiré par on ne sait quel instinct bizarre, à moins que ce ne soit par une civilisation extraterrestre capitaliste ou bien encore par un juif sournois, puisque après tout la civilisation urbaine comme les juifs sont bien de là-bas, il découvrit donc la vie urbaine. Ce faisant, il découvre en même temps l’appropriation privé, le cumul, la convoitise, les drames conjugaux, la trépanation et la laideur (si, si, il y a un lien) qui lui permettent de devenir toujours plus productif.

Trop fort !

Faisant fi de tous les travaux qui démystifient la fable d’un paléolithique ayant constitué une sorte d’age d’or, Coppens en est encore à essayer de nous faire avaler que la civilisation urbaine rend mauvais ou vice-versa. J’ai avalé de travers. Et dire qu’en 2007, il y a encore des sommités pour chercher à nous faire gravir des sommets d’âneries, pour nous ressortir de la naphtaline des thèses devenues préhistoriques. Celle du bon nomade et du cupide urbain. Incroyable !

Après une Histoire ayant découvert dans les années 20 le fait social et nous ayant fait pour partie rêvasser avec son école des annales, voici que des paléontologues cherchent à nous faire rêvasser avec une école anale, oups, analogue tournée vers un idéal nomade. Mort de rire !

Tu sais quoi, mon petit Coppens, file-moi donc ton bel appart en centre ville et va donc rêvasser avec tes petits copains la candeur nomade, la douceur d’Attila le Hun et de Gengis Khan, chez les gentils bédouins ou autres nomades du désert. Peut-être qu’à force de rapines, de viols, de trafics divers, de pillages en règle et d’exactions variées, que tu finiras par comprendre que la nature humaine reste la même qu’elle soit nomade ou urbaine, que seul la loi et le savoir sont susceptibles de nous rendre meilleurs et qu’il est là le sacre de l’homme.

Avec cette évidence également, que les civilisations urbaines sont sans doute celles qui ont le plus magnifié ce droit comme ce savoir civilisateurs. Elles les ont même érigés en temples. Au point même que les spécialistes en nomadisme y trouvent leur chaire et leur bibliothèque.

C’est vrai quoi, amuse-toi donc à transporter la bibliothèque de la Sorbonne ou celle d’Alexandrie à dos de Yak juste pour me faire rigoler. N’est-ce pas d’ailleurs pour cela que des bédouins d’Arabie avec leur livre unique, se sont sentis le droit de mettre le feu en 744 à la bibliothèque d’Alexandrie. A quoi peut bien servir toute une bibliothèque quand un seul livre suffit.


SIL rurbain

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