mercredi 3 octobre 2007

À L’EST D’EDEN BEACH


Toujours au rayon souvenirs de mes dernières vacances bauloises, signalons que d’ordinaire, lorsque nous nous rendons à la Plage avec ma tribu arc-en-ciel, nous descendons l’avenue du Général De Gaulle. Il nous arrive alors de nous rendre un peu avant chez Ar Poul Gwen la meilleure crêperie de ce côté-ci de la Galaxie, chez « la Fraiseraie » pour ses glaces succulentes ou encore chez MANUEL pour ses célèbres gaufres au Caramanuel. Une fois le sang chargé d’endorphines, nous allons nous poser sur le sable du coté du Punch’in Baule. Le Bar de plage préféré des petites frappes du capitalisme de copinage. Un endroit paradisiaque.

Sur les transats du Bar, les gamines se montrent superbes, leurs mères se font sublimes, les gamins, tout à leurs parades amoureuses de jean-Kèwins à portable, sont ridicules pendant que leurs pères ont quelque chose d’attendrissant.

Sur la plage, des nymphes blondes, brunes ou rousses exhibent leur fière poitrine de femelles occidentales n’acceptant pour seule soumission, que celle à leur propre plaisir de félidé jamais vraiment domestiqué. Pendant ce temps-là, les autres femelles commentent les taux de cellulite alentours. Quant aux mâles en short, ils jouent au tennis de plage avec leurs compères, faisant parfois semblant de rater la balle histoire de reluquer innocemment, derrière leurs lunettes de soleil, quelque étoile filante dont son compère lui aura indiqué la direction par ce jet maladroit.

C’est ainsi, alors que nous étions tout à notre bonheur, un chouia à l’est de l’Eden Beach Bar, qu’un démon fit une intrusion dans ce paradis.

Remarquant que nous étions en pleine observation d’étoiles filantes et autres constellations brillantes, ma cousine Taos vint vers nous puis nous annonça qu’une « aberration astronomique venait de faire subitement son apparition dans le continuum espace-temps ». Interrogatif je lui demandai « de quelle aberration astronomique veux-tu parler mon joli petit lu ». je précise que Taos, ma cousine berbère, craquante et croquante, à la peau dorée tel un petit Lu, n’a jamais accepté l’appellation « petit beurre ». Elle préfère celle de petit lu, 100% pure margarine de Constantine.

« Celle d’un boudin hallal et de son salafiste-fucker » précisa-t-elle. Puis en nous les montrant d’un geste fier du menton, si caractéristiques des filles de Kahina, elles poursuivi. « Vous ne les voyez pas, les deux suppôts de Baphomet qui viennent souiller notre petit coin de paradis avec leur turban intégral et leur kamiz ? Quand il voit ça, mon slip brésilien a comme une envie de se barrer ». Elle parlait de deux couples arborant l’uniforme mahométan.

Je vous prie de bien vouloir lui excuser cette réaction empreinte d’une certaine véhémence mais cette crypto-berbere de Constantine, ayant Saint Augustin pour Icône, vit toute intrusion mahométane comme une menace du même serpent à sornettes qui aurait mener au péché originel.

« T’as raison, il y a comme un Bug dans la Matrice » lui répondîmes nous, tous en cœur.

Une fois mis face à l’aberration, nous décidâmes de réunir conclave. Il s’agissait de déterminer si pour une mahométane, le fait de parader, y compris en uniforme mahométan, dans une plage où la chair s’expose, où nos faces de chiens d’infidèles s’offrent aux rayons caressants du dieu Belenos et où nos lards de porc grillent au soleil ne manquant pas de rependre dans l’air ambiant des effluves porcines, est là un comportement bien hallal.

Alors que nous nous apprêtions à passer au vote délibératif, ma cousine Taos coupa court à toutes ces considérations théologiques d’un « cherchez pas ! ces intègres là font juste du tourisme sexuel. Pendant que leur moitié, oups, leur quart, que dis-je leur centième se cache, eux matent à s’en cramer les rétines ce qu’ils ne soumettront jamais. »

Et Taos d’aller se jeter dans les bras de l’océan, poitrine à l’air, en rigolant et en chantonnant un petit air berbère, de moi inconnu.

SILim Ait Dar-al-Sulh

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